Un mort de sa belle mort (on lui a coupé les poils du nez et ça l'a rendu plus présentable)
par Didier de Lannoy
Il s'agit là de la version finale et létale et momentanément définitive d’un testament-poubelle ou billet d'adieu (qui n'existe pas) (comme chacun sait)… anciennement intitulé “État d'avancement n°2” et renommé, par la suite, “Faire-part d'un décès à intervenir d'ici la fin du mois de novembre 2024”
Merci à Djuna, alias Espinho ! pour tout
Merci aussi à Éric et à Lianja…
sans lesquels (eux trois) mon dernier texte…
- Ata borgne, gonflé, maladif,
disgracieux et dépourvu de (quelque) bon sens (que ce soit) !
… n'aurait jamais pu s'extirper des fourrés virtuels dans lesquels il s’était…
- Gravement !
… pris les pieds… et voir enfin le jour
Le présent faire-part de décès rend compte d'une expédition de chasse à l'homme et comporte à cet effet les cinq (ou six) parties suivantes :
- Partie A : LA TÊTE DE LA BÊTE (décapitable) (ce qui signifie… que cette partie de la bête peut être décapitée… et donc qu'elle peut être lue à part… et promenée au bout d'une pique dans les ruelles du vieil Ixelles près de la place Fernand Cocq ou dans le quartier de Yolo-Nord à Kalamu… détachée ou dissociée de son corps et de sa queue)
- Partie B : LA DÉDICACE DU CHASSEUR OU DU CUISINIER (auto-suffisante) (ce qui signifie que cette dédicace peut être lue comme telle… sans que le lecteur doive nécessairement se référer à une tête, un corps ou à la queue d'accompagnement de la bête quelconque à laquelle elle se rapporte)
- Partie C : LE CORPS DE LA BÊTE, UN CORPS SANS QUEUE NI TÊTE (un corps de bête d'une fadeur extrême et recherchée, elle est… comestible comme tel, sans injection de jus de pomme ou de sirop de Liège, sans trop d'efforts de mastication… parce que ce corps n'est pas très long… ni trop mou, ni trop dur, ni trop gras, ni trop quoi que ce soit… et qu’il a déjà été débarrassé de sa couenne, de ses nerfs et de ses arêtes
- Partie D : LA QUEUE DE LA BÊTE, en deux volets, D1 et D2… une queue de base et une queue de rattrapage (La queue d’un corps, d'après ce qu'on apprend à l'école… ça pousse, ça se détache et ça repousse encore… si bien que le contenu d'une queue ne peut intéresser… que les intéressés… càd les personnes directement concernés… si bien que ces gens-là sont, dès à présent, pour leur confort personnel…
- Et je pense que ça pourrait bien les soulager !
…invités, à ne pas lire intégralement cette partie D de mon faire-part… ou, pour le moins, à l'amputer joyeusement de tous les racontars, bobards et autres potins, pustules, fistules et propos disgracieux qui l’alourdissent et ne les concernent pas directement)
- Partie E : UNE TROP LONGUE ATTENTE ... EN PLEIN CHANTIER D'ISOLATION DE LA FAÇADE ARRIÈRE DE LA MAISON FAMILIALE, SISE RUE MAES, N°21 À IXELLES
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TABLE DES NOTES EN BAS DE TEXTE :
- Note Aa (à propos du contenu et de la forme de la partie A, tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée)
- Note Ba (à propos du contenu et de la forme de la partie B, tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée, à l'occasion d'un dialogue entre m'Dame et m'gamin)
- Note Ca (à propos du plat unique, de faible consistance, sans queue ni tête, proposé à la lecture)
- Note D1a (à propos du contenu et de la forme de la partie D1 tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée)
- Note D2a (à propos de l'insertion d'une queue de rattrapage… pour boucher les tr... (de gruyère ou de mémoire, au choix du lecteur), combler les v… (idem) et atteindre enfin l'objectif superbement américain de 500 conard(e)s que je m'étais fixé)
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Partie A : une tête… sans corps ni queue
Où Vié ba Diamba, enragé, annonce ne plus vouloir rien écrire à personne sur n’importe quel sujet… mais quand même…
Où le Vié confirme également, avec une certaine insouciance (ou une arrogance certaine), avoir la ferme intention de demander la route… et de s’en aller nulle part… d'ici la fin du mois de novembre 2024…
Où, subsidiairement (par la suite… et à la demande expresse de Lianja), Vié ba Diamba a été amené à chercher / trouver / inventer un sens à ce qui n'en avait pas beaucoup (dans la première mouture de son faire-part de décès. ) et à chercher / trouver / inventer une réponse à une question que personne ne se/lui posait (pourquoi le bonhomme a-t-il si longtemps cessé d'écrire et de diffuser ses pensums, ses fadaises, ses saillies, ses boniments, ses salades, ses craques, ses petits pets et ses gros copions lourdingues ?)… et à enfumer tous les psys… à tous les entuber, pour la plus grande gloire des dieux (qui n'existent pas) de toutes les planètes (dont on dit qu'elles existent mais dont on ne sait pas trop à quoi elles servent...si ce n'est à rêver)… dans la présente version de son texte, momentanément définitive, comme dans toutes les autres ?
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… Les ingérences et interférencess vaseuses, fâcheuses et comminatoires, disais-je, de différents barbouzes…
– Des agents infiltrés parmi tes intimes et tes proches, m'gamin… ou même dans ta propre famille, dans le Team créé par Lianja et qui porte ton nom, j’imagine ?
– Comme toujours, m'Dame ! C'est ainsi que ça se passe chez les paranoïaques, non ?
… du ministère de la protection de la vertu et de la lutte contre le vice…
… et contre la liberté débridée de ne pas croire aux slogans radicaux et aux dogmes fermement établis…
… et pour la répression vertueuse de l’impertinence (ou de l’aversion !) que certains s'autorisent à manifester envers toutes les autorités auto-constituées, qu’elles soient économiques, œnologiques, littéraires, sportives, politiques, gastronomiques religieuses, monétaires, érotiques, médicales, sociales, informatiques, culturelles… ou que sais-je encore ?
… Ces ingérences, disais-je, m’ont profondément profondément déprimé et mis dans une grande colère, impossible à contenir… si bien que je me suis résolu à détruire…
– C’est la déglingue totale, ici, ohoooh !
…à détourner ou à embastiller mes idées les plus zoba-rumba… puisqu’elles irritent le plus grand nombre et qu'elles leur donnent des boutons de fièvre, le vertige ou le tournis…
– C’est la déglingue finale ! Bling blang blong ! Et ça divague dans tous les sens ! C'est la façade arrière qui s'effrite ! C'est la déglingue au stade ultime, l’urémie terminale pour cause de vieillardise, d’obsolescence, de vétusté, de décrépitude ou de désuétude ! (j’aime et je raffole abuser et tirer le plus grand profit des synonymes, des similaires et des équivalents… et je ne supporterais pas de devoir en choisir un seul et d’être obligé de chasser tous les autres)…
Si bien que j'ai décidé de faire embastiller mes idées les plus zoba-rock, de les encager, de les affamer, de les enfumer, de les assoiffer et de les laisser se dessécher et dépérir… jusqu’à ce que mort s’ensuive…
… À cet effet, les enfournerai-je dans la gueule avinée d’une affreuse et monstrueuse tête de veau pressée, spécialement commandée à la boucherie Magerotte pour fêter la joyeuse entrée en Ardenne profonde d’un invité de marque (accompagné de toute sa cour), Sa Majesté Le Prince-héritier d’Hippopotamie (alias SMLPH), venu expressément à Nassogne…
- Quel Nassogne, m'gamin.? Près de Badja et d'Assahoun, sur la route de Kpalimé?
- Mais non, m'Dame, Nassogne en Belgique tintiniste, pas en Republique Togolaise… Nassogne dans l’Ardenne belge, entre Saint-Hubert, Rochefort et Marche-en-Famenne et, plus précisément encore, entre la forêt, Mochamps, la forêt, Champlon, la forêt, Bande, Grune, Harsin, Marloie, Jemelle, Forrières, Ambly, la forêt, Masbourg... et la forêt
- Et ledit prince-héritier, d'où vient-il donc, m'gamin ? Et que vient-il faire par ici?
- Du royaume d’Hippopotamie, m'Dame ! On n'en sait rien de plus à son sujet ! Sinon qu'il aime se prélasser dans la mousse de tourbe ou dans un bain de boue !
… pour une occasion quelconque (écolo-forestière, festivalière, politique, champignonneuse, gastronomique, œnologique… ou pour une rencontre amoureuse ou pour un rendez-vous de chasse) se vautrer dans les blés, les fougères, les prairies, les bouses et les champignons… ou se promener dans les chemins qui serpentent entre les champs, boueux ou craquelés, piétinés par les vaches s'en retournant à la ferme et défoncés par les roues des tracteurs agricoles, d'une campagne plus souvent détrempée qu’ensoleillée mais toujours tonique et stimulante et d'y patauger gaiement, sans même penser à se plaindre à un syndicat d'initiative quelconque de conditions météorologiques, souvent détestables, ne correspondant jamais aux prévisions annoncées… et de se rincer la dalle en buvant de la Rochefort, de la Leffe, de l'Orval, de la Faysanne (qu'on pouvait boire aussi, auparavant, au Rimbaud, à Saint-Hubert... au sortir de la forêt, complètement assoiffés après avoir été contrôlés par un garde forestier qui nous a demandé nos papiers...
- Hans Samyn, c'est allemand, ça ? Kalala Mukinsong, Kaleme Tampi, Tahtah et Mohamed Belhouari, ça vient d'où ces noms-là ? Ouvrez le coffre le la voiture !
... et nous a pris pour des braconniers internationalistes prolétariens... mais à présent disparue) ou de la bière artisanale Saint Monon (fabriquée à Ambly) en compagnie de rares "indigènes du pays" (venus se taper la tête des touristes), de deuxièmes résidents en peine de vie sociale et de quelques allochtones (chefs scouts, néerlandophones pour la plupart, ayant perdu leurs troupes... ou les ayant plus ou moins volontairement égarées) dans les différents hôtels et estaminets du village
Et veillerai-je, soigneusement, à déposer, moi-même, précieusement, cette offrande (ou plutôt cette ignoble pâtisserie pestilentielle, c’est selon) au plus profond de la gueule empuantée et quasiment édentée de Sa Majesté le prince-héritier d’Hippopotamie…
- Mais de qui peut-il donc bien s'agir m’gamin ? Qui se cache derrière cet être-là ?
- Le prince-héritier d'Hippopotamie, m'Dame? Je n'en ai aucune idée ! Et, à mon avis, plus on avancera dans le texte, plus il sera en train de faire la sieste (et quand il ronfle, ça bouillonne et ça fait des bulles !) et moins on en saura sur le bonhomme !
… pour le plus grand dam de ses laquais, de ses clients, de ses courtisans, de ses minets, de ses jupons, de ses gardes du corps, de ses nombreux attachés de presse (un par connerie exprimée en public) et de ses paparazzis
… ou bien ces idées zoba-rumba, tant bannies. par les honnêtes croyants et les plus que parfaits imbéciles, les ferai-je compresser et comprimer bling blang blong dans une bétonnière de chantier de rénovation de la façade arrière d'une maison familiale sise au n°
21 de la rue Maes à Ixelles...
… puis les immergerai-je et les ferai-je mariner longtemps dans une fosse à purin d'une vraie ferme à l'ancienne (ça existe encore) ou d'une ferme-chateau (ça n'existe plus) de la rue de Coumont à Nassogne... dont les odeurs pestilentielles feront fuir les fidèles adorateurs et promeneurs processionnaires des ossements de Saint Monon, missionnaire malgache égaré en terre ardennaise, et deviendront très rapidement, (dans un rayon de plusieurs kilomètres aux alentours… et même jusqu'à la salle d'attente de la gare de Jemelle s'entassent les fuyards de l'offensive von Rundstedt,… ou jusqu'à l'entrée des grottes de Han où se réfugient les touristes prehistoriques… ou même sous le parvis de la basilique de Saint-Hubert où s'abritent les petits croyants qui n'ont les moyens de se payer un voyage à Banneux ou à Beauraing)… deviendront insupportables, disais-je, à l’odorat et aux poumons de tous les mammifères ordinaires, gens et animaux, de Nassogne et environs…
… À l’exception, évidemment, des tortues et des escargots que, semble-t-il (et quoi qu’en dise Claude Fandre que…
- Private joke ?
- Indeed ! Ça dérange quelqu'un ?
… Viktor Rousseau ne se risquera pas à contredire sur ce point précis), des carapaces d’indifférence protègent des nuisances olfactives et sonores ?
… Et, dans le même temps, pour parachever ma mission destructrice et parfaire le pénible et sinistre travail de sape que je me suis imparti, veillerai-je à ce que toutes ces infâmes déjections (embastillées, étouffées, garrottées, immergées et bétonnées) soient rapidement transportées ailleurs, en un lieu sûr, dans un autre monde, loin du village de Nassogne (où je suis né) (et j'y suis né, oui ! au prétendu château de Coumont qui n'était rien d'autre qu'un rendez-vous ou pavillon de chasse) (au château de Madame la Baronne comme disaient François Fer, Rosa Bolle, Frans Dambly et le fermier Lambert) (mais certainement pas Zélie, la réfractère à toute autorité !) (ou "à Coumont" comme disaient mes parents avec une feinte simplicité) (dans la chambre même... où Djuna et Lianja ont été conçus quelques dizaines d'années plus tard... avec toutes les contradictions internes que ça implique... de je ne sais plus encore quoi, oh !) et … jusqu’à un abri antiatomique ou une décharge industrielle ou un cimetière des mauvaises idées et des idées perdues… situé très loin, à l'autre bout du monde… en Sibérie hawaienne ou en Patagonie mozambicaine… à quelques centaines de milliers de kilomètres des précieuses narines nassognardes (ces idées devant, à mon entendement, être transportées, de nuit, dans un silence glacial et réprobateur et l'obscurité la plus totale... au bout de fourches à fumier incandescentes ou fluorescentes, au choix… ces idées, dlsais-je devant être empaquetées et transportées au bout du monde réel par une cohorte de robots anonymes, bien articulés et très obéissants, dotés d'une intelligence servile supérieure à la moyenne et d’une constitution électromécanique sortant de l’ordinaire…)
… ou encore planquerai-je les textes et prétextes qui m’ont été reprochés par la bienséance ou la bienpensance sous la croûte purulente d’un énorme pâté…
– C’étaitt la déglingue générale, quoi, bling blong blang !
… un pâté traditionnel d’Ardenne, un pâté “indigène du pays”, comme on disait à l'époque, également en provenance de la boucherie Magerotte, à Nassogne…
- Magerotte ? Pourquoi Magerotte, m'gamin ?
- Parce que c'est une institution nassognarde, m'Dame, une référence incontournable pour les touristes d'un jour en Ardenne (et même pour tous les cochons de Wallonie qui rêvent tous d'être boucherisés et charcuterisés à Nassogne) (et même aussi, dit-on, ceux de Pologne... et même aussi ceux d'Andalousie, pays d'adoption de Jamal et de Toula)… et que Magerotte est la seule boucherie du village…et que les paysans authentiques ne mangent pas de la viande de boucherie, certes, beek ! mais que les vacanciers, les excursionnistes, les cultivateurs urbanisés ou les maraîchers fonctionnarisés n'ont pas ces préventions... et que, dans les fermes et les hameaux, la tuerie du cochon, ça continue de s’opérer, très bruyamment, loin des oreilles du garde-champêtre… ou sous sa protection…
- Et pour le gibier qu'on braconne, on fait comment dans ton village, m'gamin ?
- On fait pareil, m'Dame !
- Et le garde-champêtre ?
- Il aura toujours sa part !
- C'est donc le retour au village, m'gamin ? Au vrai village, alors… le village natal ? Une forme de régression, sans doute ?
… Un pâté traditionnel d'Ardenne, disais-je, long, large et haut (comme un cercueil long, large et haut) et reposant sur un catafalque ou un billot de boucher devant lequel se prosternent les caïds de la commune, leurs épouses, leurs clients et les membres éminents d’une mafia politicienne d'actionnaires-exportateurs en boucherie à capitaux variables
congolo-ardennais,
latino-germaniques,
judéo-palestiniens,
sino-péruviens,
burkina-coréens
chileno-malgaches
ou vaticano-maçonniques… (et je vous en passe et de meilleures… et je vous en trouverai autant que vous le voudrez de ces sous-nationalités à traits d'union qui font en sorte que nous tous, habitants de Badja, de Yolo-Nord, de Kasa-Vubu, de la Gombe, de Nassogne, de Bruxelles ou d'alleurs, pouvons faire semblant de nous adorer et d'être devenus les citoyens d'un seul monde… alors que ce monde entier-là, se présente aujourd'hui comme un puzzle sans image de référence, totalement fracturé et de plus en plus désagrégé, dont l'émiettement et l'imperfection sont de plus en plus, et chaque jour davantage, infiniment infinis)
– N’importe quoi ! C’est la déglingue générale, vous disais-je ! Ça divague dans tous les sens ! Mais ne vous en faites pas ! La façade arrière de la maison familiale est en voie de rénovation blig blang blong ou d'isolation ! De plus l'auteur du présent boniment doit sans doute faire une fixation sur Nassogne et sur la boucherie Magerotte... Et sans doute aussi, sur l'horrible couleur rosâtre dont a été affublée la maison communale du village ... repeinte à l'eau bénite et au rameau d'olivier, à la chicote ou à la queue de taureau ou, plus probablement, au tuyau d'arrosage, avec des litres et des litres de sang de jeunes cochons castrés, dilués dans du vinaigre de bière et du sirop de myrtilles, de mûres ou de groseilles...
C'est la dégringolade, en effet ! Le déshonneur suprême d'une autorité locale ayant transformé la maison commune de tous les Nassognards en une bonbonnière, une horrible pâtisserie, un étouffe-croyants pour les adeptes de toutes les religions du monde ! L’urémie terminale, disais-je l’extinction progressive de toutes les capacités sportives, artistiques, picturales, morales, comiques, mentales ou reproductives de toute une communauté, habitants du chef-lieu de la commune et des sous-communes d'Ambly, de Bande, de Forrières de Grune, de Harsin, de Lesterny et de Masbourg.
… Bref, un énorme pâté, traditionnel d'Ardenne, disais-je, placé sous la surveillance vigilante et malveillante d’une meute de loups hargneux et bagarreurs (longtemps pourchassés, récemment réintroduits et particulièrement revanchards) ou d’une compagnie de sangliers bigleux, porte-verges de la paroisse et préposés à cet effet, dans une grange abandonnée, une grotte miraculeuse en plâtre (et en mauvais béton colorié) ou dans un "bois sacré" animiste du hameau de Grune ou de Harsin, en bordure de la forêt) à 4 km au sud de Marche-en-Famenne et à 6 km à l’est de Rochefort... où apparaissait, par intermittence, dans les années 1970 un certain Saint Donat dont le bizness...
- Le bizness du cochon est une tradition bien établie, dans la région de Nassogne ayant commencé, sans doute, avec Saint-Monon, dans les années 600 et poursuivie jusqu'à ce jour par la famille Magerotte ?
était coachée très habilement. dit-on, par l'abbé Dulieux et le fermier Roger Pierrard...jusqu'au moment où l'affaire a fait pschitt... sabotée par les impitoyables concurrents qu'étaient les metteurs en scène agréés et subventionnés des apparitions mariales de Banneux, de Beauraing... ou de la grotte de Lourdes à Jette ?
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… Les ingérences vaseuses, disais-je, fâcheuses et comminatoires des différents barbouzes ou commissaires politiques, familiaux ou religieux que je m'étais inventés, m’ayant conduit, disais-je encore, à détruire furieusement, à détourner rageusement de toute attention ou à embastiller méchamment tous mes précédents textes et prétextes considérés comme scabreux, litigieux et non accessibles aux intelligences artificielles ordinaires et autorisées… je tiens, en conséquence, pour l’histoire, pour bien faire rigoler et pour édifier les générations futures, post-Covid, post-guerre en Ukraine, post-destruction systématique de l'enclave et de la population palestinienne de Gaza, post-Trump ou Biden (c'est du pire au pareil) et/ou post-nucléaires, à rappeler quels étaient, parmi tant d’autres, ceux de mes derniers textes-là… ceux-là même dont la mise à l’écart forcée a pu être l’origine de mon désordre psychique et de ma très grande confusion… bref, de ma fureur dévastatrice… et, paradoxalement de mon retour en écriture… après une longue hibernation et avant mon départ définitif pour nulle part
… Il s’agissait donc, tout d’abord d’un texte intitulé “G5 + 1” : une petite série, sans prétentions, en trois épisodes… dans lesquels j’annonçais pitrement (je préférais leur annoncer ça "pitrement" plutôt que "de joyeuse façon") à mes ayants droit l’avènement d'une nouvelle façon d'envisager la vie et d’initiatives funéraires et de rites mortuaires néo-coutumiers plus festifs au sein de la familia grande ou de la sagrada familia… mais je dois avouer que cette mini-série n’a pas été très bien accueilie par mon environnement proche et ses différents bords et qu’elle m’a valu pas mal de reproches, de presque-crises de nerfs et d’emmerdes domestiques…
… Il s’agissait ensuite d’un “faire-part de décès à opérer d’ici la fin du mois de novembre 2024” et “état d’avancement du chantier, numéro 1” dans lequel je racontais, notamment, en me marrant comment je me suis fait jeter…
- C'est bien ça, ce qui t’a mis en rage, m'gamin ? T'as pas supporté d'être sacqué
- Je crois bien, oui, m'Dame ! J'aime claquer la porte mais je déteste qu'on me débarque !
….du service d’Anatomie (alias la dibiterie) de l’hôpital Érasme… après 25 ans d’attente et une fidélité sans faille… (alors même j’étais en mesure…
– Sans effet !
… de produire et d’exhiber l’équivalent d’un “reçu” ou d’un “ticket de réservation”, avec même un numéro d'ordre, en bonne et due forme, oh !)… ce qui a eu pour effet de perturber complètement mes plans mortuaires d'avenir
… Il s’agissait, enfin, d’un texte inspiré d’une idée d’autrui… une chouette et saugrenue idée d’Ana… que je m’étais appropriée (et que je continue à vouloir lui dérober… moyennant quelques aménagements mineurs) avec une évidente gourmandise : “comment organiser et réussir un pré-matanga en présence du défunt mari (tout le monde s’accordant à le vouer aux gémonies… et le sommant de s’expliquer : C’est comment, m'gamin ? Pourquoi cet abandon de poste ? Okomi Kapwepwe ?) contrit et de sa veuve hilare, triomphante, radieuse et chagrinée” etc.
… Tous textes et prétextes, ayant l'"intervention" prochaine (et, scandaleusement programmée, oh !) pour objet, qui ont, en général, été très mal accueillis par la familia grande et la sagrada familia et, en général par tous les gens de mon bord… surtout ceux de la branche congolaise de mon bord (si je puis m'exprimer de la sorte ... peut-on me reprocher d'avoir beaucoup trop de bords : un bord nassognard, un bord zaïro-congolais et un bord bruxellois ?)… Trois textes que j’ai été amené à détruire, dissimuler, détourner, concasser ou comprimer… si bien que, animé d’un esprit de rage, de hargne et d'une volonté furieuse de vengeance et de revanche acharnée, je me suis fermement résolu…
– Tika yango ! Ça suffit comme ça, oh ! Stop ! Esili ! On arrête là
… à cesser définitivement d’écrire encore quoi que ce soit, à qui que ce soit, pour quelque raison que ce soit…
… à ne plus jamais écrire…
… et à me comporter désormais comme un électeur, contribuable, supporter du Standard de Liège, pétitionnaire, brocanteur, paroissien, processionnaire, manifestant et concitoyen ordinaire : à jeter, civilement, chaque semaine, le jeudi, aux heures de midi, mes préservatifs et
mes couches-culottes usagées dans des sacs en plastique orange destinés aux déchets alimentaires…
… À ne plus écrire, disais-je, et à ne plus respecter non plus les règles de l’orthographe et de la grammaire, du présent et du futur, de l'histoire et de la géographie, de la concordance des temps (des sexes, des lieux et des époques, des âges et des heures, etc) et de la bienséance, de même que tous les régimes alimentaires qu’on m’impose et qui se contredisent hargneusement…
… À ne plus écrire et à ne plus prendre de médicaments…
- Sauf le Créon, m'Dame, pour vous faire plaisir et parce qu’on ne sait jamais ?
- Pourquoi ça, le Créon, m'gamin? Pour me faire quel plaisir ? Et parce qu'on ne sait jamais quoi ?
- Je l'ignore, m'Dame ? Peut-être que la colle Pattex existe aussi, non ? Et le royaume d’Hippopotamie également ? Vous y croyez vous, m'Dame, au Créon que vous m'obligez à prendre après chaque repas ? Vraiment ?
… À ne plus prendre ni les médicaments (de convenance, de confort ou autres), ni les hosties consacrées par un évêque bien coté au Vatican, ni les huiles essentielles, ni les bénédictions diaboliques, ni les onguents visqueux, ni les crèmes miraculeuses chaudement recommandées par des amis sincères, ni les potions magiques à base de tangawisi ou de jus d'aubergines qu'on me conseille de toutes parts et de tous les continents… et toutes ces sacrées pilules (à prendre avant, pendant ou après les repas) qu’on continue à me prescrire… et qui me font mal au bide et à la tête…et qui me tiennent carrément en laisse
… Et, très bientôt, d’arrêter également de lire des livres et des journaux, de sucer mon pouce et de me gratter le nez et le trou de balle, de regarder la télévision, de manger, de déféquer…
– De pisser aussi, m'gamin ?
– C’est déjà fait, m'Dame ! Mon p’tit Jésus s’est carrément brrroqué... Ça fait plus d’un an que je ne fais plus pipi au lit… depuis que je me suis joyeusement cassé la gueule (et fêlé le crâne, sans doute aussi, mais je n’en ai jamais rien dit à personne pour m'éviter des emmerdes inutiles)… ça se passait à l'aube, dans les toilettes de ma petite chambre partagée de l'hôpital d'Ixelles en voulant me laver les pieds dans un lavabo… que j'ai dû prendre pour un jacuzzi ou un bidet !
… Et je suis donc fermement décidé à ne plus me laver les pieds…
- Tu te contentes de changer de chaussettes, m'gamin ?
... ni dans un bidet, ni dans la cuvette des toilettes, ni dans un pissodrome, ni dans une bassine, ni dans une piscine, ni dans un étang ni dans une flaque d'eau… à ne plus me raser la barbe, à ne plus me couper les poils du nez… et à cesser d’aller me faire chier en dialyse, trois fois par semaine… pendant des séances de trois à quatre heures… et de regarder, regarder, regarder en boucle, sur LCI, les nouvelles d'un monde qui se défait, qui s'entretue et se bombarde, qui détruit et s'autodétruit… et qui ne s'améliore jamais…
… Je me suis permis, cependant, dans cet état bordélique bling blang blong de déglingue généralisée qui est le mien et qui est celui de la façade arrière de la maison familiale sise au numéro 21 de la rue Maes à Ixellesqui est aussi, par osmose, celui de mon boniment, d'ajouter subrepticement…
– Mais la manœuvre ne vous aura pas échappé, n'est-ce pas ?
… pour le fun, pour tenir compagnie à mes fantasmes habituels et pour embrouiller les pistes et les esprits… je me suis donc permis, disais-je, d’introduire et de lancer deux nouveaux personnages… ultimes, inutiles et complètement insensés…
– Je ne sais pas encore très bien à quel saint les vouer… ni à quoi ils vont servir, ni quel rôle je leur ferai jouer ! Mais… je vous les ai déjà présentés et annoncé comment ils s’appellent… Ces deux personnages, ce sont, vous l'aviez deviné : la colle Pattex et Sa Majesté le Prince-Héritier du Royaume d’Hippopotamie…
Je vous les ai déjà présentés… certes… mais sans vous en dire plus car il n'y a rien de plus à en dire
… Cesser d’écrire sur n’importe quoi, disais-je et ne même plus répondre aux interpellations parlementaires, prédications vociférantes, appels beuglants (au boycott, au secours, au viol, au feu ou à l’insurrection armée), injonctions comminatoires et autres coups de téléphone indignés…
– Les SMS et autres textos resteront-ils encore admis, m’gamin ? Pourront-ils s'afficher sur ton portable? Et daigneras-tu les lire et y répondre ?
– Les SMS et les textes ? Bien sûr, m'Dame ! Concevoir, rédiger et tapoter une réponse, lettre après lettre, mot après mot, par écrit, avec un seul doigt… ça me fait toujours bander et ça me donne encore quelques frissons… Et j'adore ça ! Et je continue de prendre mon pied à mitonner des ripostes appropriées, en boulets liégeois, bien tassés, bien calibrés… et de les balancer en réponse, à toutes ces connasses et à tous ces connardeaux… dans les couilles, les mamelles ou les gencives, non ?
… Ne plus répondre, disais-je, aux coups de téléphone anonymes, harangues ou sermons dominicaux (vociférants et vertueux), pouvant se rapporter à mes textes et pré-textes et les stigmatisant comme scabreux et litigieux, oh !
…Ne plus répondre non plus aux coups de téléphone personnels lorsque je suis en droit de suspecter ces appels d'être anxiogènes et oppressants… d’être très mal inspirés, carrément hostiles ou porteurs d’une idéologie mortifère ou d’une quelconque “leçon de morale”…
– Cathos, fachos, gauchos, écolos, machos, islamos, judéos, maos, stalinos ou suprêmos, c’est du pareil au même, non ?
– Et les bouddhistes, en matière d’intolérance, ça ne vaudrait guère mieux, non ? C’est bien vrai ça, m'gamin ?
– Ya solo, m'Dame, on le dit ! Seuls les animistes, depuis toujours et sur tous les continents, en Asie, en Australie, en Europe, en Afrique, en Amérique et en Océanie, auss bien dans les régions polaires que dans les régions équatoriales respectent la vie, les cycles et les saisons… celle des hommes et des femmes, des oiseaux et des vents qu’ils traversent ou qui les transportent, des animaux, des forêts et des cultures… et des terres qui les portent et des rivières qui les parcourent, m'Dame !
– Comment ça, m'gamin ? Explique ! Développe ton point de vue !
- Les cultures animistes, m'Dame, partout dans le monde et chacune à sa façon, ont toujours su développer des systèmes de prise en charge collective et solidaire des problèmes de leurs communautés (sécheresse, inondations, calamités naturelles) et de protection de tous leurs membres, y compris les novices et appprentis, les vieux, les fous, les malades, les personnes démunies, les veufs, les ados déboussolés, les orphelins ... et même les immigrés et les déviants sociaux ! systèmes de prise en charge sociale qui restent, à ce jour, le plus souvent inégalés. Dans les cultures animistes, personne n'est laissé "au bord de a route"... ni abandonné dans un home, ni jeté une fosse à purin, un asile, une prison, une caserne, un internat, une déchetterie humaine ou un refuge de la SPA. Par ailleurs, m'Dame, les animistes et les animistes seulement, ne cherchent pas à déposséder les peuples de leurs terres ou de leurs coutumes… à prendre le pouvoir sur les gens et mettre la main sur leurs biens ! Les animistes, en effet, vous ne me contredirez pas, m'Dame, ne sont responsables ni des croisades, ni du djihad, ni du capitalisme, ni du colonialisme, ni des guerres (du Vietnam, d'Ukraine, de Gaza ou du Congo) de conquête et d’évangélisation, ni de la pollution, ni de l’invasion touristique de masse (en charter, en autocars bêlants et conditionnés ou en navire de croisière) ! Ils ne cherchent pas non plus, m'Dame, à s’approprier d’autres planètes, pour y procéder à d’autres colonisations, d’autres pillages et d’autres massacres, non ?
– Ça craint effectivement, m'gamin ! Ya solo mpenza ! Nandimi yo !
… Ne plus répondre aux coups de téléphone, disais-je, porteurs de leçons de morale, visant à m’intimider, m’inquisiter, m’excommunier… Et cherchant sans doute aussi à me faire dévisser, à me faire sortir de ce que je suis, à me décarquiller, à m’édenter, à m’écailler, à m’expulser du plus profond de moi-même…
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… Me voici donc déterminé à ne plus jamais rien écrire…
… sauf ânonner…
… et sauf dresser… un deuxième et dernier “État d’avancement, numéro 2” de mon “faire-part de décès à intervenir d’ici la fin du mois de novembre 2024”… un dernier texte qui sera, je l'espère bien, une espèce de testament-poubelle ou de voiture-balai dans lequel je pourrai vider mes caves et mes greniers… et qui me permettra de voyager plus léger… à l’aisément, quoi !…
… Je n’écrirai donc plus rien d’autre qu’un testament-poubelle… dont je vous soumets, dès à présent, les premières bribes ou les premiers jets en souhaitant méchamment qu’ils vous allergisent le visage, vous grignotent la cervelle, éclaboussent les verres de vos lunettes, cochonnent les parois de vos narines et le creux de vos oreilles…
– Encore ! Encore un testament, m'gamin ? Tu ne pourrais pas changer de genre ?
– C’est que je suis devenu un vrai kimblang-blang, m'Dame ! Bien trop vieux, trop déglingué et trop fatigué pour me lancer dans de nouvelles aventures scripturales ou des expérimentations littéraires trop innovantes et risquées ! Pour moi et à mon âge, le testament manque un tantinet d'audace mais reste une valeur sure !
… Cent fois sur le métier, je remettrai donc cet ultime ouvrage, mon dernier testament de l’année 2024…
– pourquoi cent fois, m'gamin ?
– pour que ça dure plus looongtemps, m'Dame, tiens donc ! Et pour emmerder les notaires... et les fonctionnaires des impôts !
… Et sans doute tiiiiii la fin du mois de novembre puisque je me suis imprudemment bling blang engagé à ne pas demander la route avant…
… et qu’il faut aussi tenir compte aussi du temps que je devrai consacrer… à rédiger d’éventuels addenda ou errata… et/ou à balancer des SMS à l'acide ou des boulets liégeois à la sauce lapin, bien piqués des vers, d'éclats d'obus et de clous de girofle, en réponse à des demandes d’explication, exploits d’huissiers, mises en demeure ou convocations au tribunal…
– Allez vous faire voir ! ou un œuf ou le cul, à votre meilleure convenance !
… qui m’auront imprudemment été adressés par quelques importuns… que j'aurais importunés…
… Cent fois, en effet ! Ainsi me l’aurait recommandé un notaire-flic-larbin bien connu et courtisan besogneux de la littérature au service des puissants (si, d’aventure, nous nous avions pu nous rencontrer, au royaume d'Hippopotamie ou ailleurs, dans un bon vieux temps quelconque et à supposer que nous ayons eu l’occasion, le talent ou l’appétit, à cette époque, de partager ou de confronter, dans un duel fratricide, à la kalachnikov, à la sarbacane, au jet de chique ou à la strychnine, nos expériences littéraires assassines et castratrices respectives)…
… Et chaque version de ce nouveau testament sera toujours la meilleure et la toute dernière
– Même s’il en circule déjà (probablement) une cinquantaine et qu’elles sont déjà (probablement) toutes valables !
… Mon para-testament de l’année 2024, disais-je (année particulièrement productive, en ce qui me concerne, dans ce genre littéraire très particulier qu’est le testament), sera donc un testament-poubelle, tout à la fois, ambulance, dépanneuse, corbillard et voiture-balai… et rococo à gogo !
… Un testament-poubelle à large diffusion… dans mes beaucoup trop petits cercles (beaucoup trop petits parce que, depuis quelques années déjà, mes carnets d’adresses ou d'amis Facebook, e-mail et WhatsApp…
– pour cause de décès, de guerres, d'abandons d'inondations, de divorces, de tremblement de terre, de déménagements à la cloche de bois, de blennoragies à répétition ou de désaffection ordinaire, m'gamin ?
– Déglingue générale ou urémie au stade terminal, m'Dame, c’est selon !
… aient sérieusement rétréci) afin de reprendre contact avec de vieux amis… les taquiner d’être encore vivants, les câliner, les emmerder, les insulter de ne pas être déjà morts… avant de leur demander la route et de m’en aller brouter ailleurs, loin de leur compagnie
… Le relirez-vous autant de fois que je vous l’aurai écrit ?
… Je n’écrirai donc plus rien d’autre que ceci, me répéterai-je : un testament-poubelle se présentant sous la forme d’un deuxième et dernier “état d’avancement des travaux” de mon “faire-part de décès à opérer…”
– Le décès était à opérer, certes ! Mais, à présent, après mures réflexions et en conclusion d'un vif débat (ayant opposé Djuna et Lianja, venus m'assister dans mes sorcelleries), j'ai choisi de remplacer le verbe opérer par celui d'intervenir…
…Je ne dégagerai donc pas, au cours d'une “opération”, sur un billard, quoi ! Ni même (depuis la fermeture de l'atelier de découpe de l'hôpital Érasme) dans une dibiterie ! Pas op ! Ne pas confondre, oh ! J'ai finalement opté pour une “intervention”, moi… une euthanasie moderne, quoi ! dans un véritable hôpital où je me suis fait des copains et des copines
… Et ce décès est à "intervenir", dois-je le rappeler d'ici la fin du mois de novembre 2024…
… Mon faire-part de décès (ou boniment de bonnes et mauvaises intentions), je le destinerai particulièrement à ceux (très rares mais très chers ?) (et plus chiants encore ?) de mes proches qui ne m’ont pas complètement zappé après avoir subi mes premiers jets ou pets d’exercice et d'entrainement… et m’avoir accablé d’injures en tous genres :
– Connard, goujat, mufle, 'mbécile, chacal à chabraque, traumatiseur de jeunes enfants et violenteur de personnes âgées, égotiste forcené, sin vergüenza, sacrilège, expert en mindeleries décadentes, voleur d’idées d’autrui (le pré-matanga par exemple) et détourneur de coutumes bien établies, sataniste, séniliste, narcissique, voyeuriste, grabataire, tu nous cours sur le haricot ! klot gueu ! tika makelele ! tu nous soules ! arrête de nous coller et de nous faire chier ! tika kosala mikinza ! dégage, crapaud malodorant ! espèce de sakabwang (une insulte qui, en son temps, a eu beaucoup de succès parmi les jeunes et les copains d’Éric dans notre quartier du 16 et du 27, Comité urbain) ! petit œuf sans coquille, va !
… Un testament-poubelle, disais-je, comme un mot d’adieu (qui n'existe pas) ou un coucou (tandis que le coucou existe) adressé à tout ce beau monde qui m’a vilipendé… alors que moi, tout ce que je voulais
– Rien d’autre !…
c’était de disparaitre tout simplement, de m'éloigner, de m'effacer… parce que…
… pour plein de raisons et aussi parce que je suis très en colère aussi contre moi-même…
… parce je me rends compte que je décline et que, bling blong blang, je me déglingue… et que la façade arrière de la maison familiale s'effrite et que j'ai mes dentiers qui se décrochent… quand je mastique, avec trop d'enthousiasme une kwanga ou un dikke cervelas...
… et que je suis devenu, socialement, moralement, intellectuellement, émotionnellement une très grosse merde, une effroyable nullité et…
… et que, depuis près de 10 ans (depuis 20 ans peut-être ?) (depuis que j'ai quitté le Congo ?) (depuis que j'ai été mis à la retraite ?) (depuis 7 ans et demi… depuis que je suis entré en dialyse… comme on entre en prison pour y subir une peine éternelle à durée indéterminée ?)…
… et que, depuis près de dix ans (ou plus ?), je suis devenu un zombie…
… et que je ne suis plus que le déchet de ce que j’étais (ou de ce que je croyais être) (ou de ce que les autres s’imaginaient que j’étais) (et que je les laissais s’imaginer, eh !)… et
… et parce que, avant toute chose, depuis ce temps-là, j'ai manqué à tout le monde, à mes proches, à ma femme…
– C’était la déglingue, quoi ! Bling et blang ! Il fallait absolument faire quelque chose, redevenir amoureux, cesser d'être grognon et désagréable, mettre fin à cet état de choses, que ça s’arrête enfin, oh !
… et parce que j'ai manqué à mes enfants (qui ne me le reprochent plus… ou préfèrent ne plus en parler) (et ratent une bonne occasion de le faire), parce que j'ai manqué à mes kokos (qui ne me le reprochent pas encore… mais ça viendra) et à mes arrière-kokos, à mes amis et à mes amies, à tout le monde…
- À qui, par exemple, m'gamin ?
- À mon collègue et ami Ndam Kasongo (qui m'avait appelé au secours… et que je n'ai pu sauver de rien), à un élève des classes de Poésie ou de Rhétorique du Collège Saint-Boniface à Ixelles (un naïf qui avait eu l'imprudence de discourir sur “la bonté”… et que j'avais allumé et massacré à la tronçonneuse en public, devant tous ses/nos camarades de classe... hurlant et se tordant de rire comme des hyènes puantes), à Nkoy aussi (qui m'offrait toujours quelque chose… du café, des safus, un ananas…quand je venais passer l'hiver chez Nadine à Kinshasa… et que je n'ai plus revu lors de mon dernier séjour au Congo en 2015), à Qui Saura (que nos attestations de prise en charge n'ont pas permis de quitter l'Angola où il s'était exilé), à Kama (qui n'a plus jamais donné signe de vie) , à Gougoui (mais sans doute s’agissait-il de manquements partagés ou réciproques ? il faudra bien, un jour, qu'on s'en explique ?), à Corinne et à toute sa marmaille, à Jean-René (planté comme une sentinelle à l’entrée de ma parcelle et attendant, pendant des heures, que je veuille bien me rappeler de son existence… et remarquer sa présence culpabilisante, silencieuse et affamée…) et à tant d’autres…
– À qui d’autre encore, plus particulièrement ?
– À Anselme et à Anastase, plus particulièrement, sans lesquels je ne serais pas ce que le Congo m’a permis de devenir : je me remémore de vieilles photos où je me vois tirer la gueule en leur compagnie… maussade et muet alors que j’aurais pu répondre à leurs attentes, être vraiment à leur écoute ! A l’écoute de leurs espoirs, de leurs plaisirs et de leurs problèmes… A eux aussi j’ai dû manquer énormément ! Comme à tout le monde…
… Mais sans doute, m’y suis-je mal pris… et sans doute aurais-je dû procéder autrement… pour faire savoir aux gens que je comptais leur demander la route et partir pour autrepart… procéder plus en douceur, sans doute, en cachette de tout le monde… de Muka, de la Mère-chef, du G5 +1 et même du 3G…
– Le 3G ?
– Un peu de patience, ça viendra après ! L’explication sera donnée un peu plus tard, en fin du texte !
… et aurais-je, sans doute, dû ne rien crier sur les toits et fermer ma grande gueule… ça aurait mieux valu, non ?
… Je ne voulais rien d’autre, disais-je, qu’annoncer pitrement (j'ai préféré leur annoncer ça "pitrement"… plutôt que “de façon comique”) à mes proches, avec timidité, avec humour et joyeuseté, mon intention de partir distraitement, en stoemeling ou en catimini, au moindre coût pour chacun…
– Comme un caneton plongeant gaiement aussi bien dans une rivière ensoleillée, un étang ombragé, la piscine d’eau chaude d’une villa somptueuse… que dans le jacuzzi d'un lupanar chicos ou le bidet sordide d’un infâme bouiboui de la banlieue de Kumasi… à l’aisément, quoi !
… sans souffrir de rien, ni faire souffrir personne, cesser de respirer tout simplement, sans prendre de l'eau dans les poumons, en amitié et en paix avec tout le monde
– Bokitisa motema, oh !
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… Tout ce que je voulais, disais-je, c’était disparaitre sans laisser de traces et sans plus peser, en rien, ni sur personne
– A bientôt 85 ans, je pouvais bien me le permettre, non ? J’aurais dû attendre de devenir tout à fait sénile, décati, dévissé, décollé, désossé, débranché, sans alcool ou décaféiné, oui ?
… Sans plus peser, disais-je, en rien, ni sur personne…
… Ni sur Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé)…
… Ni sur Denise (alias la Mère-chef)…
… Ni sur leur descendance à toutes deux…
… Ni sur les G5 + 1, ce groupe restreint de destinataires, les 5 Grands (Hortense. Nadine, Éric, Djuna, Lianja), auxquels s’ajoute (+1) Sukina, l’ainée de tous les kokos, ma mémorialiste préférée, instituée (par droit d’ainesse et à son insu) représentante et protectrice de tous les autres kokos…
– Marco, Percy, Maelle, Nyssia, Loile, Tensia, Kimya, Kemi, Djali, Mani et Lila ! Tous aimés, tous beaux…
… et des arrière-kokos, qui devront encore faire leurs preuves, les deux Keke :
– Kelian (alias Bolingo) et Kenahil (alias Lomena)
… Sukina, disais-je, instituée représentante (par droit d’ainesse, je le répète et…
– On m’a rapporté que tu n’étais pas d’accord avec ce droit d'ainesse-là mam'zelle… et que ça te faisait tiquer ?
– Je réclame, tout simplement, d’être ta petite-fille… tout simplement… rien de plus et rien de moins… Tu es mon grand-père et je suis ta petite-fille, et puis c'est tout ! Comme tous les autres kokos, quoi ! Ce n'est pas possible, ça, le Vié ?
… sans l’avoir demandé) et protectrice de tous les autres kokos, surtout des plus jeunes et des plus fragiles, ceux-là même qui, radoterai-je encore, devront se taper les famines, les ouragans et les inondations, les épidémies et les pandémies, les intégrismes et les suprémacismes, les poussées migratoires, les dépôts clandestins ou sauvages, mines, carrières ou montagnes d’ordures (ménagères, chimiques, militaires, industrielles ou autres), les détresses respiratoires qui en résultent, les catastrophes climatiques en tous genres, les voitures électriques, les cryptomonnaies, les intelligences artificielles, le pillage des ressources de la planète et leur consommation effrénée, les génocides et les guerres incessantes (biologiques, atomiques ou autres), les bombardements d’écoles et d’hôpitaux, les caméras de surveillance algorithmiques, les massacres de masse, les emprisonnements d’opposants et les déportations massifs de populations entières que nous n’avons pas pu/su empêcher et dont nous leur avons lâchement abandonné la gestion…
– Tous, m'gamin, sans exception aucune ? Tous, même ceux d’entre eux qui portent des noms ou des prénoms magiques inspirés de la Bible, de la Torah, du Coran ou d’un manifeste quelconque (du parti communiste, du surréalisme, du fascisme ou de la N’sele…), d’un petit livre-catéchisme (rouge ou vert…)… ou ceux que leurs parents ont placés sous la tutelle de l’Otan ou d’une autre alliance guerrière… et qui étaient censés protéger nos petiots de tout… et les conduire, à coups de bombes planantes et de missiles, au bonheur éternel ?
– Surtout eux, m'Dame ! personne ne sera à l’abri !… Sauf la colle Pattex... qui résiste à tout, dit-on !
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… En rien, disais-je, ni sur personne, ni sur Ana, ni sur les 5 Grands…
… Ni sur les trois Grâces aussi… ni sur les trois Girls, les trois Go, les trois Garces... les trois G, quoi !, ce petit groupe que j’évoquais ci-dessus (un peu plus haut dans le texte) et qui comprend, on s'en doute bien, les épouses de nos 3 garçons
– Et les époux de tes deux filles, m'gamin, tu en a fait quoi ? Tu les vois comment, eux ? Ils ne les méritaient pas et tu les as jetés à la poubelle, m'gamin, c'est bien ça ?…
– Elles s’en sont bien libérées par elles-mêmes, non ? Et cela, m'Dame, suffit à régler tout le problème, non ?
… Trois héroïques, trois humoristes, trois intrépides…
– par nécessité ? Survivre kaka ?
… ces ravissantes, stoïques, tenaces et courageus… ce sont, évidemment les trois compagnes de nos trois fils : Éric, Djuna et Lianja… ce sont les ci-devant gentes dames, camarades, soeurs et citoyennes Alice, Clémy et Malika… qui accompagnent nos trois garçons depuis tellement longtemps… et dont j'espère qu'elles continueront à bien vouloir les supporter…
… et pour lesquelles, j'admets qu’ il n’a pas toujours été très facile d’intégrer un team déjà constitué, quelquefois renfermé sur lui-même, et bien rodé dans ses habitudes et ses manies garçonnières…
– Comme des pièces jointes, quoi ?
– Jamais ! Olingi kopesa bango kanda ?
Et voici donc, mon testament-poubelle que j’adresse à quelques vieux amis et vieilles amies (une cinq-centaine, sans doute… en grattant bien, surtout dans les cimetières)…
Un testament- poubelle comme une lettre ou un coucou d’adieu… sauf que dieu n’existe pas et que le coucou existe bel et bien… et qu’on ne se reverra jamais.
Ata ndele mokili ekobaluka !
Oui, mais dans quel sens ?
JALOUSIE À BAS ! KAMUNDELE NA KWANGA !¡ NO PASARAN ! TP OK JAZZ ! PONDU NA FOUFOU ! A BAS LA CALOTTE, LES CURÉS, LES BIGOTES ! FAMILIA GRANDE Y SAGRADA FAMILIA ! LANGA LANGA STARS ! ÉCRASONS LENTEMENT !
Partie B : une dédicace
Où Vié ba Diamba, apaisé, fait, abondamment l'éloge…
– On dit toujours du bien de ses passeurs, tant que la frontière n’a pas été franchie, non ?
… dans lequel, disais-je, Vié ba Diamba fait, abondamment, l’éloge du service de dialyse de l’hôpital d’Ixelles… et se permet de taquiner, avec tendresse… et un peu de méchanceté gratuite, oh ! ses “collègues de bureau”
Et où, enfin, pour changer de sujet, Vié ba Diamba se demande ce qu'il lui reste à faire pour… finaliser son dossier et mettre un terme une "intervention" libératoire tant annoncée et tellement attendue...
Je tiens tout d'abord à remercier celles…
– Surtout celles, m'gamin ?
… surtout celles et ceux, disais-je, qui m’ont accompagné pendant près de huit ans à l’hôpital d’Ixelles… et je tiens aussi à présenter, aux infirmières du service de dialyse dudit hôpital, toutes mes excuses…
– Hum ! Ce n’est pas tout à fait dans ton genre, ça, m'gamin !
– Serais-tu jalouse, m'Dame ?
…pour tout ce qu’elles ont dû endurer de mon fait et sont (certainement !) en droit de me reprocher…
Leur présenter mes excuses, disais-je et leur rendre grâce de m’avoir, quelquefois ! bien fait pouffer de rire…
– Surtout Amal, Vanessa et Catarina ! Et Aida aussi ! Et toutes les autres également, dont les vannes, les gausseries, les asticotages, les gentillesses, la bonne humeur, les bidonnages ou encore les brocarderies sont certainement thérapeutiques !
… et passer du bon temps… et de m’avoir parfois…ou souvent ? profondément ému… et même, parfois, fait rêver d’une guérison…
– on ne guérit jamais d’être vieux, m'gamin ! Surtout en dialyse !
…improbable, impossible, illusoire…
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Celles qui ont été mes grandes sœurs (alors qu’elles avaient plutôt l’âge d’être mes kokos): Amal, Georgetta et Widad (les Trois Sages, les trois “dames de référence” dont les paroles marquent, indiquent, renseignent, expliquent, rassurent, consolent, apaisent… et qui font tourner la baraque !
– Je les cite par ordre alphabétique évidemment ! Je n’en connais pas d’autre, et c’est le plus juste des désordres, non ?
– Et c’est aussi le moins périlleux, pour éviter les crises de jalousie, n’est-ce pas, m'gamin?
… Par ordre d'ancienneté plutôt qu'alphabétique, je ne manquerai pas de citer aussi Justine (dont j’attendais le retour, impatiemment, depuis près de 3 mois et qui vient de nous revenir…
– Et qui à peine revenue, est déjà repartie… en congé, oh ! C'est comment ?
… avec une petite Gabrielle… Justine à qui je dois, au minimum une belle croute au chocolat et une grande tarte aux fruits de chez Renard, à partager avec toute ses collègues…
… Je citerai aussi sa compatriote, Aïda, la Lyonnaise, qui m'a fait découvrir les quenelles de brochet... qu'Ana adore et dont j'ignorais même l'existence... et qu'on ne trouve nulle part à Bruxelles, dans aucun magasin d'alimentation de la prétendue capitale de l'Europe (et qui n’a pas pu résister au plaisir frondeur…
– Et ton weekend, Aïda, comment ça s’est passé ?
– Je suis allée à Celles !
… de découvrir sur internet et de passer tout un weekend à Celles, seule, à l’abri de son mari, de ses enfants, de ses voisins, de ses patients et de ses collègues du service de dialyse)…
… et Vanessa (qui rêvait de Bali et des plages d’Albanie… et s’est retrouvée à Antalya… et qui sait ce qu’elle vaut et ce qu’elle veut… et qui ne laissera jamais un connard de mari la mener par le bout du nez)…
… et Asunta et Cinette et Mirvad (dont la mère et la sœur sont toujours bloquées à Beyrouth, sous les bombes de Netanyahou … et qui aimerait tant pouvoir les revoir… ou les mettre à l’abri, chez elle, à Bruxelles, avant l’apocalypse)…
… et Sandra (qui porte le foulard de tête avec beaucoup d’élégance et qui est née en Belgique.tintiniste, certes… mais à qui les noms des trois cités-sœurs d’Inkisi (les magasins, les bureaux, les commerces de traite), de Kintanu (les buvettes, les ligablos les ngandas, le marché et la gare routière, alignés le long de la route de Matadi… et la population de la cité, sémillante et toujours en mouvement) et de Kisantu (les curetons tout de blanc vêtus et les religieuses en uniforme et les bigotes portant le voile... comme en pays musulman et comme, jadis, dans les campagnes ardennaises ! et les bigots endimanchés, les écoles, les églises et les internats) ne sont pas inconnus et sont même tout à fait familiers… ces “trois villes en une seule”, consanguines mais aux accents très différents, où j’ai vécu et partagé, venant de Mbansa-Mboma, en fula-fula ou en taxi-bus, et cherchant à y boire
- Évite de prendre du sucré m’gamin, ça attire les mouches !
… de la bière, de la Polar (la bière dont Patrice Lumumba, dans une vie avant la poliyiqur , assurait la promotion) et de la Primus, bien tapée, boire, boire encore
- Et ne commande de pas trop de bouteilles à la fois, m'gamin, ça attire les femmes libres !
...et damer du saka-saka avec des safus, des madesus et du makayabo tartiné au pili-pili… et boire jusqu'à la nuit tombée et penser à y passer la nuit, dans un petit hôtel de Kintanu
- Oui, mais toutes les chambres sont occupées, me souffle-t-on à l'oreille ?
- Problème ezali te, Vié : tu choisis la femme et tu auras la chambre qui va avec !
… de Kintanu de préférence (pour l’ambiance, la bonne bouffe… et la musique de l’OK Jazz qui sortait de toutes les bouches et rentrait par toutes les oreilles)… telles ont été mes premières aventures congolaises, peu glorieuses certes mais désopilantes… avec Anastase Nzeza et Jean Makunga, en novembre 1964, il y a 60 ans)…
… et Francisca et Amina et Floriana… toutes compétentes, consciencieuses, attentives et toujours joyeuses.
… Je ne suis pas encore tout à fait mort et elles me manquent déjà, leurs gronderies…
– Arrête de te gratter, Didier (elles ne m’appellent pas monsieur) (je ne suis quand même pas leur seigneur, oh) ! A ton âge ! on dirait que tu t’es battu avec un chat… et que tu n’as pas gagné !
… leurs conseils avisés, leur serviabilité, leurs sarcasmes et leurs taquineries
– Cesse de regarder la télé en boucle, Didier (elles refusent de m’appeler “vieux”... ou même m'gamin) ! Surtout LCI ! Tu finiras par tous nous abrutir !
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… Et celles et ceux qui sont partis à Molière: Joëlle, Lorenzo (alias Laurent) et Lubna
… Et celle qui est partie à la retraite: Anne (qui avait toujours peur de mal faire ou de faire mal aux gens… et qui, depuis qu’elle s’est libérée de ses angoisses professionnelles, a embelli, rajeuni, s’est remariée… et dont le nouveau mari fait très bien la cuisine)
… Et celles qui ont disparu et dont je ne sais pas trop ce qu’elles sont devenues: Agnès, Adriana, Catarina, Zelia, Marie-Jeanne
… Et les mecs aussi : Radou, le vice-roi et prince de la fistule (qui prend bien soin…
– Bon appétit, tout le monde !
… de tous et de tout… et qui déteste manger ou donner à manger à ses patients des “poissons sans arêtes” ou, dit-il encore, “des poissons qui n’ont jamais vu la mer”… et qui souffre… en silence d’un sacré foutu mal de dos… ce qui ne l’empêche pas de faire, douloureusement parfois, son boulot, comme un vrai professionnel… un sacré foutu mal de dos qui…
- Mawa mpenza !
sans doute, ne le quittera plus jamais)…
… et David l’intermittent du spectacle et des soins hospitaliers, le…
– Aujourd’hui invisible ? Ainsi disparaissent les étoiles filantes ?
… chauffeur de salle (en représentation, parfois, pour le plus grand bonheur de tous, aux heures de midi, dans la mini-cafétéria du service de dialyse) et Olivier, le nouveau venu, â peine arrivé et déjà disparu ?
… et le kapellmeister, le chef de tous les orchestres, King Mark, alias Speedy Gonzales (disait Nicola), alias Gargamel 2.0…
– Un skinhead repenti… dont la chevelure est à présent abondante et moutonneuse ?
… un alchimiste, surdoué, surinformé et superdévoué… auscultant, diagnostiquant, ordonnant des examens ou des analyses complémentaires, prenant des rendez-vous utiles et hospitalisant si nécessaire… concoctant ordonnances percutantes et traitements de choc derrière des téléphones gargouillants (qui ne le quittent jamais) et de fumants et glougloutants ordinateurs… (et qui, maintenant, doit bien regretter d’avoir admis dans sa patientèle, voici bientôt huit ans, un écrivaillon desséché, en mal de sujet et d’inspiration… ou à la recherche d’un nouveau public)…
… mes grandes sœurs et mes grands frères… et aussi mes collègues de bureau, hommes et femmes, tous dialysés, qui sont trop nombreux…
– ou seraient-ils/elles des compagnons trop volatiles ou (pfff !) des compagnes très éphémères ?
… pour que je puisse les citer tous, sans oublier ni vexer personne…
… Sans oublier, de toute manière, Nicola déjà cité (raciste “bon teint”, ancien de la Sabena, du Congo titiniste et de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid… et dont les petits-enfants, pourtant, étaient très beaux et...
- Il m'en avait montré les photos ! Et il en était fier !
...superbement métissés ! et qui refusait, avec hargne, de mourir et même d’être vieux et qui faisait de la résistance… mais qui a fini par lâcher prise et craquer… et que j’aimais bien quand même… et qui, dit-on, s’est fait choper par une septicémie à la con)…
… et, Monsieur Le (dont l’orthographe du nom m’échappe encore, après tant d’années de bureau passées ensemble, et que tout le monde appelle “monsieur Li”…) (et que son épouse, intransigeante, vaillante et obstinée, n’arrête pas de porter et de soutenir gaillardement)…
… et Monsieur Mukenge, le courtois (que j’ai longtemps appelé Monsieur Mukendi sans qu’il me contredise jamais)…
… et Madame Navas, au sourire triste (mais à la très belle et très longue coiffure ondulée…
– on aimerait s’y perdre, avec ivresse et jubilation… comme une araignée tisserande dans une toile de soie tropicale !
… qu’elle doit prendre bien soin de peigner, longtemps, devant un grand miroir, langoureusement, tous les matins, avant de gagner l’hôpital)…
… et Mohamed, le frère, gentil parmi les gentils (à qui, fort heureusement, le soleil de Tanger rend vie et couleurs près de trois fois par an)…
… et Hubert, l'intello (qui a lu tous les livres et qui s’obstine encore…
– Il se lève avant moi, le salopard… si bien qu’il fait de bien meilleures affaires que moi !
– Jalousie à bas, m'gamin !
…. à me concurrencer devant les boites à livres de la commune d’XL)…
… et Roger, le fragile... mais le tenace (dont le chapeau, à l’époque du Covid, avait été jeté et piétiné de rage, dans l’escalier de l’hôpital, par un compagnon de chambrée parano et jaloux (et, depuis lors, covidisé... et que personne n'a regretté)… et qui est plus sourd…
- Qui ça ?
- Roger !
- Plus quoi ?
- Sourd !
- Que qui ?
… que moi et qui est mon presque voisin aux environs de la place Fernand Cocq… et dont l’épouse aime les BD et les romans d’Agatha Christie)…
et Éric, l'ami (supporter passionné du PSG… tandis que son collègue Kalisa, ayant préféré quitter l'hôpital et se faire soigner à la maison, n’avait d’yeux que pour le Real Madrid… et qui est presque…
– Et de plus en plus, ces derniers temps, depuis le coup d’État de ma petite-fille Tensia et de son coquin Cameron, à Kinshasa !
… un membre éloigné de ma “familia grande” ou de ma “sagrada familia”, en RDC)…
… et Valentina et Nathalie, les adorables... et les boudeuses (mes princesses à la tour abolie, qui attendent, attendent, attendent désespérément… et n’en peuvent plus d’attendre car, dans leur ancienne vie, au palais, elles n'en avaient sans doute pas l'habitude)…
… et Jack ou Jacques (un vieux nouveau, plus anglophone que francophone… que j’avais presque failli oublier de citer et dont Mirvad, Vanessa, Georgetta, Cinette et Asunta s’occupent avec tendresse et autorité… et qui braille quelquefois des cris d’un âne anglais conduit à l’abattoir… et qui me tient lieu, à la fois de repoussoir et de source d'inspiration… et qui me dit “halo” avec un grand sourire crispé)…
… et Monsieur Copyn, tenace et tendu (qui ne quitte plus son fauteuil et sa robe de chambre depuis des mois… et qui, avec une petite mine et malgré sa demi-jambe en moins, essaie quand même de garder le sourire et de faire bonne figure)
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Ceci étant dit, que me reste-il encore à faire pour finaliser mon dossier ?
Pas grand-chose
Aller aux urgences pour “détresse respiratoire”… encore une fois et m'en faire jeter… comme lors d'une de ces horribles nuits dernières ?
– Ils ont été polis, ils ont pris ma tension, ils ont calculé mon taux de saturation et, en application d'un protocole quelconque, ils ont décidé de me renvoyer à la maison, avec un cachet ! Derekitima ! Avec un "thermostat" ou quelque chose comme ça… Ils m'ont foutu à la porte, quoi ! poliment mais fermement, comme un fraudeur de soins de santé, un tricheur aux allocs ou un délinquant social responsable du déficit public de la commune, de la Région ou de l'État… ce qui était plutôt infamant !… alors que, moi, je savais pertinemment que, nom di djû ! j'avais toujours le plus grand mal à respirer !
… Peut-être devrais-je alors me suicider, sans prévenir personne et en cachette d’Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) dont je ne voudrais pas gâcher la vie… alors qu’elle a encore beaucoup de belles années devant elle
– De plus, on est déjà en octobre et je n’aime pas trop mourir dans le froid (ni dans un incendie, ni par étouffement... si je peux me permettre cette dernière petite coquetterie)… et je ne voudrais pas… surtout pas… faire de la peine à une magnifique épouse qui me porte, me supporte et me transporte, sans trop rechigner, juste ce qu’il faut, depuis 45 ans (dont 35 à la rue Maes...qui est devenue sa maison espagnole et congolaise et qu’elle a tant contribué à éclaircir et à embellir) (dont elle entreprend, à présent de rénover ou d'isoler la façade arrière... comme si on jugeait une maison sur la prestance de son cul)
Ou alors me couper les veines et m’endormir avec béatitude dans une baignoire bien remplie, avec des petits bateaux insubmersibles , en laissant couler un petit filet d’eau bouillante pour maintenir le bain à une température chaude et constante… et ne même plus...
- Avec les muscles de tes jambes et de tes bras... qui sont devenus des yaourts ou de la gélatine comment voudrais-tu qu'il en soit autrement, m'gamin ?
... parvenir à (ni même à essayer de) m’en sortir à le force des poignets…
Ou alors encore rester dans mon lit, sans plus, en baillant, sans bosser, et m’essayer à la grève de la faim…
– Comment fait-on déjà ? Et on peut boire de la bière et grignoter des kamundele (en cachette) quand on fait la grève de la faim ? Et on est surveillé par qui ? Et de quelle façon, déjà ? On ressent quoi, encore ? On part en vrille, comme un avion qui... dérape, échappe à tout contrôle et se casse la gueule dans un ravin ? Et c'est toujours à la mode, ces grèves-là ? Et ça rapporte de l'argent ? A qui ? Et pour quelles bonnes causes, dans le cadre de quels jobs bien juteux et bien rémunérés par des ONG financées par quel milliardaires ? En vue de quel effet ? Et si on fait encore des choses comme ça, à notre époque-là ? Et si c'est toujours un marché prometteur ?
… Ou tenter les soins palliatifs, en espérant ne pas me noyer les poumons (dans la bière, le cidre et le vin chaud… ou le sirop de citron ou de grenadine des kokos… ou le bouillon de poulet avec un peu de spaghettis mais pas trop) faute de pouvoir pisser… en espérant, disais-je, ne pas mourir avec angoisse, douloureusement, en étouffant… (mais surtout…
– Nom dî Djû ! Il faut combien de temps pour attendre ici s’exclamerait, en mon nom, ce fidèle complice de Chéri Samba) !
… que ça ne prenne pas trop de temps)…
Ou alors enfin, ce qui serait plus confortable et plus hygiénique…
– Et leur intrusive et fétide police de merde n’aurait alors plus aucune raison de se mêler de mon affaire qui ne la concernerait plus d’aucune manière, oh !
… de prendre rendez-vous avec des professionnels de l'"intervention", en chantant Bella ciao ou Avanti popolo
– On n’a droit qu’à une seule vie et il s’agit de pas rater sa mort !
… Il s'agit d'éviter, en effet, qu’une colle Pattex quelconque ne vienne boucher mes orifices, qu'elle s’en empare par surprise et, clic-clac ! me ferme la bouche, l’anus ou les oreilles, aussi efficacement qu’une giclée de chloroforme me neutralisant les yeux ou les narines) et perturbe ainsi gravement la gestion de mes horloges… et m’empêche de respirer ! ou que Sa Majesté le Prince d’Hippopotamie
- Il est encore dans la course celui-là ? On n'en entendait plus parler !
ne m’écrase de toute sa masse voluptueuse…
Ou alors, disais-je, plus concrètement, de prendre rendez-vous, disais-je, début octobre
– Demain déjà ?
avec des médecins autorisés, conventionnés de préférence et spécialistes de l'"intervention" en fin de vie…
Prendre rendez-vous et confirmer (et formuler officiellement et remplir et signer les formulaires ad hoc) (en trois exemplaires au moins ?) devant eux ma demande d’euthanasie...
Laisser ensuite s’écouler un délai légal d’un mois…
– Comme si pouvais me dédire, comme si j’allais changer d’avis ! Kiekiekiekie ! Je ne suis pas Kapwepwe !
… Et m’octroyer ainsi (à l’aisément !) un dernier sursis à… "intervention"
– Jusqu’à la fin du mois de novembre 2024 ! Je m’y suis engagé envers Ana… mais je me demande à présent si je tiendrai le coup ? Et ce serait plutôt vexant de mourir d’un bête cancer (pancréas, côlon, couilles, prostate, que sais-je encore ?) (ou d’un arrêt cardiaque ou d’une septicémie) (ou d'un covid ragaillardi) (ou d’un banal étouffement) alors que je croyais avoir acquis la maîtrise de mon temps…
… Ce qui me donne, au total, un sursis terminal d’un peu plus de deux mois tiiiii fin novembre 2024, disais-je, pour permettre à Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) et aux G5 + 1 et aux 3G aussi de “se faire à l’idée”, “voir venir”, mettre les choses en place, consulter un avocat ou un notaire et un entrepreneur…
- Spécialiste de la rénovation de façades arrière sans doute ?
- Teee ! Jamais ! Naboyi na ngai ! Naza na besoin na motu wana te !
… de pompes funèbres… et, si ça se trouve, remplir des thermos de thé au bangui ou de café bouillant, rouler des joints, préparer des chichas, mettre de la bière au congélateur et tartiner des sandwiches, préparer des samosas…
… Et, enfin, obtenir l’autorisation d’aller brouter ailleurs, loin de toute compagnie…
… Et passer à autre chose, de définitif et de complètement différent
– A l’hôpital, ai-je demandé… plutôt qu’à la maison (car donner la mort si gentiment à ceux qui vous demandent la route si poliment est un acte médical comme un autre, n'est-ce pas, docteur ? couvert par la sécurité sociale, non ?)
– en présence, peut-être, d’un témoin oculaire (si c'est bien nécessaire et si la loi l'impose, ce que je ne crois pas)…un huissier de justice voyeuriste qui serait chargé de témoigner du bon déroulement de l’ “intervention” ? et, bien sûr, d’un ou plusieurs membres du personnel de santé, dûment qualifiés et requis à cet effet (curieux ou blasés) (gueules d’enterrement non admises)
Et après ?
Ana et le G5+1 (et les kokos, et les 3G) en décideront : crémation, cocktail et musique d'ambiance, etc, zakouskis, prégos, kamundele, merguez, makayabos, tangawisi, etc
Et puis ?
Et puis, c’est tout !
Salut en de kost en de wind van achter !
Pourvu qu’il souffle par derrière… mais dans quel sens ?
CANETON À L’AISÉMENT ! SAGRADA FAMILIA ! CHAUDRON CULTUREL CONGOLAIS, OYÉ ! ET QUE MES ENFANTS AIENT UNE VIE HEUREUS ETQUE MA VEUVE SOIT UNE VEUVE JOYEUSE !
A BAS LES CROCODILES ! BONJOUR COMMENT ÇA VA ET COMMENT VA LA SANTÉ ? LE RIRE L’EMPORTERA !
Partie C : un corps ou milieu de texte (sans queue ni tête) dans lequel, pour passer le temps, je raconte quelques grandes et petites histoires de mes trois, quatre ou cinq existences
Où Vié ba Diamba, à la recherche d’amis perdus de vue, commence à raconter par bribes et “na ndenge na ye” les grandes et les petites histoires de 3, 4 ou 5 de ses existences…
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Quelques petites et grandes histoires annonçais-je...
Et tout d’abord à la campagne, en Ardenne belge, pendant mon enfance, pendant et après la guerre de 39-45 (frappé d’interdictions et d’obligations en tous genres : interdiction de jouer avec les enfants du village, interdiction de jouer avec les grenades, les cartouches et les obus abandonnés par les soldats allemands après l’échec de l’offensive von Rundstedt, interdiction de tomber amoureux d’une cousine française et parisienne venue passer quelques jours de détente à Nassogne…
– En Belgique tintiniste, évidemment, pas au Togo des Eyadema ! Ozokanisa nini ?
… obligation de m’agenouiller et, sous surveillance, de réciter en grimaçant quelques paroles prétendument magiques en vue d’obtenir des grâces quelconques (une libération pour un papa en captivité en Allemagne ou une promotion pour le même papa en peine d’avancement, une réussite miraculeuse à des examens de néerlandais ou de mathématiques pour chacun des enfants, tous plus ou moins feignards ou tarés dans ces matières-là, une bonne récolte de haricots, de tomates, de prunes ou de cerises… à mettre en bocaux ou à transformer en confitures... en prévision de l'hiver qui s'annonce rude etc), obligation de m’inventer des péchés…
– J’aime trop le saindoux, la gelée de groseilles et le lait battu, pardonnez-moi, Seigneur ! Je déteste aussi prendre une douche d’eau froide, travailler au potager, écosser les petits pois, ranger ma chambre, faire mes devoirs et réciter mes tables de multiplication, manger du salsifi, du panais, du navet, du topinambour, du cerfeuil tubéreux, du radis noir, du céleri rave ou du rutabaga (et autres légumes préhistoriques que la guerre a fait ressortir de terre) et débarrasser la table de la salle à manger, pardonnez-moi, Vierge Marie, pleine de Grâces, je sais que le Seigneur est avec vous et que Jésus est le fruit de vos entrailles et je sais aussi qu’il est béni ! Je n’aime pas non plus faire la vaisselle ! Amen ! Par contre, Monsieur le curé, je raffole des racines de pissenlits préparées en salade avec des lardons mais je ne sais plus très bien… comment on les mange... et avec quoi ? avec des pommes de terre ? rissolées à la poêle ?… et si ce n'est un péché de manger des racines de pissenlit... qui communiquent avec les morts et avec le diable …
… Obligation donc de confesser ces offenses à un dieu (qui n'existe pas) à un corbeau macho, vicelard, aux yeux scrofuleux (qui existe et qui pue de la gueule, des chaussettes et de l’entrejambe), obligation aussi de faire honneur à la “familia grande” ou à la “sagrada familia” et de montrer des habits neufs (ou usagés mais propres… bien recousus et repassés soigneusement par Madame Rosa, la "femme à tout faire" de la maison) à la grand-messe du dimanche matin (celle des gens friqués et des personnes de qualité) (ou qui estiment l’être), interdiction de passer la nuit au lit avec Bobby, ma seule vraie copine…
– Bella, m'gamin ! Pas Bobby ! (comme la deuxième femme du Guide clairvoyant du peuple zaïrois oh !) Elle s’appelait Bella, ta chienne ! Pas Bobby ! (tu veux nous attirer des ennuis avec Papa Maréchal ou quoi ?)
– Un cadeau de Rosa Bolle ou de François Fer, sans doute, m'Dame, je ne sais plus… ou de Frans Dambly, un voisin qui m’aimait bien, non ? Ou du fermier Lambert qui n'enlevait son chapeau devant personne (chez qui j’allais, avec ma grande sœur Eliane, chercher du lait et des œufs, deux fois par semaine…) (et dont l'épouse, souvent coléreuse, s’appelait Zelie) ?
… Bella, paisible et plutôt calme à l'intérieur de la maison changeait immédiatement de caractère dès que nous franchissions, plus ou moins furtivement, la barrière d'entrée de la "propriété" (comme eux disent) de nos parents à Nassogne et que nous nous promenions librement à travers les champs, les futaies et les prés... devenant curieuse, espiègle, fofolle... à la recherche d'épis, d'odeurs, de couleurs, de nids, de plumes ou de coquilles d'oeufs, de fleurs ou de champignons. Et notre Bella, par la suite, changeait encore une fois d'allure... devenant conquérante, guerrière, presque féroce...(et changeant même de nom et se faisant appeler désormais Bella Ciao) quand nous nous nous enfoncions au plus profond de la forêt et que nous explorions furieusement les fourrés et les bosquets à le recherche des grands animaux de la forêt , de leur traces, de leurs fientes, de leur cris, de leurs gîtes et de leurs lieux de vie....
A cette époque, dans le cercle de famille, mon amie Bella était apparemment la seule compagne que je pouvais fréquenter sans déchoir, avec laquelle je pouvais me rouler dans l’herbe…
– Mais pas sous les mêmes draps quand même ! Il ne faut pas exagérer, m'gamin !
– Pas même pour une innocente petite sieste ?
… De toute évidence et compte de l’inculture politique de nos parents, mon amie Bella ne leur posait pas de problème de rang, de caste héréditaire, de statut économique ou de classe d’appartenance…
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… En Ardenne, puis à Namur et ensuite en Allemagne, à Euskirchen et à Düren… et, plus particulièrement, à l’Athénée de Rösrath, près de Cologne…
… Rösrath un athénée belge pour enfants de ploucs belges… prétendument vainqueurs belgo-britanniques, belgo-soviétiques ou belgo-américains de la barbarie belgo-nazie… avec un programme néocolonial belgo-belge, royaliste et patriotique (comme dans les “écoles belges" de Kinshasa ou de Lubumbashi)… où je me suis retrouvé incorporé comme enfant-soldat, apprenant à détester…
– Même les profs (déguisés en officiers) et les surveillants (déguisés en sous-offs… et nous entrainant à ramper dans la boue et à nettoyer nos bottines) portaient le battle-dress !
… l’uniforme (les culottes courtes découpées dans de vieux pantalons militaires, j'imagine… et les capotes, trop grandes et nous retombant sur les bottines), l’obéissance à des ordres crachés dans la gueule, les chambres de 20, 50 ou 100 lits, je ne sais plus... la tyrannie des plus forts (occupant les meilleurs places, en tête ou en queue de rangée… leur permettant de contrôler tous les mouvements des minables et des sans majuscules… et de monnayer l’accès aux toilettes et aux salles d’eau) sur les moins baraqués (et toutes les autres tyrannies qui sévissent dans toutes les armées, les administrations, les églises et les clubs sportifs : celle des plus gradés sur les moins gradés, celle des plus grands sur les plus petits, celle des mecs sur les nanas, celle des ainés sur les cadets, celle des plus gros zizis sur les zizis plus petits, etc.), les punitions collectives, la marche au pas, les défilés dans la cour, la fidélité au roi, à la Constitution et aux lois du peuple belgo-belge, le garde-à-vous et le salut au drapeau noir, jaune et rouge …
… entouré de tours de garde ou de minarets, de projecteurs et de clôtures en fils de fer barbelés ou électrifiés, l’athénée belge en Allemagne aurait-il été installé sur le site d’un ancien camp de prisonniers belges en Allemagne ?
… et découvrant les plaisirs de l’évasion (dans la forêt, aux alentours… et, pour les plus courageux... et qui parlaient un peu l'allemand, jusqu’aux petits villages des environs... où des candidats collabos... veuves, orphelins ou anciens combattants ou prisonniers de guerre "démobilisés"... probablement, tous plus ou moins affamés ?.... étaient prêts à bien les accueillir... en échange de quelques kilos de pommes de terre soustraits aux réserves des cuisines de l'athénée... et, soki moyen ezali, de paquets de chewing-gums américains, généreusement distribués aux "alliés" et à leurs familles, par les services de propagande culturelle de la force d'occupation dominante),
... les plaisirs de l'évasion, disais-je, et de la résistance passive et rigolarde à des injonctions stupides assénées par des imbéciles gradés…
– Imbéciles parce que gradés ou gradés parce qu’imbéciles ! Faut-il être plus con qu’un autre pour être plus gradé que lui ?
… et de l’organisation de chahuts énormes qui faisaient trembler les murs et les planchers des salles d’étude… et qui transformaient les pions en chèvres bégayantes et impuissantes…)
… en compagnie de quelques grands amis (et quelques amies aussi, peu nombreuses et soigneusement tenues à l’écart des garçons par des sbires et des sbirettes), compagnons de lutte, d’insurrection et de libération de l’époque, aujourd’hui morts ou perdus de vue, Christian Lamoureux et Marc Duqué… et d’autres également sans doute…. encore plus perdus de vue que les précités…
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… Puis à l’internat du Collège Saint-Boniface à Ixelles (où mes parents m’avaient replacé d’urgence, après l’athénée… pour tenter de sauver ce qui me restait d’une “foi chrétienne et patriotique”, celle “de nos ancêtres” ! qu’ils sentaient devenir vacillante et qu’ ils estimaient devoir consolider en m'enfermant dans un petit bagne catho où la messe était dite, en vitesse, chaque matin, avant le réfectoire et les premiers cours de la journée)…
…Puis, ayant survécu, plutôt vaille que plutôt vaille (hélas, le ver était déjà dans le fruit, se seraient lamentés des commissaires de religion qui faisaient régulièrement rapport à mes parents) à un internat catholique à Ixelles et à des études universitaires, également cathos, à Saint-Louis puis â Louvain-Leuven, cathos sur cathos … où j'ai rencontré de très chouettes personnes que je citerai plus tard, s'ils le veulent bien et si j'en ai le temps
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… Puis, disais-je, débarquant joyeusement au Congo…
– Dans un premier temps, c’était pour échapper à ma famille, j’imagine, pour fuir la Belgique tintiniste
et les cathos…
– Et pour fuir le service militaire, m'gamin !
– Ben oui, m'Dame, j’avais déjà donné à Rösrath, non ?
– Et par la suite, m'gamin ?
– Ensuite, m'Dame, je suis resté au Congo pendant… quelques dizaines d'années… par choix délibéré évidemment ! Jusqu’à ce que la "conjoncture" me foute à la porte, quoi !
… Au Congo donc, dès la fin de mes études universitaires (débarquant au Congo, disais-je, joyeusement… où je me suis retrouvé époustouflé… absolument fasciné, énamouré, ensorcelé… complètement bouleversé… totalement convaincu de la possibilité de vivre, de penser, de manger, de danser et de respirer autrement, avec des gens de tous genres, dans un monde différent), au Congo, puis au Zaïre puis au Togo, puis à nouveau, par intermittence, au Congo-Zaïre, puis au Togo, puis en RDC… pays de belles rencontres et d’histoires surprenantes, agréablement (et, quelquefois, péniblement) vécues en compagnie de personnes pétulantes (mais aussi, hélas, quelquefois, moroses), pays auxquels je suis demeuré fidèle…
… Et me voici occupé, pour tenter d’étayer mon propos… occupé à dresser, avec l’aide de témoins (et de personnes de bonne volonté, à savoir, particulièrement, Muka, la Mère-chef, les G5 + 1 et les 3G… et avec l'assistance technique aussi de ma collègue Françoise Lambinet, laquelle me rappellera le nom de certaines personnes et me suggèrera…
- Pour te faciliter la tâche ! Et te permettre aussi d'atteindre ton objectif américain… de 500 noms de personnes ayant compté dans ta vie !
… de me référer à une très longue liste de personnes de référence figurant aux pages 191 à 196 du “Cul de ma femme mariée”)…
… Me voici donc occupé à dresser la liste des gens, disais-je, que je devrais absolument (pour ne vexer personne ?) inviter ou convoquer à un éventuel matanga kinois… mais je constate que beaucoup d’entre eux ont déjà quitté le Congo (pour tous les pays du monde ou pour le cimetière)… et qu’ils ne pourront sans doute pas…
– À l’aisément !
… se déplacer, puisque, tout dans tout et à dire vrai, ils n’en auront plus rien à cirer, oh !
Partie D1 : une queue (se coupant et repoussant sans cesse)
Où Vie va Diamba, après avoir raconté par bribes et “ne ndenge na ye” quelques petites et grandes histoires de trois, quatre ou cinq de ses existences s'efforce à présent de recenser les noms qui s’y rattachent…
Une “étude américaine”, en effet, lui a-t-on dit, évalue à 500 le nombre copains et/ou de copines, de taille moyenne haute (de préférence blancs de blancs, non-racisés... ou alors à peine ?) qu'une personne ordinaire…
- Je gratte, je gratte, je gratte… mais force est de constater que je suis encore loin du compte !
… qu’une personne normale, de taille moyenne, haute, disais-je, doit pouvoir se taper durant une vie entière
…Cette liste de noms, qui constitue la Partie D de mon faire-part de décès, la voici… (et je dois bien reconnaitre qu'elle comprend “un peu de tout” et pas seulement des “non-racisés”… si bien que je me demande si la règle américaine des 500 pourra bien lui être appliquée
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… Il y a, tout d’abord, en tête de liste, dès le collège de Mbansa-Mboma, Anastase Nzeza Bilakila, Jean Makunga et Adalbert Bayigamba…
– qu’est-il devenu au Rwanda, cet apprenti “jésuite missionnaire belge de bonne famille” que nous avons (Anastase, Jean et moi) aidé à défroquer (il en avait certainement, déjà la vocation), à se décoloniser et à retourner dans son pays natal ?
… Dans cette première liste, il y a aussi, repéré dès le lendemain de mon débarquement à Ndjili, le Révérend Père De Vuyst, un “missionnaire” à l’ancienne, peu accommodant (refusant, avec bruit et fureur, de laisser monter à bord de sa camionnette catholique romaine les membres d'une famille... des protestants ou des animistes, que sais-je ! qui n’étaient pas vraiment du même bord… et qui, innocemment, avaient demandé à être déposés au bord de la route de Maladi, à proximité d’un village kimbanguiste, oh !) (un RP missionnaire qu’une rumeur sourde, circulant au sein du collège, soupçonnait d’avoir entreposé…) (dans un puits situé à proximité du bâtiment principal… et de sa chambre (faisant certes partie de bâtiment principal mais disposant d'une entrée particulière... une porte dérobée donnant directement sur le jardin) lui tenait également lieu de bureau et de confessionnal… et…
– Balobi kaka ! Balobi ! Le Révérend Père aimant recevoir en confession des femmes du village dans sa chambre ! En privé, quoi !
… de lupanar) (et soupçonné, disais-je, d’avoir entreposé dans un puits, des fusils, des grenades, des crucifix, de la colle Pattex, des lingettes, des capotes, des encycliques papales et même un Prince-héritier d'Hippopotamie devenu mercenaire et croisé en Afrique pour y défendre les valeurs nationales et chrétiennes, une mitrailleuse et quelques mitraillettes… pour pouvoir tenir tête aux rebelles : “les communistes, ils vont apprendre à me connaitre ces gens-là... ces animaux qui ne sont même pas des gens !”
… Il y a aussi le Révérend Père Matthieu (tripotant les jolies petites fesses des élèves de sa classe de 3ème ou de 4ème… nayebi lisusu te… et, plus particulièrement, les fesses des plus candides et des plus angéliques d’entre eux… qui avaient, sans doute, besoin de points dans les branches qu’enseignait le Révérend… également professeur d’histoire, de géographie… et de religion… mais aussi et surtout titulaire de classe… et, partant, grand maître des bulletins hebdomadaires. mensuels, trimestriels ou annuels dont dépendaient l’avenir de ces petites âmes chastes, fragiles et naïves… et sur lesquels reposaient tous les espoirs de leurs parents, débiteurs d'un minéral assez élevé… et ayant à cœur, de ce fait, la réussite scolaire de leurs investissements dans le système éducatif colonial)…
… Il y a, surtout, Raphaël Mpanu-Mpanu (qui, à l'époque, habitait dans la commune de Kalamu, au quartier du 20 mai) (lequel portait un autre nom...mais je ne sais plus lequel) à qui Anastase Nzeza m’a présenté, en octobre-novembre 1964… et qui avait eu l'élégance de donner quelques conseils fraternels au "petit blanc", apparemment plein de bonne volonté, qui venait de débarquer dans ce qui était encore Ĺéopoldville....⁰ et qui ne savait rien du Congo et de ses habitants (si ce n'est les "on dit" des coloniaux alcooliques et malveillants... enrichis à la sueur du front de travailleurs mal payés qu'ils insultaient et maltraitaient quotidiennment... et les "préjugés" paternalistes largement diffusés en Belgique "métropolitaine" par des missionnaires condescendants et les services de propagande extérieure de l'administration tintiniste).
Le conseil le plus pertinent que m'avait donné alors le Vieux Mpanu-Mpanu était le suivant : ne jamais dire n'importe quoi sur des personnes qu'on ne connait pas et parler à tort et à travers de sujets dont on ignore tout... d'abord regarder, voir, écouter, entendre, apprendre, découvrir, retenir, assimiler.... et surtout ne jamais juger sans savoir...
… Il y a aussi, Baudouin Buassa, alors étudiant en année terminale (qui interprétait avec brio un Shylock revendicatif, au discours carrément lumumbiste, dans le Marchand de Venise, mis en scène à Mbansa-Mboma, en 1965, par Jean Makunga, Anastase Nzeza et moi-même) et Pascal Kongo (alias Portia), Guy Devillet, Agnès (une splendide hôtesse de l’air…
– Une rampante seulement (moins considérées)… et non pas, à son plus grand regret (disait-elle) une volante (portant le même uniforme mais mieux considérées)...d’un “standing” plus élevé (disait-elle encore) !
… qui, certains weekends, débarquait en folie à Mbansa-Mboma pour y faire une cour effrénée…
- Une danse de papillon !
… à Anastase dont on lui avait vanté les talents de basketteur ?)…
… Il y eut ensuite, pour parfaire ma formation politique, André N’Kanza Dolumingu (le secrétaire général de l’UGEC) et Louis Mandala Mandar (le patron de l’Institut National d’Études Politiques INEP… se prévalant aussi d’avoir été un ancien secrétaire de Patrice Lumumba) (ce qui reste à prouver ?) (Louis Mandala Mandar avec qui je n’ai pas partagé la chambre d’hôtel qu'un service de protocole nous avait alloué conjointement à Gisenyi, au Rwanda…
– Chacun étant parti chasser de son côté... en ville ou à la cité ? à Goma ou à Gisenyi ? au Zaïre ou au Rwanda ?
… lors d’un colloque sur l’enseignement supérieur… qui se tenait à Goma… à l’époque où les voisins congolo-zaïrois et rwando-rwandais se fréquentaient et collaboraient encore assidument), Sophie Apotha, Ngiezi Vakanda, Delphin Banza et…
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… Anatole Malu (qui m’a expliqué, dans une très longue note manuscrite, écrite sur de grandes feuilles de papier jaunes, comment…
– En épousant la mère, pardi !
… devenir le père de mon adorable et toute mignonne petite fille ainée, toute souriante dans le seau, alias katini, où elle adorait prendre son bain, en plein soleil, dans la cour de la parcelle où j'occupais, avec une dizaine ou une trentaine (c'était flexible) d'autres co-locataires, un petit deux-pièces, sans faux-plafond...et avec plein de moustiques avides de sang neuf, surtout du sang de bébés... sur Dibaya, dans la zone de Kasa-Vubu… Hortense !), Bruno Maiter et Marie-Jeanne Pousseur (souriants, ne critiquant jamais et ne s'étonnant jamais de rien), Jacques Anneet, Richard Lomami (anciennement Richard Vasco) (alias PoPaul) (et Youyou), Benoît Verhaegen, Tango (dont j'ai tout oublié, même son prénom ou son postnom et dont je ne peux rien dire du tout... si ce n'est qu'il était enthousiaste à l'idée de venir travailler à l'INEP... et si ce n'est qu'il a été grillé vif, dans sa voiture toute neuve, vers 2h du matin, sur le boulevard du 30 Juin, par un véhicule de sécurité de l'armée américaine à Kinshasa), Zephyrin Kibidi, Jean-René Nongutamba et…
….et Justin-Marie Mbemba Mulopo Misekele (un juriste plein d’humour et de talent que j'appréciais énormément… et que mon ignorance du droit ne scandalisait pas vraiment… et qui habitait une petite maison à étage à Bandal… moins large que la longueur de la voiture de fonction qui lui avait été allouée en tant que vice-ministre des mines) (et dont les “services” ont laissé entendre) (après sa mort inattendue et… en prétendant tenir leurs informations “de source sûre”, évidemment) (que le regretté vice-ministre des Mines avait été "selon toute vraisemblance", empoisonné par son épouse) (alors que Justin-Marie Mbemba avait été “neutralisé”, comme on dit dans ces milieux, par ces mêmes “services”, à l’instigation de Litho Moboti, l’oncle tout-puissant d'un président tout-puissant… pour avoir commencé à se poser… et à poser à gauche et à droite… des questions gênantes sur les conditions d’octroi de certaines concessions minières… à différentes personnes trop bien connues de tous) (et dont l’épouse, ainsi stigmatisée, avait, par la suite, pour quelques mois seulement, été nommée au poste de ministre de la culture… à titre de compensation, sans doute ? ou pour calmer la juste colère des ressortissants du Bandundu ?)
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… Il y avait Theophile Tshimulamba, le collaborateur, complice et ami fidèle... et que j'ai perdu de vue, depuis longtemps, à la suite d'une dispute inutile et stupide (Theo, le mec hyper-débrouillard et l'entrepreneur qui savait tout faire... y compris abattre un arbre en ville, à l'intérieur d'une parcelle d'habitation, à l’insu des services urbains de l’hygiène ou de l’environnement… comme on le faisait au village, patiemment, progressivement, en allumant un feu de braises au pied du supplicié… un feu dont il suffisait alors de surveiller... pour qu'il ne s'étende pas... et d’entretenir la combustion… et qui pouvait durer plusieurs jours, si pas des semaines, je ne sais plus) (Théophile et sa famille qui m’ont reçu, pendant de longues semaines… et très somptueusement, avec chèvres et poulet ! avec aussi une jeune citoyenne veuve pour ne pas passer mes nuits tout seul !...laquelle m'a refilé une chaude-pisse carabinée m'obligeant, faute de dispensaires à proximité et, surtout d'antibiotiques, à faire deux jours de camion jusqu'à Kikwit pour m'y faire soigner) chez eux, dans le village de Kiko, un village d’anciens "serfs", demeuré encore, à l'époque, bien après la proclamation de l'Indépendance du pays, sous la tutelle quasi-féodale des H.P.K, l'ancien utilisateur colonial exclusif de la main d’œuvre locale, à une centaine de kilomètres de Masi-Manimba), Oliveira, Christophe Ngai…
… et Marie Moke (une nzele de Yolo-Sud que Christophe m’avait présentée et que j’avais courtisée… ce qui m’avait valu des ennuis avec un joueur-vedette de Vita-Club…
– Gento, m'gamin ?
– peut-être, m'Dame… mais n’en faites pas toute une affaire… et, de toute façon, m'Dame… j’ai bien retenu la leçon de cette histoire-là… et puis cette histoire-là, c’est une histoire très ancienne, m'Dame, non ? Comprendre kaka, m'Dame !
… qui était venu me boxer avec ses coéquipiers de Vita Club (mon club préféré) et ses potes de Yolo-Sud mais qu'un voisin, René Nzinga (si je ne me trompe) et d’autres garçons de la rue de Mpangu et de notre quartier de Yolo-Nord avaient fermement repoussés…
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… Il y avait Denise Mputu (qui, avec ses copines étudiantes de Monseigneur Six, passait toujours, en riant bruyamment… par la rue de Mpangu où j'habitais depuis peu (une rue dont on me dit qu’elle aurait changé de nom mais est-ce bien exact ?) pour se rendre à son école à Limete… et qui avait "emprunté” un sujet de dissertation d'une plus grande de ses amies et qui voulait savoir... s’il était bien vrai que “science sans conscience n'(était) que ruine de l’âme”… et qui sollicitait mon avis à ce sujet…
– Bonjour, monsieur, ça va bien ?
- Bonjour, citoyenne, ça va bien, merci !… Mais je ne suis pas un monsieur... et je ne suis le seigneur de personne ! Et vous-même , citoyennevous vous appelez comment ?
- Nkombo na ngai ? Denise, Marie-Denise… Tu es nouveau à Yolo ?
- Pas depuis très longtemps ! Vous habitez le quartier ?
- Oui ! Juste à côté, sur Monseigneur Six ! On m'a dit que tu es professeur, c'est vrai ?
- Oui, de français !
- Et tu pourrais peut-être nous aider...
- A quoi faire ?
- A faire nos devoirs ko !… la Ma Sœur de notre école, à limete, nous a donné un sujet vraiment très trèèès compliqué…
… il y avait, disais-je, Denise, la future Mère-chef (me posant une question-piège et sollicitant mon avis) (et j’ai dû lui expliquer, en bafouillant, à propos de... soki la science, soki la conscience, soki la ruine de l’âme… soki (ajoute un plaisantin à ce jour non identifié) l'huile de palme...qu’il s’agissait là d’une phrase à la con, à laquelle moi-même… je n’avais jamais rien compris) (Denise… que j’ai épousée, plus d’un an après) (elle et son bébé, Hortense) (je les ai épousée toutes les deux)…
… Il y avait Ditsava di Ngoma (un ancien finaliste de Mbansa-Mboma qui avait une bonne écriture et qui, pour se faire bien voir du patron de presse auquel je l’avais présenté, Raphael Mpanu-Mpanu, m’avait “dénoncé” comme étant un “communiste”, un opposant au régime, un ami des plastiqueurs (qui étaient à la mode, à l'époque) ou, à tout le moins, un dangereux agitateur politique
– Je loge chez Monsieur Didier parce qu'il était mon professeur… et que, au sortir du collège de Mbansa-Mboma, je n’ai pas eu les moyens de faire autrement, patron… mais, j’aime autant vous prévenir, patron… je crois qu'il faut que vous le sachiez, patron… ce Didier-là, votre ami-là fréquente, surtout la nuit, beaucoup de gens, des gens très bizarres, vraiment très bizarres, surtout la nuit, il faut que vous le sachiez, patron, pour votre propre sécurité) (si bien que Christophe Ditsava di Ngoma, journaliste stagiaire très prometteur, s’est fait licencié aussitôt… avec un bon coup de pied dans les fesses)…
… Il y avait, évidemment, sur Kanda-Kanda, au croisement avec Éthiopie, Jean-Pierre Jacquemin, ancien complice de l"UCL (et, à l'époque, membre de la bande de Parole, des E.S. et de l'Embassy ... avec Paul van Ackere, Geneviève Gendebien, Anne Devillé, Gauthier de Villers, Jacques Bekaert, etc), devenu coopérant et professeur de français à Luozi, venu passer ses vacances scolaires , chez moi, à Kin (et dont les garçons et les filles du quartier m’ont rapidement rapporté, en ricanant bruyamment, qu’il était…
– Franc-maçon !
– Quoi ça ?
– Nzambe, j’te l’jure !
…. et dont le "grand copain" d’alors était un gradé de l’armée nationale, une brute infâme, ignare et sadique qui le tronchait, lui pompait tous ses sous ... et menaçait de le dénoncer aux services de sécurité : l’adjudant-chef de poste de Luozi... lequel avait décidé de s'offrir, sans ordre de mission, quelques jours jours de détente à Kinshasa aux frais de sa victime...
… Il y avait Henriette (sans travail mais avec des atouts) (plantureuse et généreuse) et Maman Pauline (infirmière et femme-serpent), Johnny (le beau gosse et le joli cœur… et le trafiquant de pagnes, de bijoux et de denrées rares en tous genres entre Kinshasa et Brazzaville) et autres cohabitants d’une grande parcelle située sur Momboyo, parmi lesquels…
… Il y avait, surtout, Madame Godard ou, plus exactement, la citoyenne Godard (une matrone massive et dominatrice dont on disait qu’elle était… ou avait été une protégée du général Lundula) (et qui percevait les loyers des co-locataires pour le compte du propriétaire, l’ex-gouverneur Kupa…) (et qui, un beau jour, a prétendu s’être fait voler…
– Ay Ay Ay ! Carmel ! Carmel ! Carmelaaaah !
… son sac, avec le livre de caisse à l’intérieur… et l’argent des loyers, évidemment… de même que…
– réapparue quelques semaines après ! C’était mystique, non ? Et sans que personne ne s’en étonne vraiment !
… sa grande télévision, une télévision en couleur, la seule de la parcelle et, sans doute, du quartier)…
… Il y avait aussi, à Yolo ou à Masina: Clément Ndjoli (alias Antilope) et Alphonsine, la Mama Kulutu de Yolo (et leurs enfants : Anne, Alpho, Clémentine, Lili, Ntumba, Thierry etc) (et les enfants d'Anne : Princesse et Marco et Nirvana) (et Rizzi, la fille d'Alpho) (et Kosly, le fils de Lili), et Albert Banka et Fabien Ikwa (et Jean-Claude Banka, alias Ya Claude, le fils aîné d'Albert) et la Mama Kulutu de Masina (et sa fille Marie-Thérèse, alias Tete) et tous ceux que j'oublie... et Cécile et Eugène... et Koko Made qui m'apportait toute une assiette de safus (avec du pili-pili fraichement pilé), tous les matins, chez les Kikunda, à Ma Campagne…
… Il y avait Adu Elenga (qui, à ma demande, sur Momboyo, dans les années triomphantes du mobutisme, en mapapa trouées, s'est remis à chanter, pour moi tout seul, a cappella, “Ata ndele mokili ekobaluka”… tandis que Clément Ndjoli, hilare mais inquiet, prenait bien soin de fermer toutes les fenêtres de la maison… de façon à ce que les passants de la grande avenue (Force publique ?) et les autres habitants de la parcelle…
– Surtout Maman Pauline, la citoyenne-serpent, fervente militante du MPR dans la section du parti unique de l'hôpital où elle travaille !
… ne puissent pas s’imaginer qu’on était contre le régime en place)
… Il y avait Ima Mukakimanuka, Daniel Derrien, Alain Moens et Myriam Guestan (bientôt Bilambo), Bernadette Renard, Ilunga Lupuishi (alias Lup) et Hortense (une nièce d’Oscar...) (dont j'ai été le témoin de mariage... défaillant), Henri Lebailly (un pote à Jean-Pierre Jacquemin), Gilles Bibeau et Ellen Corin, Christiane Bourlon et Victor Matondo, Raymond Nzanga Suke…
… Il y avait l’abbé Shieta (qui, nuitamment, pour la bonne cause, venait déposer, avenue de la Gombe, au pied du petit building que j'habitais alors, des sacs de bangui…
– Ils en sont très friands, parait-il ! Et des défenses d'éléphant aussi et de la chair de crocodile également !
à revendre si possible, au meilleur prix, pour aider les camarades d'ici, à des attachés militaro-culturels d'ambassades asiatiques, arabes ou latinos dont les gouvernements n’étaient pas considérés comme hostiles à la rébellion muléliste), Max Ngbanzo Lamangale, Mukoko et Kama, Jean-Chrétien Ekambo, Anselme Kalala Mukinsong (alias Anselme Kaleme Tampi, son ombre, son âme frère et son ange gardien), Nono Tala-Ngai et Stany Dolenga (et Chantal) (et Sergei)
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… Il y avait Nicole Laget et Antonio Lanzas… dont est résultée Ana Lanzas-Laget (rebaptisée, par la suite, Muka, Motema Magique ou Mwana Danzé) (sœur de Luz et d'Agnès) (pour qui j’ai immédiatement flashé, avant même de la connaitre... mais avec la certitude de ne pas me tromper… et que j’ai épousée…
– pour toujours, m'Dame, c'est ok ?
– Mariage à l’essai d’abord, m'gamin ! Un an ! Pour les papiers, seulement ! Le reste, on verra après !
… à notre retour de Colombie, de l’Équateur, du Brésil, de la Bolivie et du Pérou… longtemps après avoir divorcé de la Mère-chef qui n’avait pourtant pas vraiment démérité) (ni moi non plus d’ailleurs, oh!)
… Il y avait Guy et Chantal Keutgen, Roland et Catherine Vanden Bogaert (et Mimi, Nathalie et Quentin), José Trussart (et son fils Jean-Marc que j’affectionnais particulièrement)
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… Il y avait Viktor Rousseau (très inventif en affaires et facteur d’aventures en tous genres… au détriment, dit-on, parfois…
– Ce qui n’était pas pour me déplaire !
… de la Procure des Pères de Scheut, changeurs et blanchisseurs de toutes monnaies et trafiquants bien connus de la place de Kinshasa… mais aussi, dit-on…
– Ce que je trouvais moins marrant !
… de Lup, étudiant boursier, qui avait été obligé de laisser sa montre en gage à un des patrons du Colibri (ce qui n'était pas sans danger, eh!) et d’Ima la toute belle, qui avait dû quitter le pays en catastrophe et avait espéré, dit-on…
– Balobi, Balobi ! on dit beaucoup trop de choses à Kinshasa, m'gamin ! pas op ! Cela pourrait ne pas rester impuni !
– Oui, m'Dame mais si Viktor ou les Scheutistes veulent me faire un procès, je serai mort avant que l’affaire ne passe devant un tribunal quelconque, oh ! Et eux aussi d 'ailleurs !
… retirer un bon et juste prix de la revente de sa bagnole, abandonnée sur place… pour tenter de refaire sa vie à l’étranger)…
… et un autre Viktor Rousseau (alias VR), survenu depuis quelques années, devenu activiste des réseaux sociaux (où, loin de se poser en observateur distancié de la politique congolaise, se bagarre comme un ket des Marolles, à coup de pied dans les couilles... et se bastonne avec Claude Fandre, alias le coopérant français presque parfait... si bien que notre VK en perd toute crédibilité) (VR, devenu professeur de scoutisme, de secourisme et d'angélisme) (VR, avare d'autocritique et censeur sévère des écarts d'autrui) (VR, donneur de leçons grandiloquentes de morale laïque et de bonne gouvernance néolibérale au peuple congolais et à ses dirigeants politiques… qui n'en ont rien à cirer…
– Viktor reconverti, m'gamin ? Je n’en crois rien du tout ! Que nous prépare-t-il ?
– Nayebi te, m'Dame !
– Et qu’espère-t-il encore, un grand pardon, une absolution générale suivie d’une rédemption de tous ses péchés ?
- A moins qu'il ne vise carrément l'inverse, m'Dame : une réhabilitation urbi et orbi… ou, mieux encore, une sanctification pontificale, pour services rendus à la nation vaticane comme un quelconque roi Baudouin, dont tout le mode sait qu'il était, avec l'Église catholique, un des principaux actionnaires et bénéficiaires de la SA CONGO BELGE colonial?
- Mais ce Viktor, m'gamin, sait-on exaxtement pour qui il roule ? Pour sa poche seulement, on peut en douter ? Ne relèverait-il pas plutot de la mouvante du prince-héritier du royaume d'Hippopotamie ? N'aurait-il pas également des accointances avec les fabricants de la colle Pattex ?
… Il y avait aussi, en vrac, Josée Seya, Anny Mandungu, Willy Mincke (alias Patron Gin Tonic), Henri Durand, Alezia Paseau…
… Il y avait Chérie Amba (qui jalousait…
– Mama ya ba niaw ! Mère de chats !
… et insultait copieusement ma trèschère Ana… qui n'a pas une gueule de victime et qui ne se laissait pas faire) (et tout ça se passait devant le restaurant Inzia ou le Casino, avant la naissance de Djuna et de Lianja, évidemment), Gilbert Therville et Christine (ayant, depuis longtemps, réintégré le Territoire de Belfort…et dont je suis sans nouvelles jusqu'à ce jour ), Daniel Derrien, Babalou, Ghislain de Rinquesen (et quelques autres Boulankos, souvent pleutres et prétentieux, quelquefois arrogants) (ou l’inverse)…
… Il y avait Jean-Marie Lahaye (alias Le Juge) (dont Albertine, la copine attitrée, portait toujours le pagne et le foulard de tête, même à la perruche Bleue) (et même en dormant ?), Clément Lambilotte, Jo et Josiane Jadin, Fifi Laurencis, René Nolevaux (désespérant de constater que les coopérants enseignants se comportaient ou étaient utilisés comme des briseurs des grèves… briseurs de grèves organisées par leurs propres collègues... des professeurs congolais, à qualifications analogues.... laus dont les revenus étaient, dans certains cas, près de 100 fois moins élevés que les leurs), Freddy Mullier, Jean-Baptiste Nicaise, Ronald Verbeke, Cri-Cri, Salumu Yamba-Yamba, Sombo Dibele Awanan (et Dominique), Jean-Pierre Murama et Milou…
… Il y avait le docteur Tshibangu (à Yolo-Sud, à côté du commissariat de police servant, tout à la fois, de parking sous surveillance, de lieu de recel et d'atelier de revente de pièces de rechange... pour les carcasses, les épaves, les véhicules saisis, les voitures et camionnettes en panne réparable ou en bon état de marche, taxis, voitures volées et voitures personnelles de tous les moins fauchés de tout le quartier) et Césarine Bolya (et Olangyo)
… Il y avait Jean Dehasse et Jean…
– prononcez Djiiin !
… Moorhead et leurs trois filles splendides (dans mon imaginaire, chez les Dehasse, les Bewa, les Mpanu-Mpanu et les Fodderie, il y a toujours eu trois filles et ces trois filles étaient toujours resplendissantes)…
… Il y avait Hélène “la boiteuse” (la reine de la Perruche bleue… dont ce sacré bonhomme de Jean Dehasse était tombé sérieusement amoureux, amok, quoi !
– Ça lui pendait au nez ! Tous pareils, nos hommes-là, passés les quarante ans ! on a beau les prévenir, ils tombent toujours dans le même panneau ! s’amusent Djîîn et Denise, la Mère-chef… et la Malou de Vikotore (qui n’ignore sans doute rien des extraventures de son ex-coquin) d’abonder et de s’esclaffer !
… Il y avait également Tantine Marie-Jeanne (la très élégante et très sophistiquée Méjé) (à la voiture de sport décapotable et au très long fume-cigarettes doré) (dont je suis également…
- Toi aussi, oh ! Vous êtes tous les mêmes, vous, les bandards ! Toujours à vouloir tremper votre biscuit ailleurs !
… dont je suis, également, disais- je, tombé amoureux raide… avant que la Mère-chef n’intervienne énergiquement pour mettre fin à cette “aventure passagère”…. tout en s’arrangeant pour garder d’excellentes relations avec Méjé)…
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… Il y avait Baudouin Djogo (ex-secrétaire d'État, devenu aventurier pyromane et barbouze…) (qui aurait été débarqué, nuitamment, en Angola, avec tout un commando, pour affoler et terroriser des troupeaux de bétail angolais et les amener, par dizaine de milliers, à franchir la frontière et à se réfugier au Zaïre) (Djogo agronome barbouze de grand talent… ou mythomane incorrigible, cela reste à trancher), Kangafu Gudumbagana (qui avait vraiment foi dans le MPR… et il était bien le seul), Othon Mbala (et Pitchou et Martin ) (et Ya Nicole devenue irlandaise qui vient de me téléphoner, hi ! Nadine, Sonia et Lisette Bewa, Patrick Rwiyereka, Hubert Kabambi, Lola et Mamiette Kalenda, Eric Kikunda, Aimé Bewa, Amaury, Maki, Roland, Alain Bondo, Eddy Okenge, Salomon
… Il y avait Maitre Nkubito (alias Magnat, homme de grosses affaires… et, probablement, un des principaux comploteurs et/ou financiers et/ou acteurs des importants bouleversements politiques qui vont secouer toute la région des Grands Lacs dans les années à venir et jusqu'à aujourd'hui) et Maitre Matadiwamba (tous les deux ayant été, successivement, avocats de la Mère-chef dans notre affaire de divorce) et notre voisin de l’avenue du Comité Urbain, Maitre Kalemba (alias Maitre tout court… car personne ne connaissait son prénom à l'époque) (jusqu'à ce qu'il se fasse élire Bâtonnier… et que, depuis lors et jusqu'à sa mort, tout le monde a appelé Bâtonnier) et son épouse, Nadine, qui m'ont obligé à faire un matanga à Kinshasa à la mort de mon père
– pas Nadine, Nathalie, oh !
CRASH! CRASH!
CRASH! CRASH! CRASH! CRA
CRASH! CRASH ! CRASH !
SH! CRASH! CRASH!
CRR CRRRASH…
Partie2, deuxième volet : une queue repoussant sans cesse
Où Vié ba Diamba, remotivé, retrouve avec bonheur, en catastrophe, quelques amis ou amies naufragés…qu’il avait perdus ou qui s’étaient perdus
Après le vilain méchant crash dont ma quatrième partie, la partie D…
– problème d’informatique ou de mémoire défaillante, m'gamin ?
– Déglingue totale...et urémie terminale, m'Dame !
… a été victime (mais qui, fort heureusement, n'a pas provoqué la chute de l'échafaudage et l'arrêt du chantier de rénovation et d'isolation de la façade arrière de la maison familiale) je me suis efforcé de reconstituer ma liste d’amis et d’amies…
Il s'agissait, en effet, de constituer ou de reconstituer ce puzzle de 500 amis et/ou amies (non-racisés de préférence... ou à peine ?) (ne relevant pas de la “familia grande” ou de la “sagrada familia” ?)…
500, nombre requis par une université américaine (à la Trump ou à la Biden, du mensonge ou de la post-vérité, c'est du pareil au même) (mais laquelle ?) (dans quelle communication pseudo-scientifique ?) (de quel auteur ?) (appartenant à quelle ethnie ?) (publiée dans quel obscur bulletin paroissial de quelle petite ville de banlieue de Pennsylvanie ?) (en quelle année déjà ?)t
500 nombre qu'il me faut absolument atteindre, disais-je, dans un certain délai, si je veux, en fin de carrière, pouvoir prétendre avoir eu une vie sociale (du garagiste au pasteur en passant par l'épicier, les professeurs des enfants, le conjoint, les amis, la maitresse ou l'amant, les voisins et les collègues de bureau, etc.) ordinaire et satisfaisante de type américain
Et trouver ces 500 personnes-là ce n’est pas une évidence ! J’aurais dû être moins intolérant dans mes jeunes années, ne pas excommunier les cathos et autres complotistes, laisser dire plein de conneries, laisser passer plein de choses et plein de gens… ou ne pas trop perdre la mémoire en vieillissant !
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… Reconstituer, particulièrement ma liste de connaissances et amis du Congo et d’ailleurs… ou plus exactement, de donner une suite à cette déjà trop longue liste (celle qui a fait l'objet de la partie D1) et/ou de la compléter (dans cette partie de rattrapage, D2) et de l’enrichir encore laborieusement…
– Au risque de me répéter quelquefois, de doublonner encore et davantage bling blang et d'apparaître bling blang encore plus gâteux … mais c’est… comme pour l’abus de synonymes, de similaires ou d’équivalents (dont je serais coutumier !), ça ne me dérange pas des masses ou, plus exactement, je n’en ai rien à foutre !
500 connards besogneusement, approximativement, recherchés en procédant par ordre…
– L’ordre, ça casse tout, oh ! Ça permet de ne rien voir du tout ! on s’y retrouve quelquefois mais on passe à côté de tant de choses et de beaucoup de gens, non ?
… plus ou moins chronologique de façon à faciliter mes enquêtes, recherches et investigations…
… Sorry cependant pour ceux qui manqueront à l’appel (Dominique Ryelandt, par exemple… et Simon Gasibirege et quelques autres, aristos dégénérés et/ou arrogants et/ou moutons anglais morveux, traîtres ou délateurs… mais sans exclure cependant les Ditsava di Ngoma ou les Dirk Vanden Drieesche, ils m’ont presque ému, ces gaillards-là… ou trop bien fait rigoler à leurs dépens), je ne les ai peut-être pas zappés involontairement
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Il y avait donc, avant toute chose, Gatarayiha Majinya et Kabeya Nyonga (le perfectionniste et l’hyperactif) mes deux meilleurs patrons…
– parce que sacrément tolérants avec les rigolos, grimaceurs ou farceurs de ton espèce, m'gamin !
– Pas faux, m'Dame, pas faux ! S’amusant même parfois de mes petites frasques… mais supportant moins facilement, mes grosses conneries, je dois bien le reconnaitre !
…Gatarayiha et Kabeya, disais-je, mes patrons et amis du Centre de perfectionnement en Administration CPA et mes collègues de bureau et amis et amies :
Longo Luasisa Bakulu, Foma Ntabashwa, Muderwha, Baruti Amissi, Ndam Kasongo, Lutele Nseka et Papa Lubaki, le père- fondateur de notre secrétariat
… et Françoise Lambinet, notre colonne vertébrale et…
– La seule personne de cette très belle équipe à bien connaître un boulot de formateur et de consultant… auquel aucun de nous n'avait été entrainé… et à nous l’apprendre à tous, avec tact et élégance !
… et Lungosi Ntima (alias “ma foi !”), Carmen Roig Morras, Gasana Ndoba, Mutombo Tshimpanzula, Kasongo Kimungu, Luhahi (dont j’ai oublié le prénom ou le postnom… mais pas la gentillesse), Pascal Wendjo, Patricia Woko, Tabaro Tshimalamungo (alias Tchim), Emongo Lomomba, Nsoki et Mayivenga (souriantes et efficaces, dentelières de la dactylographie et gardiennes de tous les secrets du Centre), Béatrice Kayikila-Mbo, Mujinga, Ekala Bokoswa (qui se serait institué pasteur... mais j'ai quelques doutes ?), Tumba Mutambay, Wembonyama (qui n’était pas basketteur… ce qui ne l’aurait pas empêché, dit-on, de devenir…américain !
– Devenir américain ? Quel cauchemar ! Comment peut-on rêver de devenir un truc comme ça ? Est-ce la crise… ou la fin du mobutisme qui explique (ou qui pourrait justifier) une ambition aussi médiocre ?
… Mulenda-Kalema, Rashid Imilii, Ngandu Disashi, Ngiaya Kituti-Obizi, Manbiala Seda Diangwilz, Mobia (adapté d'Adolf), Kapiamba Kishi, Ngity Kamanyoma, Monique Mwenga, Nsimba, Johan Vanden Driessche (qui, un dimanche, vers midi, après une belle messe, bien copieuse, jouée au Sacré-Cœur de Marie, pour un public sélect et par des officiants de toute première qualité, j'imagine, m’a avoué…
– Je te demande pardon, Didier ! J’espère que tu ne m’en voudras pas !
… en pleurnichant, avoir en mon absence, utilisé mon propre téléphone pour me dénoncer comme subversif et factieux “auprès des plus hautes autorités de Bruxelles”… mais je n’ai jamais su lesquelles… ni de quelle subversion, ni de quelle faction il s’agissait, oh!
… Des collègues de bureau et amis et amies… et quelques visiteurs hors pair et/ou coups de vent revigorants parmi lesquels André N’Kanza Dolumimgu, T.K Biaya, Mwamba Bapuwa, Bongeli Yeikelo ya Ato, Jean-Chrétien Ekambo, Auguste Mabika-Kalenda, André Ilunga Kabongo, Justin Kankwenda Mbaya, Romain Bula-Bula, Benoit Verhaegen, Aben Ngay, Filip De Boeck, etc…
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… Il y avait aussi, vers la même époque (plus ou moins… et plutôt moins que plus) Gérard Buakasa et Jean-Paul Tshitenge…
– De vieux potes… on s’est retrouvé à Kinshasa mais on se connaissait depuis l’UCL ! ou l’ULB ? ou l’université de Liège ?
Oscar Mudiay, Justin-Marie Bomboko ou Jules Ngole.
… Il y avait, en effet, Justin-Marie Bomboko (qui, quelques années plus tard, alors qu’il était venu s’asseoir à la terrasse du 27, Comité urbain pour y attendre une nzele de nos amies, a répondu à mon épouse “être obligé se plier aux injonctions de son médecin” et ne “plus rien boire que de l’eau ou du champagne”… et s'était vu offrir par Ana
– Filtrée, Justin, ne t’inquiète pas !
un verre d’eau de la Regideso)…
… Il y avait Jules Ngole Iliki (qui raffolait des 2CV et des chansons de Georges Brassens), Mbulamoko Nzenge Movoambe (qui défendait avec passion, en lingala, l’usage égalitaire des 4 langues nationales) (et qui m’appelait “pressé-pressé”... on se demande bien pourquoi ?)…
… Il y avait Auguste Mabika Kalanda, le patriarche (auteur de “la remise en question, base de la décolonisation mentale” et véritable “inventeur” de l’authenticité zaïroise), André Ilunga Kabongo et Adolphine...
... ll y avait Bablo (“facilitateur” de tous les trafics de passeports et de visas à l’ambassade du Congo/Zaire en Belgique tintiniste … toujours en embuscade près du Quick de la Porte de Namur, dans l'attente de clients à faciliter ou de cibles à surveiller ?….et, dit-on, agent des “services” près de cette ambassade)
... Il y avait Justin-Marie Kankwenda (excellent danseur de rumba et initiateur de la revue Analyses sociales et du Laboratoire d’Analyses Sociales de Kinshasa,
– Le premier groupe de chercheurs indépendants à s’être émancipé de la pensée unique du MPR (parti-État), et Christine Iyofe (la tante de Jean Bofane) !
… Il y avait Bongeli Yeikelo ya Ato (l’inverseur de dogmes et de données toutes faites héritées de la colonisation…) (Bongeli avec toutes ses contradictions, évidemment… ce qu'on lui reproche un peu trop facilement… mais qu'il assume superbement et gaillardement), Jean Omasombo (depuis toujours en quête de la vie, de la pensée et de l'action politique de Patrice Emery Lumumba), Kabombo Wadi (le grand ami de Ndam Kasongo) (et dont j’adorais les “ah” d’étonnement ou de perplexité dont il piquait, avec délectation, la fin de certaines de ses phrases… et qui est mort de solitude et de froid... à Anvers)…
… Il y avait Tshilombo mwin Tshitol (dit Tshitshi) (alias Adidas… qui a passé quelques nuits à la rue Maes et nous a offert une splendide machine à café qui fonctionne encore aujourd'hui) (et qui est allé, en vitesse et en cachette de nous tous…
– quand même, c’est notre Vieux à nous, non ?
… chercher du champagne pour Justin-Marie Bomboko dans un magasin de nuit de Kintambo)…
… Il y avait Tshimpumpu Kanyinda (auquel Anastase Nzeza est resté fidèle jusqu’à la mort), Mpinga Kasenda, Mulumba Lukoji, Mabi Mulumba, Lazare Boteti (le général en chef… et notre “vieux” préféré du quartier, qui venait nous rendre visite, à pied, sans gardes du corps, à la nuit tombée)…
… Il y avait Engulu Baangampongo Bakolele Lokanga (l’ex beau-père de ma fille Hortense, un “social-démocrate” ainsi qu'il se définissait et que j'appréciais énormément… et dont la légende rapporte qu’il avait pris congé du Conseil Exécutif pour poursuivre des études au Canada, avant de revenir au gouvernement), Mulumba Lukoji…
… Il y avait Marie Tumba Mundi (qui finira bien
– Ça y est ! C’est fait ! Bravooo !
par épouser Anastase Nzeza Bilakila avec qui elle ne pouvait pas manquer de constituer une excellente équipe)…
… Il y avait Colette Braeckman et Filip De Boeck (chercheurs et détecteurs en tous genres… mais ne chassant pas les mêmes gibiers, ni sur les mêmes terres) (et ne partageant pas toujours les mêmes avis), Nestor Seeuws (logeant dans le même immeuble de la Présidence… que le siège de l'ambassade secrète de l'Afrique du Sud au Zaire, au temps de Mobutu et de l'apartheid), Jesse McCorry (dont les ancêtres n’étaient pas seulement Écossais… et qui, dans l’ancien temps, avait travaillé avec l’équipe de Jimmy Carter… et, beaucoup plus récemment, comme consultant indépendant de l'USAID, avec notre amie et collègue, Jean Moorhead)…
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… puis César Lumbu (alias “Qui Saura”) (et son fils Didiana) (César, rencontré, la toute première fois, au Self-Control… chez Fano, dans l’ancien bar de Maitre Taureau, à Yolo) (César à qui Ana et moi devons beaucoup de rencontres et de moments magiques) (et que Nadine...
- Il nous a offert du pondu, de l'huile de palme et une petite chèvre ! m'écrit-elle
vient de retrouver dans une ferme au Mont-Ngafula), Bipoli, Edingwe (alias Moto na Ngenge), Ilunga police belge, Maitre Lopez (catcheur vedette et agent des services de renseignement de la sécurité militaire), Diomi, Anastasie (alias Biyela), Didier junior et…
… et Pascal Kongo (alias Paki) (anciennement Portia) (qui adorait jouer aux dames… et qui gagnait toujours !) (mais qui n'a jamais eu l'occasion de se mesurer avec Mandala Mandar, mon patron à l'INEP, un des dirigeants du Daring/ Motema Pembe.. et le président d'une association nationale de joueurs de dames) (et qui obturait la fenêtre de la petite chambre qu’il occupait chez moi, rue de Mpangu, à Yolo-Nord… et la peignait tout en noir) (murs, porte, plafond… et la vitre de la fenêtre aussi) (et qui serait mort incognito, sans "intervention", à Kumasi, au Ghana, où, m'a-t-on dit, il enseignait l'anthropologie à l'université) (mais tout ça reste à vérifier) et son ami Dave (qui a tenté…
– Sans succès ?
… d’apprendre le solfège et quelques accords de guitare à mes filles Hortense et Nadine),
et Ray Lema (et les Yss Boys) et Gérard Kazembe (le champion de boxe et patron de la Perruche bleue...où sa réputation d'ancien boxeur le faisait respecter par toutes ses pupilles... et, également, par les hommes en armes qui gardaient les bâtiments de la Poste centrale)…
… Il y avait Champro King (alias Champro-Mitterrand-de-Monaco) (logeur d’Emoro et patron de la Tempeta de oro à Yolo-Nord) (où coulait d’abondance, et quelquefois débordait, le Rio de Suba-Suba) et Djo Mali (qui habitait juste à côté)…
… Il y avait Wendo Kolosoy et Luambo Makiadi (alias Franco de mi amor)…
… Il y avait Jean-Jean (le magicien qui avait l’œil sur toute l’installation sonore de l’orchestre) (un seul !) (et sans lequel L’OK Jazz ne pouvait pas jouer), Lutumba Ndomanueno (alias Simaro Masiya), Tabu Ley (alias Rochereau), Sam Mangwana, Madilu System (et Ya Rose), Dizzy Mandjeku, Petit Poisson, Nyoka Longo, Papa Wemba et Félix Maniaku Waku (membres fondateurs de Zaiko Langa Langa), les Stukas Boys de Lita Bembo, le trio Madjesi…
… Il y avait Djuna Djanana (parrain de notre Djuna… et l’un des 7 coopérants des Langa Langa Stars), Heimo Classen (grand fan des LLS… lesquels s’étonnaient de sa façon…
– Sauti sauti sautillante !
… de danser et qui l’appelaient Sauter-Sauter)… le saxophoniste Isaac Muzekiwa (écrasé par un ivrogne... et lui-même ivre sans doute... sur le boulevard Kasa-Vubu, vers 6h du matin, en sortant de La Samba… où il aura lancé ses dernières notes, en jam session, après avoir donné son tout dernier concert au sein de l'OKJazz ) et l’accordéoniste Camille Feruzi, deux instrumentistes exceptionnels, de tout grand talent
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… Il avait Evoloko Joker (patron du 11.12.13, au sud de Yolo-Nord… nous invitant dans son palais, Ana, Qui Saura et moi, à écouter de la musique et à vider quelques bouteilles de Tembo…
– Bien tapées ?
– Bien tapées, évidemment, ndeko ya mwasi !
… de Primus ou de Skol… avec des mangues au sel… et des kamundele… et des oignons crus… et du pili-pili poussière… et tout ce que tu voudras ma sœur (alors que “la sœur” en question ne voulait qu'une seule chose, c'est qu'on lui dise où se trouvaient les toilettes) et saisissant la première occasion venue…
– Soni te, Papa ?
– qui n’essaye rien…
…pour essayer de draguer Ana et de lui mettre les mains…
– Katuka lungwa !
… aux fesses dans le kikoso de son bistrot, tout au fond de la parcelle, oh !), Dindo Yogo, Kisangani Espérant et Bozi Boziana (tous également membres des Langa Langa Stars dont Ana et moi étions parmi les premiers groupies)…
… Il y avait Maurice Boyikasse et Dieudonné Kabongo (conteur itinérant et raconteur d'histoires), Balufu Bakupa-Kanyinda (qui a marché sur la lune), Sami Tchak, Kangni Alem, Pépé Kallé, Achille-flor Ngoie (un des fondateurs de la revue Jeunes pour Jeunes) (alias Père Ngoie dans le milieu des musiciens), Barly Baruti wa Pili, Asimba Bathy, Maddy Tiembe (infatigable combattante), Elisabeth Teuwen (alias Elisabo, qui réunissait tout son monde, le dimanche midi, à Watermael-Boitsfort, autour d’un poulet rôti).
… Il y avait Rolande Girard (qui enquêtait sur les origines, supposées américaines, de la propagation du sida au Zaïre… et dont le mari, Georges Arnaud, demeuré à Barcelone, ne cessait de me harceler par téléphone… et de me demander des nouvelles de son épouse… qui n’en avait rien à cirer et n’avait peur de personne, ni des États-unis...ni même de son cher époux), Chéri Samba (compagnon de lutte depuis toujours et forever), Vuza Ntoko, Moke, Syms, Bodo, Sim-Simaro, Moseka Yogo Ambake…
… Il y avait Freddy Tsimba (enfin !) et Jean Bofane (déjà !) (et Maman Vero),
... Il y avait Matsi Kalubi (productrice de l'émission Moseka à la Voix du Zaire... et la patronne du restaurant Bedi Bedo, sur Popokabaka... où tous nos amis aimaient se retrouver.. et à qui Jan Hintjens (même et surtout en présence de Karin... ) prenait plaisir à offrir des roses… ce qui ne plaisait pas du tout…
– Coutume contre coutume ?
… mais pas du tout du tout du tout à monsieur Kalubi, le mari en titre de notre Matsi à tous... le mari titulaire, voyageur et volage... qui, d'habitude, n'était jamais là... mais le plus souvent en bus vers... ou en bus en provenance de... Matadi, où il était réputé...
- Songi songi ?
- Mabe !
... faire des affaires, apparemment rentables mais pas toujours très claires... et, sans doute aussi, entretenir une seconde épouse),
... Il y avait Rachel Mpanu-Mpanu (qui, aux dernières nouvelles, aurait été vue à la fête du vin et des moissons de Fellbach en Allemagne ou plus récemment encore, dans un snack japonais du Matonge de Bruxelles... mais serait depuis lors retournée à Kinshasa), Marie-José Engulu (dont j’ignore toujours si elle est encore à Londres ou déjà à Bruxelles ou inversément) et Ngangura Mweze
– Ça fait longtemps !
… puis Fred Bauma et Yves Mawambaka (lorsqu’ils étaient sociétaires de l’Université de Makala, Unimak) et Luc Nkulula (mort dans l’incendie, très suspect, de sa maison à Goma, peu de temps après avoir passé une dernière nuit à la maison rue Maes, avant son retour au pays)…
… Et Jimmy (en adoration devant Nadine… et qui se faisait appeler “Jimmy de Lannoy”… par dévotion pour ma fille cadette) (et qui est mort au village, sans soins ni "intervention"), papa Antoine et Kanuma Nguibidi (alias Petit) (alias Général Ganuma)… et, depuis peu, GG, le nouveau chauffeur, devenu le meilleur pote de Keke
… et Jef Ilunga (alias Tonton Kari, aujourd’hui décédé) (le papa de mon demi-fils préféré, Carmel) (alias Carmelo, alias Carlos), Gayo, Leandre, Etienne, Amina et ya' Nadine (les enfants d’Anselme et de Tekele)…
… Et tous ont contribué, en bien ou en mal, à mon éducation !
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… puis de retour en Belgique tintiniste, à la Régie des Bâtiments (réintégré dans une entreprise publique… ayant notamment, pour “mission de service public”, la construction ou le réfection de prisons, palais de justice, cachots et camps de concentration pour migrants…) (démonétisé, désenchanté, désabusé, démotivé…) (banalisé, normalisé, digitalisé…) (mais bien obligé d’aller à la mine, chercher la viande de chasse pour nourrir la famille nombreuse, non ?)
À la Régie des bâtiments, disais-je, où j’ai eu la chance d’avoir pour collègue Anne-Françoise Mouton, de Nassogne…
– Si nous avions eu le même âge, dans l’ancien temps, je n’aurais pas pu (pour des raisons diverses… dont mes ou nos parents devraient sans doute avoir honte et avoir à nous rendre compte… mais il est sans doute trop tard ?) jouer à la marelle avec elle dans la cour de l’école laïque du village, sans doute ? Et encore moins dans la cour de l’école des sœurs
… Et aussi d’autres joyeux compères amateurs de bières irlandaises (dans différents pubs des environs de la place Schuman et du Résidence palace, au quartier européen) et de bonnes bières belges (à la brasserie de l’Union, notamment, sur le parvis de Saint-Gilles et un peu partout ailleurs): Jan De Cort, Didier l’Homme, Maurice Mbiye Beya…
… et Henri Jouant (qui m’a offert un excellent dictionnaire des synonymes… lequel m’a beaucoup inspiré et dont je me suis abondamment servi) (Henri, l'afable et leLiégeois, qui collectionnait les vieux jouets et, en particulier, les petites voitures… mais ne permettait pas à ses deux merveilleuses jeunes filles…
– Ah non ! on ne joue pas avec mes voitures ! On regarde mais on ne touche pas ! C’est très fragile, ces petites machines-là !
… de les toucher, voire même de les effleurer… et qui a eu l’impudence ou la délicatesse de mourir avant moi)…
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… puis, fort heureusement encore j’ai pu être repris en charge et remis au gout du jour par de nombreux amis et chouettes copines de l'UCL, de l'ULB ou des Étudiants Socialistes (grâce auxquels, comme Monsieur Jourdain le prosateur, je suis devenu trotskiste sans le savoir), anciens et anciennes, nouveaux et nouvelles, indigènes et allochtones, expulsés et immigré(e)s, expatriés et rapatriés… qui m’ont aidé, toutes périodes confondues, à faire la transition et à rattraper la sauce : Ouardia Derriche, la bande de la Mandibule (avec Jackie la Marraine), près de la rue Goffart et du Tournant etv la bande du Kaai (avec Jamal Tahtah, Mohamed Belhouari, Said Al Boukhari et, plus tard, Zephry, Mehdi, etc)...
… et Michel Cattier de la rue des Eperonnier (qui, à l’époque, à défaut de pouvoir partir à l'assaut de l'ambassade d'Israël en Belgique tintinidte ou des locaux de la compagnie aérienne El AI à à Bruxelles rêvait encore de devenir…
- Mais l’est-il enfin devenu… ou peut-être ne l’est-il déjà plus, m'gamin ?
- Nayebi te, m'Dame
… de devenir berger dans les Cévennes ou ailleurs) et Ngozi Uwecha, Lieve Joris, Michèle Kupélian, Saliha Mezaache
et Claude Haim et Lieve Bellefroid (inventeurs du temps qui… qui passe qui... passe infiniment et des toilettes à étage… et découvreurs de la rue Maes et grands protecteurs de la “familia grande” ou de la “sagrada familia” depuis toujours...et, particulièrement, depuis le premier parachutage d'Hortense à Grimbergen... A Grimbergen et son potager du paradis... A Grimbergen et sa verrière qui explosait sous la grêle...A Grimbergen et ses vaches tuberculeuses qui se brossaient les dents, crachaient, pissaient, vomissaient et se désaltéraient dans le puits du fermier d’à côté)
et Judith Bisumbu, Eros, Tchen, Serge Goldwicht et Hélène Taquet…
… et Nadine plateau (la plus intelligente… et la plus exigeante… de toutes nos foutues bandes de très intelligents et très exigeants indigènes du pays) (même si, parfois, certains d'entre eux rechignaient à faire l'effort de sortir de leur nombril… à savoir de leur Belgique natale… qui, pourtant, ne peut certainement pas être considérée comme la capitale du monde entier, ni d’hier, ni de demain… ni même du foot en salle, su snooker ou du tennis de table…) (celle de la grande et fameuse bande des Villers, celle de Gauthier de Villers, de Bernard Villers, de Pascale de Villers, alias P. Devil et de Violaine de Villers… et de Jean-Marc Turine évidemment, tous productifs et talentueux) et celle du Zerbeute (avec Robert Dehoux et Jacky) et celle du Tournant (avec Michel Dehoux et Odile Fabregoul)…
… Et la bande du Carrefour (avec Henri Hockins Kadiebwe et Honorine) (et Jordan) (et où Félix Tshisekedi venait quelquefois se montrer… sans trop s’asseoir… et faire sa pré-campagne électorale, en passant… et en bavardant… de table en table, un verre à la main… en pays Luba déjà conquis) et la bande de l’Interface (avec Kungu Luziamu)…
… puis l’intangible Paul van Ackere (alias Paulo Carter) et son épouse Nicole Legrand (qui s’étaient connus à Louvain, à notre insu et en dehors de notre bande), Indirah Osumba (qui, avec son copain d’alors) (dont j’ai oublié le nom) (Gilles ?) (gérait un surprenant bar-resto clandestin) (dont j’ai aussi oublié le nom) (et que Jamal, Saïd et Mohamed nous ont fait découvrir) (dans une maison expropriée et, elle aussi, squattée… appartenant au patrimoine de la Régie des Bâtiments... où je venais d'être affecté, oh !)
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… Il y avait Malou Fontier (toujours aussi magnifique et…
– Encore elle ! Gare aux doublons, m'gamin !
…débordante d’énergie) (et
Virginie et Julien) (et Guy Gelgessen) (et Lolo), Sheila Azanga, Marychelo Lopez, Antoinette Safu Mbakata (Mère Anto), Rachel Mpanu-Mpanu et sa tante Augustine, Kat Moutoussamy, Monique Fodderie, Monik Dierckx, Ana et toute sa bande des Baninga, quoi !
… Il y avait Willy Wana, Olivier Le Brun et Claire Prost, Thérèse Mangot, Johnguison Ngouissani, Monique Mbeka Phoba, Marie-Louise Bibish Mumbu, Fiston Nasser Mwanza Mujila, et…
… et Gougoui Kangni (dont je n’ai plus de nouvelles depuis longtemps) (et qui, certes, m’a déçu… mais que j’ai dû décevoir aussi, non ?)
… et Anne-Louise Flynn et Tony (nos presque voisins), Eva et Jean-Louis (surveillant tous les mouvements de la rue Maes depuis leur fenêtre du deuxième étage) (surtout lui !) Dujardin, Hélène Madinda, François Weyergans (que j’ai à peine revu et qui m’a aussitôt zappé) (et sa sœur Anne Weyergans) (qui a glissé un gentil mot d'adieu dans ma boite aux lettres, aujourd'hui même, ce samedi 16 novembre 2024... et que je remercie infiniment, avec toute la tendresse qu'elle mérite et que je lui dois), Jean-Pierre Jacquemin et son neveu Thierry, Alain Brezault et Françoise De Moor (et Géraldine et Arno), Denise Mputu (la Mère-chef) et Arnaud Malebe, Pedro Monaville, Carmelo Ilunga Kazadi (et, depuis peu, Espé, tant attendue !), Jamal Tahtah et Toula Aslanidis (devenus Andalous… pour toujours ?), Greg et Stéphanie, Alexandre Piraux…
… et Catherine Ambrosini (la débaptiseuse à la sulfateuse), Jean-Claude Torfs (le polyvalent… qui habitait les pieds dans l’eau, en cachette de tout le monde… et dissimulait même toute une rivière souterraine au fond sa cuisine) (un affluent de la Senne, sans doute ?), Joel Tournemenne (qui, à Solvay, réalisait les travaux informatiques de toute l’équipe) et Tchikaya (le plus doué de notre petit groupe de Maitrise en Management Public MMP) (et, par ailleurs, le seul croyant de notre bande de sacrés mécréants)…
… Il y avait aussi Simon Diasolua, Emile Kabeya, Najat Tahtah (et Ambrine), Jean-Pierre Verheggen (mon frère en écriture... sous dialyse), Hans Samyn et Marta
…Il y avait Dieudos Makwanzi Minzamba Duki, Yannick Nkoy. Sylvie Nawasadio...
- Et son amie Aya Tanaka... que je n'ai plus vue depuis trop longtemps et que je pourrai jamais oublier !
... Jean-Paul Kilosho, Alonzo Baba, Dread Litoko… et même Vincent Kenis (excellent guitariste de rumba congolaise… mais dont le jeu s'accompagnait parfois d’horribles fausses notes : Vincent Kenis, en effet s’en prenait avec véhémence à tous ceux qui s'inquiétaient des dérives fascistes du gouvernement de Netanyahu… et traitait “ces gens-là”, haineusement et indistinctement, de terroristes, de communistes, de wokistes ou d’islamo-gauchistes !)
… Il y avait Yoka Lye Mudaba (le grand maître du chaudron culturel congolais... l'inénarrable "chauffeur de ministre" et décortiqueur avisé de la société congolaise) qui a toujours soutenu les nouveaux talents se manifestant un peu partout dans un Congo à nouveau effervescent, qui les a encouragés, leur a porté assistance en les faisant bénéficier de ses contacts et de ses relations (et, mieux encore, de sa sensibilité lumumbiste et de sa causticité positive) et leur a même inculqué quelques règles de "conduite"... devant permettre à des esprits créatifs certes mais insuffisament roués de survivre, sans perdre leur "âme congolaise", parmi les embrouilles, les intrigues, les pièges et les embouteillages de Kinshasa et du marché international des lettres et des arts (Marie-Louise Bibish Mumbu, Fiston Nasser Mwanza Mujila, Freddy Tsimba et tant d'autres, dans tous les domaines... et, même des Boulankos qui se montraient réceptifs à la nouvelle culture urbaine congolaise, tels que Filip De Boeck)...
... il y avait mon vieux copain Look qui me sortait un peu partout à Matonge (ah ! les brochette de cabri, sur Inzia, servies sur du papier ciment, waooow !)... et nos longues nuits musicales, bavardes et bibitives, jusqu'à l'aube, passées ensemble dans les endroits les plus invraisemblables où tout le monde le connaissait très bien et le recevait au mieux... pour ce qu'il était lui-même bien sûr, avec sa verve, sa gouaille et ses vannes... mais aussi parce qu'il était, peut-être, aussi le petit frère de... ou le cousin du ministre de...
... Il y avait Vincent Lombume Kalimasi, excellent écrivain et se targuant d'avoir la plus charmante des épouses qui préparait le meilleur pondu de toute la ville.. et qui (chaque fois que je débarquais chez Nadine à Kinshasa... et que, immanquablement, je passais saluer Vincent chez lui) m'invitait, avec insistance et enthousiasme, à venir...
- Un de ces prochains jours ! Demain ! Sans faute ! Je compte sur toi !
déguster, avec quelques bouteilles de Primus bien tapées, le délicieux pondu de sa charmante épouse
- Qu'est-ce qu'il a bien pu me faire saliver le pondu de la femme de Vincent ! A chaque voyage, c'était la même scénario et inmanquablement, la même invitation ! Et depuis combien d'années et pour combien d'années encore ?
... Invitation à manger le meilleur pondu de Kinshasa toujours acceptée et toujours reportée… à demain, puis à plus tard, puis à très bientôt, puis incessamment sous peu.. et puis qui se terminait, invariablement, par une invitation différée, ajournée, repoussée à tout jamais... à ne jamais manger du pondu jamais préparé et jamais servi à table et jamais avec des assiettes et jamais avec des couverts... et jamais avec du pili-pili frais et de solos (tendres et craquantes), au grand jamais ! par son épouse jamais visible
- Elle a peut-être décidé de tirer définitivement la gueule aux invités de son mari, la femme de Vincent ? Et pour quelques très bonnes raisons sans doute (les "invités" étaint-il
suspectés de faciliter certains dérapages financiers ou conjugaux) ? Ou, peut-être, est-elle invisible parce qu'elle n'existe même pas...ou qu'elle en a eu marre de son mari et qu'elle est retournée vivre chez ses parents ?
... Vincent et Riva, son frangin, aussi talentueux que lui… mais ne portant pas tout à fait, à une (ou deux ?) lettre(s) près, le même nom que son aîné (ni le même talent dans les mêmes domaines)... un aîné dont il partageait cependant ⁸(pacifiquement ou conflictueusement ? je continue à me poser la question) la parcelle familiale au Quartier Renkin, à Kalamu...
… Il y avait toujours Filip De Boeck (encore lui !)
– On le retrouve partout, cet homme-là, dans toutes les aventures, dans toutes les positions, sur tous les continents !
… et Ann Cassiman (et Wolf), T.K.Biaya (dont on racontait volontiers qu’il était le président-fondateur et le membre unique du Parti communiste congolais), la bande de la Calebasse (pour la der des der... avec les ders des ders) et la bande d’Inzia (avec Monique Fodderie à l’accueil, au bar et aux fourneaux), Mohamed et Talbia Belhouari... et Zakia Gomara, l'inventeuse de bijoux surprenants... et Valerie Brixhe, une toujours aussi gentille fille, un peu perdue... et toujours à la recherche d'une maison à sa convenance, une maison à elle toute seule... qui puisse enfin apaiser ses angoisses...
Il y avait, disais-je, Filip De Boeck (encore un doublon !) (il faut absolument faire quelque chose) (il faut arrêter ça, oh !) ( les doublons, c'est devenu ta maladie de vieux, m'gamin ? ton parkison ou ton alzheimer à toi ?) (as-tu déjà pensé sérieusement à l’euthanasie, m'gamin ?) (ce n’est plus comme avant, tu sais, ça a beaucoup changé !)
– Filip, un des rares boulankos que je connaisse… qui se comporte (presque) bien en public et qu’on n’a (presque) pas honte de présenter à des amis ! Comme Dorothée, ma nièce, quoi !
… Roby Comblain et Claudine Gillet, Marc Clausse et Nicole Gérard, Didier Beaufort (et Dahlia), Jean-Emile Caudron (qui ne fermait jamais ses parenthèses... et qui m'a beaucoup inspiré) (des parenthèses dans lesquelles les gens s’engouffraient précipitamment...ou par lesquelles ils étaient absorbés, avalés, aspirés … et où, de toute manière ils se perdaient le plus souvent... et d'où ils ne revenaient jamais... comme enlisés, engloutis et noyés... dans ou par des tourbillons ou des sables mouvants... ou comme un texte, un prétexte...un fœtus ou un avorton précipité par de méchants auteurs dans une fosse à purin de la rue de Coumont à Nassogne ), Antoine Tshitungu Kongolo (l’érudit et le pointilleux), Jean Bofane (alias Fossoyeur Jones) (alias Grand Prix) (qui, déjà, devenait très célèbre et ne s’en portait pas plus mal)…
… Il y avait Colette Braeckman et Polydor-Edgar Kabeya (qui m’ont donné de sacrés coups de main pour aider à la libération d’Éric Kikunda et de Maître Yangambi, victimes de “lettres de cachet” de l'auditorat militaire… et sociétaires de l'Université de Makala, alias Unimak, un des seuls lieux de libre pensée sous la dictature de Kabila), Okito et Criso, Lucien Bilinelli...
....Freddy Tsimba (et Bénédicte Meiers), Bénédicte Meiers (et Freddy Tsimba)...
... Sami Tchak et Kangni Alem, Tierno Monenembo, Nago Seck et Sylvie,
Walter Swennen et Anne-Marie Maheux (la seconde demandant régulièrement des nouvelles du premier, l'une étant en Inde et l'autre ayant quitté Anvers pour Bruxelles et Annick pour... je ne sais qui), François Maréchal et Lili Liesens (au remps du Quai du Commerce) et…
… Il y avait aussi Marianne Maréchal (la “grande Marianne”, disait-on, pour la distinguer de Marianne Berenhaut, également domiciliée au premier étage du Quai du Commerce) (et qui tenait "salon ouvert" avec Jamal, Said et Mohamed) (et qui n’aimait pas les flics intrusifs… ceux qui forcent les portes et s’introduisent abusivement au domicile des gens, dans leurs boites aux lettres et dans leur vie privée) (et, à l’occasion, le leur faisait bien sentir) (et Zoé)…
… Il y avait Anne Devillé, Jan Hintjens (qui doit mille euros à Ana depuis kalaaa… et qui, depuis kalaaa, a disparu avec sa dette... et avec les quelques roses qu'il ne manquait jamaiss d'offrir à Matsi Kalubi, au Bebi Bedo, sur Popokabaka, oh ! au grand dam d'un mari aussi légitime que volage... absent que jaloux), Annick Truyens, la bien-aimée et très regrettée, Jean-Michel Kibushi, Max et Suke, Martin Nkita, Bruno Kasonga et Germain Mukendi, Albert Kisonga Mazakala, Marianne Berenhaut (qui vient de fêter, sans moi…
– Pour cause de dialyse ! La mienne, pas la sienne !
- D'ailleurs, Marianne, elle...Elle est toujours en très grande forme, parle avec une voix de jeune fille et ne souffre certainement pas d'insuffisance rénale ! m'apprend Gauthier, toujours présent...et qui revient de la fête où je lui avais demandé de me représenter
… Marianne qui vient de fêter son nonantième anniversaire... et qui envisage, à présent, d’entreprendre une grande tournée en France... pour ses quatre-vingt-dix ans !), Marianne et Jacques Simon (son ex-compagnon depuis et pour toujours)… et André
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… Il y avait Joëlle Baumerder (mon “éditrice” préférée, la seule véritable et la toute dernière en date…
– Et maintenant, m’gamin ?
– Maintenant, c’est Facebook qui m’édite, m'Dame : je tapote un pré-texte sur FB… que je balance aussitôt à quelques copains et copines… puis je modifie cette première mouture à ma meilleure convenance, sans devoir en informer d’éventuels lecteurs, sans même qu’ils s’en rendent compte d’ailleurs… et autant de fois que je le souhaite !
– Et ta relation avec ces lecteurs, m’gamin, comment ça se passe alors?
– Ils n’auront (presque) jamais demandé à l’être, m'Dame ! Ce seront des lecteurs quasi-contraints : je serai rentré chez eux à leur insu, en passant par la petite fenêtre des toilettes ou par un soupirail… si bien que personne ne pourra jamais me posséder, prétendre être mon propriétaire… m’avoir choisi et acheté dans un magasin (comme une breloque, un paquet de clopes, un cornet de frites ou un sandwich au jambon ) et je serai libre de jeter mon dévolu, comme lecteurs potentiels, sur les personnes que je voudrai, parmi toutes celles qui figurent dans mon carnet d’adresses !
– Et c’est tout ? Ça s’arrête là, m’gamin ?
– Non, pas vraiment, m'Dame… C’est ainsi que je pourrai, aussi, si ça se trouve… échanger quelques phrases “en ligne” avec certains de mes lecteurs… Mais quand ils commenceront à me faire chier, je changerai de lien et hop ! On ne se connait même plus ! Ni la colle Pattex, ni le Royaume d’Hippopotamie ! On ne s’est jamais rencontré, quoi !
– Cool !
– Vachement, m'Dame ! Le seul problème, c’est celui de l'épaisseur du carnet d’adresses évidemment… À défaut d’en avoir un, à soi, suffisamment fourni… on peut toujours s’en procurer un d’occasion, de seconde main, au marché aux puces, non ?
… tandis qu’auparavant, et pour toujours, Anastase Nzeza, reste et restera le premier qui, dès 1964, à Mbansa-Mboma, s’est intéressé à mes écrits zoba-rumbas et s’est attaché à les rendre publics) et Carmelo Virone (en soutien constant et fraternel), André Stas (idem)…
… Il y avait Dorothée Clette et Veronique Clette-Gakuba, Sukina et Quentin, Nicolas van Ackere (mwana ya Paul na Nicole) Sonia Bewa (venue spécialement de Paris…
– C’est gentil ça !
… pour me voir, me dit Hortense)…
… Il y avait Mark Libertalis et Bernard Hanson (docteurs en médecine)…
– Avec ces deux derniers toubibs, le compte y est, non ? Je les ai, mes 500 potes et potesses, m'Dame ? Et ce sont, apparemment, des non-racisés ou à peine, non ? Ça devrait aller pour les Américains, non ?
– A peu près, m'gamin ! Avec quelques ratages, des doublons des confusions et des oublis… dont on ne devrait pas t'en tenir trop rigueur, m’gamin... quoique…. Mais je pense quand même… que tu devrais aller te reposer maintenant ! Tu confonds tout… les époques, les genres, les races les athéismes les ⁷religions et les personnes ! Grave ! Tu t’embrouilles et tu nous brouillonnes, m’gamin… Va vite te coucher ou, si ça te branche, fous-nous la paix et va t'faire euthanasier, patate ! Au lit, m'gamin ! Viiite ! Derekitima !
… Et enfin, au stade terminal, en client à durée indéterminée du service de dialyse de l’hôpital d’Ixelles et, depuis lors, bling blang blong en voie d’obsolescence programmée, de déglingue générale et…
– Ça suffit, m'Dame ! Cessez de me tourmenter ! Stoooop ! Esili ! Tika !
- L’euthanasie, j’te le dis, m'gamin, ce n’est pas fait seulement pour les chiens, les chèvres, les vaches ou les cochons protégés une ligue de protection des droits des animaux… (et, d'ailleurs, si ça se trouve, ils n'en profitent même pas…)… Vu ton état de déglingue, il serait serait temps pour toi d'y penser, m'gamin ! On ne peut quand même pas la 8demander à ta place, ton euthanasie, oh ! Au boulot, m'fi, fais ce que tu as à faire !
… En voie d'obsolescence et d’extinction progressive et irréversible de toutes mes capacités mentales et physiques (victime contrainte, complice ou coupable d’un “entêtement à vivre” dispendieux et, pour les gens de mon âge, tout à fait déraisonnable ou d’une forme évoluée d’acharnement thérapeutique, non ?)
TELLES ONT DONC ÉTÉ CES TROIS, QUATRE OU CINQ EXISTENCES (ou même davantage), DÉGLINGUÉES, CABOSSÉES, CONCASSÉES ET ENTREMÊLÉES, QU’IL M’A ÉTÉ DONNÉ DE VIVRE, SUCCESSIVEMENT, DANS DIFFÉRENTS DÉCORS, AVEC DES BONHEURS ÉVIDENTS… ET (peut-être) PERVERS.
CELA ÉTANT, TANT IRA…
– Ainsi parlait Zarathoustra ?
– Pas vraiment !
… LA CRUCHE À L’EAU QUE LE LOUP, TOUJOURS EN EMBUSCADE, FINIRA BIEN
– Avec, cependant, lui restant en travers de la gorge, un arrière-gout d’argile, de gélatine, de naphtaline, d’ammoniaque ou de frangipane… ou de colle Pattex ?
– La colle Pattex ! On l’avait complètement oubliée, celle-là !
– Mais que vient-elle faire ici, m’gamin, cette Pattex-là ? Que vient-elle faire ici, maintenant, cette colle Pattex, dans la queue de la queue d’une histoire sans corps ni tête ?
– Il fallait bien le/la placer quelque part, m'Dame, non ? et finir mon testament-poubelle par quelque chose de plus drôle et d’insolite, non ?
– Et pour que les gens se posent plein de questions… auxquelles toi-même tu serais bien en peine de répondre ? C’est bien ça, m’gamin ?
– Pas seulement, m'Dame ! Mais quand on fait de la mayonnaise et que la sauce ne prend pas bien… on peut toujours essayer d’y ajouter quelques gouttes de Pattex pour rattraper l’affaire, non ?
– Et Sa Majesté le Prince d’Hippopotamie, qu’est-il devenu, dans ton faire-part, m’gamin ?
– Complètement perdu de vue, c’lui-là ! Peut-être s'est-il endormi dans un bain de boue et a-t-il été surpris par la sècheresse et s'est-il retrouvé piégé dans une glace de boue dure comme du béton... Triste fin pour un illustre inconnu... Mawa !
… Toujours est-il que le loup. Toujours affamé et toujours en embuscade FINIRA BIEN PAR LA CRRROQUER, À TRÈS BELLES DENTS, À LA SAISON DES PLUIES, AVEC DU PILI-PILI POUSSIÈRE, DE L’OGNON CRU ET DE LA SAUCE SAMOURAÏ, CETTE CRUCHE-LÀ !
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… Et voici que se termine mon testament-poubelle… les mémoires d’un sénile devenu narcisse (ou d’un narcisse devenu sénile ?)… des mises en accusation cocardières, des aveux sans repentance, des “indignations vertueuses”, des souvenirs cocasses, tronqués ou biaisés, des bobards et des racontars, des énumérations fastidieuses…
- Tu aurais pu te contenter de reproduire la longue liste figurant dans la note en bas des pages 191 (et suivantes) du "Cul de ma femme mariée" ! me rappelle Françoise Lambinet
… des dénonciations calomnieuses ou des propos diffamatoires, proférés gratuitement, sans risques sérieux de poursuites judiciaires post-mortem, et diffusés tous azimuts à l’avant-veille d’une "intervention" et d'un départ définitif pour autrepart…
… Un testament-poubelle dans lequel j’ai vidé mes caves et mes greniers…
… Un testament-poubelle devant me permettre de partir plus léger et de voyager… à l’aisément !
… Un testament-poubelle comme une lettre d'adieu (qui n'existe pas) ou un coucou (qui existe) à quelques vieux amis et amies…
– Environ 500 personnes… en grattant fort, en grattant bien, en grattant le fond de toutes les casseroles... en grattant surtout dans les cimetières et aux alentours… Je ne suis pas sûr d’y être arrivé… mais il est déjà 5 heures du matin et je n’ai pas envie de vérifier !
… Une lettre d'adieu, disais-je, sauf que dieu n’existe pas et que l'existence du coucou est avérée et qu’on ne se reverra jamais… mais je vous laisse Ana, les G5, les 3G et tous les kokos et arrière-kokos… et je vous confie à eux.
Eux sauront où aller !
… Et voici que mon testament-poubelle est à peu près terminé et que mon expérience de matanga contradictoire et participatif est sur le point d'être lancée… et que je suis (à quelques jours près) en mesure de le faire dans les délais prévus, soit un mois environ avant l' "intervention" annoncée pour la fin du mois de novembre 2024… et qu'il ne me reste plus qu'à attendre…
… Et à débiter, sur un ton solennel, un propos final quelconque
… En voici un que je vous soumets, un peu déprimant peut-être… mais vous en ferez ce que vous voudrez… et chacun y verra ce qu'il voudra bien y voir ou n'y verra rien du tout
… Le voici :
… Ce listing de copines et de copains à saluer avant de m’en aller est…
– Je m’en rends bien compte !
… un peu-beaucoup-tout-à-fait insipide… comme un squelette sans feuilles. Il ne suffit pas en effet, de cliquer sur un nom…
– C’est bien ce que j’aurais souhaité pourtant !
…pour que des images apparaissent… et que des histoires, en abondance, sortent des trous de balle, des nombrils et des oreilles ou des puits, des avaloirs ou des égouts… et remontent à la surface… comme des poissons assommés par l’explosion d’une grenade, d'une capsule d'eau bénite ou d’un bâton de dynamite… et que j’ai grand peine à ressusciter…
– Ana pourrait peut-être vous y aider (mais je doute qu’elle veuille bien se prêter à ce jeu ou se plier à vos exigences) ! Elle connait toutes mes histoires mieux que moi ! De même que les G5 +1 et les 3G (pour certaines de ces histoires seulement… pas toutes). Et, donc, je compte sur vous : Ana, Hortense, Nadine, Éric, Djuna et Lianja + Sukina (représentante, désignée d’office…
– À mon corps défendant, oh ! tient à préciser l’intéressée…
… de tous les kokos) ! Alice, Clémy et Malika aussi ! Tous et toutes seront en droit et/ou en mesure de confirmer mes petites histoires, de les commenter ou de les compléter et, s’il échet, de les infirmer, de les corriger, de les démentir ou de les contredire…
… Des histoires remontant à la surface, disais-je, comme des poissons crevés… à ressusciter dans les 3 jours sans quoi…
– Ça schlingue vite, ces charognes-là !
… ils devront, pour des raisons d’hygiène, être déclarés impropres à la consommation humaine…
¡ Hasta la Victoria, siempre !
disait le Che… mais ce n’est jamais gagné d’avance…
CANETON À L’AISÉMENT ! POULET AU MAKALA NA MAKEMBA FRITES ! A BAS LE NÉO-COLONIALISME ! À BAS LE TRUMPISME, LE BIDENISME ET LE SIONISME ! VIVE LES SOINS PALLIATIFS ! VIVA LA MUSICA ! LE CONGO VAINCRA !
Partie E : Une longue attente avant l' "ntervention"
Où Vié ba Diamba, ayant achevé de rédiger son testament-poubelle, son mot d'adieu (dont l'existence reste à démontrer) ou son dernier coucou (dont le cri annonce le retour du printemps… dans les contrées où cette saison fonctionne encore, malgré le réchauffement climatique) n'est pas encore assuré d'avoir atteint tous ses objectifs et, particulièrement, celui de rassembler 500 noms de ploucs quelconques …
… les 500 noms d'amis et amies qu’un américain ordinaire, de confession chrétienne (de préférence non-racisés... ou à peine... parce qu'il serait quand même mal vu d'être considéré comme complètement ségrégationniste, non ?) et de taille moyenne haute doit pouvoir s'être fait durant toute une vie active
- 500 noms, pourtant, cela ne devrait pas être trop difficile à trouver non, m'gamin ?
- Il ne suffit pas de se rappeler des noms, des surnoms ou des post noms de différentes personnes, m'Dame ! Encore faut-il donner une tête et un corps (et même une queue) à chacun d'entre eux ! Et bien les couvrir de plumes et d'un feuillage abondant pour qu'ils n’attrapent pas froid en ce début d’hiver ! Et puis il ne suffit pas de les faire revivre…
- Il ne suffit pas de leur souffler dans le pet pour les faire revenir à la vie, m’gamin, comme on le faisait jadis ?
- Ça suffisait alors mais ça ne suffit plus maintenant. Les gens sont devenus plus exigeants… Il faut aussi s'en occuper, m'Dame, leur dresser une table de 500 couverts, les loger dans un hôtel étoilé (et non plus dans un camp de concentration pour immigrés et autres racisés), leur trouver un passé (les présenter comme des victimes d'une dictature par exemple, d'une erreur d'arbitrage ou d'un bug informatique) et un avenir (les faire bosser au noir dans une cave, un grenier, des soutes ou un conteneur sous la protection d’un commissariat de police… ça ne suffit pas toujours), donner un sens à leur résurrection… Or que, comme disait Joseph-Désiré Mobutu Kuku Ngbendu wa Zabanga, je suis très… fatigué…
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Où, Vié ba Diamba, fatigué et déglingué comme Joseph-Désiré en fin de dictature, se résigne à passer le peu de temps qu'il lui reste à régner... à racler les fonds de ses vieilles casseroles de souvenirs, bling blong, à gratter des noms dans des annuaires, des listings de paie ou des rubriques nécrologiques…et à attendre… attendre… attendre l'' "intervention" promise… à la maison (toujours en travaux, bling blong blang)… et en famille (toujours rétrécie, partagée entre Bruxelles et Kinshasa)…
En famille trop étroite, quoi ! (parce que sans les lifantos, les kokos et autres chicoufs et en dehors de la présence des grands de Kinshasa, la famille ce n'est plus le Team ba Diamba que Lianja avait créé) (sauf Eric, l'aîné des garçons… qui est toujours à Bruxelles, en stand-by, me surveillant de très près et cherchant à me corrompre… en me gavant de lard, de frites, de safus, de raisins de mandarines, de sauces piquantes et de bonbons… et en me préparant une tarte au flan et de délicieux plats chinois ou vietnamiens)...
Une famille étroite et raccourcie certes… mais qui se trouve considérablement élargie par les apports de tous ceux qui, ces derniers temps (et, le plus souvent, à l'initiative de ceux de Kinshasa… en avant-garde de mon projet de matanga participatif)… une famille étroite élargie par les apports, disais-je, de tous ceux qui, ces derniers temps, se sont manifestés par SMS, cartes postales, messages sonores ou vidéos : Anne-Louise Flynn, Malou Fontier, Cléo (un vrai philosophe des chemins de fer !), Anny Mandungu, Tabaro Tchim, Ya Nicole, Marychelo Lopez, Teresita, Me Peter Ngomo, Sheila Azanga, Françoise Lambinet, Anastase Nzeza, Marie Tumba Mundi Nzeza, Anne Weyergans Linda Wauters, Maddy Tiembe, Willy Mincke, Qui Saura, Ima Mukakimanuka, Solange Mafuta (la grande amie de ma fille aînée, Hortense), Roger Manzanza, In Koli Jean Bofane, Michèle Kupélian, Papa Henry (que j'avais complètement perdu de vue), Daniel Derrien, Eric Kikunda, Tensia, Keke, GG, le chauffeur de Keke, Passyna, Ntumba, Rizzy et ses enfants (et même Kosly) (le fils de Lili Ndjoli) (qui confond joyeusement Nassogne et Carcassonne, mais qu'importe ! Kosly a été le plus enjoué de tous les messagers videos que m'a envoyé Nadine) ou encore par ceux qui sont venus me voir dans ma tanière de la rue Maes… malgré les travaux en cours qui rendent le salon, la salle à manger et la cuisine momentanément
inaccessibles: Gauthier de Villers, Mohsin et Sarah Giner, Marianne Berenhaut (qui m'a offert un bouquet de fleurs… comme on offre un bouquet de fleurs à une vieille dame... ce que nous sommes devenus l'une et l'autre), Ya Claude, Joelle Baumerder, Carmelo Virone, Viviane Mambu, Brigitte Geerinkx… ou encore par ceux qui se sont annoncés pour très bientôt (mais viendront-ils quoi faire ?): Filip De Boeck qui devrait rentrer de Lubumbashi à la fin de cette semaine, Agnès, ma belle-sœur… Éliane et Dorothée...Francis Ngbanzo
- Il y aura du pondu pour tout le monde ? Ou du lumba-lumba ? Ou du couscous préparé par Malika (sans oublier les poulets de Nadine et de Denise, la mère-chef ) (et la mwambe de mère Anto) ?
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Où Vié ba Diamba, fatigué, déglingué, quelque peu désarçonné bling blang et sans inspiration, se demande encore quel sens donner à la fin de son mandat et, plus exactement à quoi passer le reste de son temps, les dernières semaines, en attente du temps… qui passe… qui passe mais ne passe pas… en attente d'une fin de chantier qui n'en finit pas, d'une "intervention" qui n'aura pas lieu avant la fin du mois de novembre…
En attente de personne et d'aucune réponse sérieuse ou frivole à aucune question désinvolte ou raisonnable … tandis que le Vié continue, blong blang blang imperturbablement, de se déglinguer et la façade arrière de se refaire une beauté… et que le Vié oublie sa paire de lunettes, ses implants dentaires et son appareil auditif sur la tablette de la salle de bain…
…En attente du feu vert, du check-in et du décollage pour l’hôpital… et de l' "intervention" promise ?
A quoi et où passer son peu de temps qui lui est encore accordé ou imparti se demande Vié ba Diamba ? Abandonner définitivement la course aux noms et la recherche de patronymes rares et trop bien dissimulés (ce qui les rend plutôt suspects, non ?)… Ou cesser de se morfondre inutilement… et se contenter de ce qu'on a sous la main… et passer une agréable soirée, par exemple, dans le salon d'honneur de la rue Maes, avec les trois grands garçons Eric, Djuna et Lianja et de quelques kokos (Djali et Lila)… tous très occupés (sauf Djali et Lila) à relire et à corriger mon faire-part de décès et à en corriger les fautes de frappe et d'orthographe...
- C'est qu'il n'est pas toujours facile d'écrire tout un roman (c'est bien ça, ce que mon testament est en passe de devenir, hélas ?) sur un simple smartphone fêlé, ata m'aurait-il été offert par Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé)...
... Tandis que Malika (qui ne se photographie jamais elle-même... sauf le bout de ses orteils) prend des clichés de tout le monde et qu'Ana (alia Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) grille quelques petites bouteilles de bière bio-light, assise, comme d'habitude, à griller et àméditer, tout au bout de la table de la salle à manger...
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Ma petite fille Loïlé me montre ce qu'elle a acheté avec ma carte de banque, cet après-midi, au Carrefour de la chaussée d'Ixelles : Plein de sachets de bonbons ! Des bonbons roses, oh ! Et des bonbons acidulés multicolore, waoow !
- Mais non, Papy, ce n'est pas pour toi, c'est pour mes copines !
- Mais ne m'appelle pas Papy, Lolo ! Je m'appelle Didier, m'gamin ou Vié ou le Vié, à ton choix… Tout sauf Papy, oh !
... Et ces derniers jours, toujours en attente d'une "intervention"… mais en rupture de tous ses régimes alimentaires contradictoires… blang blang, et grâce à Lianja et à Malika, le Vié redécouvre enfin les plaisirs suaves et enchanteurs du rollmops (conservé dans un bocal de vinaigre de vin, enroulé sur lui-même, piqué de petits bâtonnets blancs et enrobé de tranches d'oignons crus découpés grossièrement) (je salive… et j'ai déjà mal au bide), de la gelée de groseilles de chez Materne, du filet américain en barquette (ata déjà préparé... mais préparé, c'est bien aussi) (je salive encore…et j'ai encore… mal au ventre et encore mal au bide et au ventre), des raisins qui m'explosent dans la gueule et du camembert qui se colle à mes prothèses dentaires… et dont les flatulences ont envahi tous les escaliers de la rue Maes, de la cave ou au grenier… qu'elles continuent d'explorer dans tous ses coins et recoins…
... Et aujourd'hui aussi, grâce à Djuna et à Lianja, laborieusement, blang bling blang, le Vié a même réussi à mettre quelques-uns de ces petits plaisirs… peu à peu, par écrit, difficilement… sur son téléphone portable… et sur la tablette de Lila…
... Et demain, grâce à Éric, fraichement débarqué de Kinshasa (le matin même, à l'aube !), mes différents régimes contradictoires vont pouvoir exploser davantage encore et le Vié va redécouvrir enfin, les friiiites ! dont il a été privé depuis de très nombreuses années (je jubiiile et je recommence à avoir… très mal à la tête et au bide, au ventre et à la caboche)… à moins que la baraque à frites de Flagey ne soit fermée le lundi… pour cause de fermeture hebdomadaire ?
- Avec beaucoup de sel, fiston ! Et des sauces ! Et du pickles !
- Naboyi na ngai, tu vas encore te plaindre d'avoir des maux de tête et des douleurs au niveau du pancréas, m'gamin, c'est complètement idiot ! s'exclame, tempête et s'interpose m'Dame, alias Ana…
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Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) qui est omniprésente et ne cesse de vigiler… et qui tient absolument à garder son vieux crouton de mari...
- Ce n'est pas moi, c'est la Mère Anto qui t'appelle ainsi, m'gamin !
....en bon état de marche… jusqu' à la fin de ses jours… laquelle fin (ou lesquels jours) se profile (nt)… lentement mais sûrement, blang blang, comme le chantier d'isolation de la façade arrière … à l'horizon… d'ici la fin du mois de novembre 2024, non ?… si je ne me trompe… et dois-je encore bling blong me le rappeler ?
… Le Vié redécouvrira ainsi et pourra apprécier, de nouveau… la beauté sublime (et tant fantasmée, depuis son entrée en dialyse…) d’un petit-déjeuner à l'anglaise, copieux, avec toasts, deux œufs sur le plat (au minimum) et de très grroosses tranches de lard, bien épaisses, bien grasses, bien salées, bien fumées…
…Et surtout d'énormes cornets de frrrites à la belge (j'ai en déjà des crrrrampes au bide... de plaisiiir)… bien épaisses et croustillantes à l'extérieur et tendres à l'intérieur (dit-on en Belgique tininiste... paritairement... des deux côtés de la frontière linguistique) dont raffolent les mouettes de la mer du Nord et les sangliers d'Ardenne venus passer le weekend à Bruxelles…
… de bon grrros et larges cornets de friiites blong bling d'à peu près un kilo de bintjes par personne, pelées et découpées à la main par des travailleurs clandestins, cachés dans des soutes, des conteneurs, des couvents, ou des annexes de magasins... placés sous la protection d'un commissariat de police du quartier…
… des friiites servies en cornet plutôt que dans de petites barquettes en carton, graisseuses et moins faciles à porter…
… des friiites avec beaucoup de sel et du pickles (j'en pète déjà de joie… et j'en ai déjà bling blong très mal au bide, ooooh !) et un maximum de sauce piquante, andalouse, samouraï ou autre (en met een dikke cervelas, soki moyen ezali !) de la place Flagey.
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Ainsi donc, hier, aujourd'hui et demain, Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) protège son Vié et l'a toujours protégé et continuera, obstinément, à protéger son vieux croûton (comme dit Antoinette Safu) contre ses propres "abus d'excès"…
- Tu as toujours été un extrémiste, m'gamin !
- Ben oui, m'Dame, sinon nous ne serions plus ensemble, oh !
… contre ses “abus d’excès” et contre les conséquences désastreuses de ces abus de friiites, de lard et de sel et de sauces piquantes sur le climat de la commune d'Ixelles, la salubrité de ses étangs… et blang blong sur la santé de ses pigeons, de ses pies, de ses corbeaux, de ses mouettes, de ses canards, de ses cygnes, de la façade arrière de ses immeubles, de ses touristes chinois ou japonais, de ses immigrés français (des patrons clandestins… et non pas des clandestins coupeurs de bintjes en frites bien calibrées ?), de ses apatrides (chassés du parvis de l'église Sainte-Croix par les bistrots et commerçants du coin… pour cause de manque de valeur marchande… et qui squattent à présent les horribles bancs de bois brunâtres sui serpentent aux alentours de la friterie) et de ses autochtones elsenariens… Wouuui, les frites ko !
Hasta la Victoria, siempre ! Le jour de gloire, blang blang, est sur le point d'arriver, blang blang ! (et je me déglingue encore un petit peu plus… et le chantier progresse mais n'avance pas vraiment et je continue d'attendre et j'ai toujours… très mal au ventre… à la tête… à la caboche et au bide… et au ventre… et à la tête)
Vive ma libération ! (Mais la transition pourrait s'avérer difficile)
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Et voilà que Vié est pris de doutes.
Et voilà qu'il commence à s'interroger : la religion de la frite belge peut-elle valablement et durablement concurrencer ou supplanter le culte de la banane plantain (la likemba, l'alloco ou le misolè) coupée en rondelles et revenue à la poêle avec de l'huile rouge, du sel… et un peu de pili-pili ? On peut sérieusement en douter !
- Cuites au four, sautées, en purée ou en beignets, makemba baleki ba frites, m'Dame, non ?
- Baleki bango, m'gamin !
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Après cette petite soirée en famille raccourcie (tout le monde n'étant pas présent, le bord congolais de la famille se trouvant, pour l'instant, majoritairement, à Kinshasa), à manger des frites ou des makemba, à quoi le Vié pourrait-il encore passer son temps… qui passe… qui continue de passer bling blang blong mais qui ne passe pas assez vite… et qui ne sera jamais tout à fait passé tant que la façade arrière de la maison familiale ne sera pas isolée et que l' "intervention" prévue se sera pas produite ?
- Si tu n'as rien d'autre à faire, va t'faire euthanasier, m'gamin, ça t'occupera !
- C'est malin ça, m'Dame ! Tu es cruelle ! Tu te fous de ma gueule ! Tu sais bien que n'attends que ça, l'euthanasie! Mais si rien ne presse, c'est qu’il y a des procédures à suivre, un délai à respecter, fixé par la loi, etc !
- Ben oui, m'gamin, je sais… mais je te connais aussi, tu traînes toujours, tu n’es jamais pressé !
- Je ne traines pas, m'Dame, je respecte le timing convenu ! Et puis, d'ailleurs c‘est toi-même qui m'avait demandé de t'accorder un délai supplémentaire de trois mois… pour “voir venir”, non ?
- Fais-moi plaisir, alors, m'gamin ! Avant ton "intervention" fais-toi d'abord couper les poils du nez… pour que, le jour venu, tu me fasses un bien beau mort, tout à fait présentable !
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… Ainsi donc, le Vié s'emmerde dans ce très long, très étroit et très ennuyeux couloir d'attente… ne sachant ni jouer aux cartes ou à la marelle, ni tricoter, ni se faire des amis, ni terminer les mots croisés du Monde, ni mettre la dernière main à un chantier en cours et ne trouvant pas à quoi s'occuper, si ce n'est à ruminer, bling blong à radoter, à s'énerver, à être de mauvaise humeur ou… à essayer de donner du sens et du contenu à l'une ou l'autre de ses (habituellement suspectées d'être mauvaises) intentions ou plaisanteries (généralement considérées comme douteuses)…
Telle que la mise entre bling blang parenthèses de son projet de base…
- Abandonné depuis kala !… Pour n'avoir pas su maîtriser les techniques de recherche et de remplacement d'un mot, de passage à la ligne et de copier-coller
… son projet d'édition sur Facebook du testament-poubelle, son tout dernier texte, tapoté difficilement, mot après mot…
- Sans effet !
… lettre après lettre, sur un smartphone fêlé…
Ou encore le projet tout aussi fêlé de diffuser dans toute la maison, à l'attention de tout le quartier, à plein volume…
- Abandonné aussi, ce projet-là ! Les travailleurs de la façade arrière et ceux de la toiture aussi et les voisins d'en face ou des deux côtés se plaignaient des choix opérés par mes adorables DJ: trop de musiques ringardes ou audacieuses d'outre-part, oh !
… une compilation de vieux tubes zaïrois et marocains de chansons de John Lee Hooker, de Leo Ferré et autres préparée par Nadine ou Lianja… avec, en final, pour que le Vié puisse se laisser aller vraiment, se laisser glisser vraiment, se laisser emporter vraiment… vers autre part… un incontournable morceau de El Hadji Ndiaye “Bonjour comment ça va et comment va la santé ?”)… que le Vié se propose de faire tourner en boucle, en boucle, en boucle jusqu'à ce que tout le monde prenne la fuite ou jusqu'au tapage nocturne caractérisé permettant aux flicards du quartier, qui n'attendaient que ça, d'enfin pouvoir entrer dans la danse et de frapper les résistants, les réticents et même les résidents
et de reconduire aux frontières les touristes, les racisés et les immigrés
et de renvoyer les étudiants et les étudiantes aux usines et aux champs qu'ils n'auraient jamais dû quitter, disent-ils…
Ou encore, le Vié, pour s'occuper… et toujours en attente d'une "intervention" prévue pour la fin du mois de novembre… le Vié, disais-je, ne devrait-il pas plutôt, inopinément (c'est à dire en opérant un demi-tour brutal sur l'autoroute, aux heures de pointe, à la plus grande surprise des navetteurs qui s'imaginent naïvement que les moutons roulent toujours dans la même direction)… le Vié ne serait-il pas lancer enfin son expérience-vedette de matanga participatif et contradictoire…
… cette expérience que les premières parties du faire-part laissaient entrevoir (en ce qu'elles interpellaient un certain nombre de personnes et dénonçaient certaines situations) (et vis-à-vis duquel Nadine et Ana, si on se réfère à leurs propres initiatives, devraient se montrer bienveillantes)…
… une expérience-vedette de matanga participatif dérivant tout à la fois (ou en étant un mix) de l'appel à “témoignages avant décès” de Nadine et du projet de "pré-matanga” imaginé par Ana… deux initiatives qui constituent, en quelque sorte, la préfiguration du matanga interactif préconisé par le Vié…
… Ces deux initiatives parallèles de Nadine et d’ Ana ont d'ailleurs, d'ores et déjà, donné de très bons résultats : une série de témoignages vidéos (quelquefois serviles, quelquefois piquants, rarement mordants) (et qui restent encore à contredire, oh !), recueillis et dûment retransmis par Nadine au décédé promis himself… et une authentique séance de pré-matanga, organisée à la rue Maes… avec le concours de la Mère-chef, comme officiant principal et de papa Gayo, le fils aîné d'Anselme et de Tekele, en guise de contrevoix ténor… en présence, notamment, de Mère Anto, du décédé promis et de sa veuve promise (laquelle s'était assise comme d'habitude, dans la salle à manger, bien visible tout en restant cachée, en bout de table… grattant sa bière bio, hilare en s'imaginant la tête que je devais tirer… imais sachant se retenir)…
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Bref un projet de mise en œuvre (à travers un faire-part de décès pré-établi et sa diffusion tous azimuts avant même le jour et l'heure de l'i "intervention") d’une variété originale de matanga à introduire et à populariser, au grand dam des traditionalistes de tous bords que le Vié respecte infiniment et qu'il emmerde absolument…
Ce projet de matanga new wave a particulièrement pour objet de mettre en relation directe “on line” pendant tout un mois, un décédé promis et quelques-uns de ses survivants.
Et voici comment ça devrait se jouer, en principe, si tout se passe normalement: un décédé promis se rappelle "on line” au bon souvenir de quelques-uns de ses survivants (en se payant leur tête ou en les zerbeutant, c'est selon) tandis que certains des survivants ainsi épinglés (ceux qui le souhaitent) répondent “on line” au décédé promis (afin de le contredire ou l'approuver, c'est selon), sans intermédiaires, direkitima, sans autres chichis, avant la fin du mois de novembre et du chantier de rénovation de la façade arrière la maison familiale...et la fermeture du blog…
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Voilà donc, en bref, cette nouvelle espèce de matanga…
- Il faut bien se remuer, s'occuper, s'activer avant l' "intervention", non ?
…que Vié entend lancer, aujourd'hui même le jeudi 31 octobre 2024 ou encore demain le 1er novembre ou après-demain le 2 ou au plus tard le 3 ou même le 4… tout en craignant cependant de ne pas pouvoir arriver au résultat escompté… faute de temps… faute d'avoir respecté le planning établi…
... Et comment respecter ce planning alors que nous sommes déjà le jeudi 31, dans l'après-midi, à la veille de ce mois de novembre tant convoité. Et que demain, nous serons déjà le vendredi 1er. Puis que nous passerons au samedi 2 puis au dimanche 3… alors que les travaux préparatoires…la relecture du texte, la rénovation de la façade arrière, les corrections à apporter, l'échafaudage à enlever, etc… ne sont pas encore tout à fait terminés…
.... Le planning établi prévoyait,en effet, de réaliser toute une série de travaux préparatoires (en octobre) (dans un très court laps de temps) (et de les achever un mois avant l' "intervention) (toujours prévue pour fin du mois de novembre). Il s'agissait, tout d'abord bling blang blong de mettre la dernière main à la rédaction du “faire-part de décès” et bling blang, dans le même temps, d'identifier tous les destinataires potentiels de ce faire-part, de le faire distribuer, tous azimuts, par voie électronique, avec l'aide de Djuna (alias Espinho !) au monde entier… et de proposer à ceux ou à celles de ces destinataires qui l’auraient souhaité d’en contredire le contenu (en tout ou en partie) et de le faire "on line" en interpellant le décédé promis… durant tout le mois de novembre 2024, jusqu'au jour de son "intervention"…
... Et c'était un sacré boulot, ça ! D'autant plus que, pour obtenir un meilleur résultat, le faire-part de décès devait (mais comment convaincre les gens de jouer le jeu ?) absolument être vécu par chacune des personnes concernées comme l'occasion de participer à une espèce de matanga… très différente de celle qui est habituellement pratiquée : le décédé promis, d'une part, s'offrant le plaisir de se rappeler au bon souvenir de ses survivants (et de les zerbeuter ou de se payer leur tête, c'est selon) et ceux-ci, d'autre part, étant alors admis à répondre au décédé promis "on line", rapidement, avant l' "intervention", la fin du chantier et la fermeture du blog…
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.... Cette nouvelle variété de matanga, ne voilà-t-il pas que le Vié entreprend de la mettre en œuvre… seulement aujourd'hui… dans de très mauvais conditions … quasiment hors délai… avec près d'une semaine de retard… en plein chantier bling blang et en totale déglingue blang blong… et sous l'influence encore tenace d'un "thermostat" pris la veille… ou de toute autre substance encore… et voilà.. déjà… que je me plante… que j'ai mal au bide… et à la tête… et que je merde et que je n'arrive à rien…
Et que je n'en peux plus… et que j'ai mal au bide… et que je me sens… très fatigué et que je m'en plains et que je n'arrête pas de m'en plaindre … si bien que les gens en ont franchement marre de m'entendre bling blang.... me plaindre… me plaindre… et dire que j'ai mal à la tête et… que je suis très fatigué…
Et je continue à me déglinguer bling blang…
- Ne faudrait-il pas faire quelque chose pour le Vié, m'gamin, appeler la Protection civile et les services d'urgence vétérinaire, accélérer le, processus en cours ?
- Tika ngai, m'Dame !
Il est clair que, pour le Vié, l'attente devient insupportable. Pour le Vié, tout comme pour ceux qui l'entourent, il est devenu beaucoup trop long long long d'attendre bling blang blong le coup de sifflet final.
Et qu’il est de plus en plus insupportable d'entendre le Vié dire qu'il est… très fatigué… très fatigué…très fatigué et qu'il a mal à la tête… et au bide… au bide et à la tête… et qu'il en a marre d'attendre le coup de sifflet final…
Et de l'entendre dire qu'il a décidé de tout laisser tomber…
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Ainsi donc, j'abandonne mon projet de matanga participatif et contradictoire… Je l'abandonne… mais je le laisse quand même au milieu du chemin, là où il est… dans l'état l'inachèvement qui est le sien... Avec beaucoup trop de points de suspension... En pleine crise de détresse respiratoire... On verra bien si ça va donner quelque chose, inspirer quelqu'un, intéresser un chercheur ou un malfrat quelconque… on verra bien ou on ne verra rien…
Le Vié laisse tomber parce qu‘il n'a plus de souffle… plus la force d'aller plus loin… Mais personne ne veut le croire et personne ne veut l'admettre… et les gens s'énervent contre le Vié, trouvent qu'il a encore bonne mine pour son âge, qu'il est aussi bronzé que s'il revenait d'avoir passé des vacances à la mer… et qu'il “en remet” sans doute… Et les gens le houspillent, le harcèlent, le gourmandent, le bousculent… et lui donnent des leçons de bonne conduite en société, et le rappellent au respect de ses obligations…
- Si tu cherches encore à l'occuper, m’gamin, va fonc te faire couper les poils du nez avant de te faire euthanasier ko ! Tu me feras plaisir ! Et nous feras un bien plus beau mort !
Et le Vié s'énerve à mon tour et devient franchement insupportable…
Mais les gens ont beau taper sur le bourricot et lui chicoter la croupe, le vieux baudet est vraiment épuisé… et ne veut plus… et ne peut plus avancer…
Complètement à bout de souffle, le baudet ne sent plus rien… le baudet n'entend plus rien… et n'a plus la force de répondre à aucune de leurs injonctions ou incitations, aussi méchantes, bienveillantes ou inappropriées qu'elles puissent être…
Un matanga sur échafaudage et sur un chantier qui continue blong blang par ailleurs d'avancer, blang bling blong, quelle idée !
On me dira que c'est symbolique mais c'est aussi très compliqué… et symbolique de quoi finalement ? Bling blang blong, comment mener tout ça à bien dans un chahut pareil ?
Quel chantier ? Quel échafaudage ? Un chantier de rénovation de la façade arrière de la rue Maes et de remplacement des solins… commandé par Ana (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) depuis des mois et des mois, programmé, reporté, confirmé et postposé depuis toujours… et enfin en cours de réalisation… si bien que les flâneurs, les croyants les démarcheurs, le jehovas et les visiteurs, accompagnés parfois d'enfants en bas âge ou portant des hauts talons sont priés de ne pas jouer au foot et de ne pas piétiner les sacs de ciment ou de plâtre entreposés au pied du miroir de la salle à manger… ou de reporter leur visite à plus tard mais le Vié ne sera plus là pour les recevoir (contradictoirement et participativement) comme il devrait pouvoir le faire… ou à ne pas venir du tout… Ce serait mieux ainsi, non ?
Comment peut-on "intervenir" (ou se préparer à être intervenu) ainsi, blang blang blong, en toute sérénité dans des conditions pareilles, en plein chantier de renouvellement, de rénovation ou d'isolation de la façade arrière de la maison familiale sise au n°21 de la rue Maes à ixelles ? C'est la déglingue terminale, quoi !
Et si on arrêtait tout, non ? si on cessait d'écrire de relire, de renouveler, de rénover, d'isoler, et de corriger des textes pourquoi, bling blong blang et de les diffuser à qui… si on effaçait tout ça et qu'on cessait de tout faire et de ne rien faire…
J'abandonne, j'abandonne … mais je laisse quand même mon projet de matanga avec rétroactions en suspens, dans l'état d'achèvement qui est le sien. Y aura-t- il un repreneur ?
On efface tout.
Tout… les premières moutures, les doublons, les corrections, les travaux en cours, les ajouts, tout, tout, tout, tout… sous quelque version que ce soit… Facebook, Blogger ou autre.
On dit ciao !
On n'a jamais rien écrit, vécu, nulle part qui vaille la peine d'être lu, vécu, ici ou ailleurs.
On piste !
A BAS LA DIALYSE ! VIVE L’ANARCHIE ! AVANTI POPOLO ! DÉGLINGUE FINALE ET URÉMIE TERMINALE ! CIAO BELLA ! QUE MES ENFANTS SOIENT SOLIDAIRES LES UNS DES AUTRES ET MÈNENT UNE VIE AUSSI HEUREUSE QUE POSSIBLE ! ET QUE MA VEUVE PUISSE FAIRE LA FÊTE, COMME NOUS FAISIONS AVANT, ET DEVENIR UNE VEUVE HUMORISTISUE ET JOYEUSE AVEC SA BANDE DE BANINGA ! EUTHANASIE VAINCRA !
Service après-vente : Quelques commentaires recueillis sur le trottoir, rue Paquot, juste après l' "intervention"
- Chéri Samba, le complice de toujours, soulagé : Cette euthanasie-là, il aura fallu combien de temps pour attendre ça, oh !
- m'Dame 1, émue mais plutôt satisfaite : C'était une très belle mort, m'gamin ! Et j'ai quand même réussi à te couper quelques poils du nez avant l' "intervention" ! Ça t'a rendu beaucoup plus propre, plus présentable et plus sy⁸mpathique !
- m'Dame 2, rêveuse et prise de regrets : Mais un furoncle et quelques points noirs en moins… ça l'aurait peut-être rendu plus beau plus jeune et plus intelligent, non ?
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NOTES EN BAS DE TEXTE
Note Aa (à propos du contenu et de la forme de la partie A, tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée)
La voici donc, dans son intégralité, sous la forme d'un dialogue entre m'Dame et m'gamin, cette foutue note Aa, particulièrement sévère à mon endroit :
“C’est Ana (ou serait-ce Vié lui-même qui se cache derrière elle ?)
– Ana, c'est la patronne ! Alias m’Dame !
qui m’a conseillé de supprimer carrément la partie A de mon faire-part de décès : “trop de phrases obscures, incohérentes, tortueuses et alambiquées… Trop d’adjectifs ronflants et de points de suspension inutiles… comme si tu étais à bout de souffle et que tu cherchais à retrouver ta respiration…”
“Ça radote et ça se répète...me gourmande encore Ana, ! çÇa grogne et ça rouspète contre tout le monde ! Ça ne sait même pas où ça veut aller ! Ça passe son temps à se plaindre de tout et de rien !
“Tu râles, tu grommelles… et ce n’est même pas beau à voir ni surtout à entendre…
“Bref, c’est du grand n'importe quoi et tes lecteurs éventuels devraient pouvoir s'en passer !
“Si tu veux mon avis, m'gamin poursuit ma critique littéraire bien-aimée, ton truc-là, la partie A de ton délire… eh bien, crois-moi, ça manque vraiment de peps, de mojo, de swing ou de tempo ! C’est lourdingue comme pas possible ! Moyen te ! C’est même carrément illisible… et jamais ça ne décollera ! Jamais ! Jamais ! Ça ne décollera d’aucun terrain… même de la piste de luge de la chaussée d'Ixelles ou de celle du bas de la rue du Collège (à partir de la place Hendrik Conscience) ! Et ça n'atterrira nulle part aussi ! Jamais, sur aucun terrain, même pas sur la plus plate des plaines d'aviation d’ Ardenne… celle de Saint-Hubert ! Jette du lest, m'gamin ! Jette du lest ! Jette ! Jette ! Kitisa motema ko !
– oui, m'Dame !
Personne ne s’y intéressera jamais à ton invitation ou à ton message d'adieu (qui n'existe pas) ou à ton dernier coucou (qui existe), à ton faire-part de n'importe quoi… et tu risques de t'offrir un bide total et de disparaître incognito, comme le citoyen Kapwepwe glorifié par Mpongo Love, comme un ballon de kermesse, rouge de honte ou de colère, s'échouant pitoyablement et lamentablement dans la flaque de mazout d’un groupe électrogène incontinent (qui vient de se soulager en public, sans gêne aucune, devant une attraction foraine très prisée par les pédophiles et les très jeunes enfants… non-accompagnés) ou comme une bouée de sauvetage en mer, tout en couleurs vives, alunisssant imprudemment sur les épines acérées d'un cactus belliqueux de Basse-Californie ou s'écrasant dans un bosquet d'acacias ou d’épineux, aux pays des mille girafes, en Tanzanie ou au Kenya... et d’y mourir lentement, à bout de souffle, épuisé, dégonflé, m'gamin ! crevé comme une baudruche sans que personne ne s'en aperçoive et sans que personne ne puisse venir à ton secours
– Oui, m'Dame !
“Mais, si tu t’accroches encore à moi (comme un vieux steak de cheval ardennais, exsangue et assoiffé d'hémoglobine
– Voyons, m'Dame, je ne suis quand même pas votre pédophile, oh !
… comme un vieux steak de cheval ardennaiss’agrippe à une jeune et belle sangsue espagnole, sanguine, saine d’esprit et…
– Ni même votre Dracula, voyons, m'Dame !
… vigoureuse… et qui ne rêve pas d’être aussi grosse que le bœuf… mais qui pète un feu du diable et resplendit de bonne santé solaire)… et si tu tolères de ma part un tout dernier conseil, m'gamin, cette partie A, voilà ce que je te propose d’en faire : tu te la places tout à la fin de ton délire, après les parties B, C, D et E…
– Et qu’on n’en parle plus, c'est bien ça, m'Dame ?
– Je ne dis pas ça… Je ne dis pas pas tout à fait ça, m''gamin… Je te suggère simplement de faire en sorte que cette partie À… se fasse un peu oublier, quoi !… et qu'elle attende son heure ! Un sens quelconque finira bien par lui tomber dessus, non ?”
Note Ab (à propos de la note Aa)
La note Aa était au départ, une note “liminaire” qui avait toute son importance, quelque chose comme un “avertissement” adressé aux lecteurs… un avertissement dont je n’ai, évidemment, pas tenu compte… si bien que... aussitôt que possible… j'ai fait enfermer cette note Aa, très sévère à mon endroit,...et à la cave… avec les crottes de rats et les toiles d’araignées… parmi les autres inepties ou incongruités, notes en marge, en bas de page ou en bas de texte… dont on cherche à cacher soigneusement l'existence aux lecteurs
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Note Ba (à propos du contenu et de la forme de la partie B, tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée, à l'occasion d'un dialogue entre m'Dame et m'gamin)
Cette Note Ba finira, évidemment, comme toutes les autres, à la poubelle, à la casse ou à la cave… dans ce qu'on appelle les “notes en marge, en bas de page ou en bas de texte”
La voici donc, cette Note Ba:
C’est Ana (ou serait-ce Vié lui-même qui se cache derrière elle ?)
– Ana, c'est la patronne ! alias M'Dame !
qui m’a conseillé de la servir “comme ça” à des clients éventuels, cette partie B de mon testament-poubelle, cette dédicace…
“Servir comme ça”, elingi koloba (in ‘t Frans : ça veut dire) “servir brut, sans tête, ni corps, ni queue !”
“Ce sera moins lourd et plus facile à digérer pour les estomacs sensibles, me dit Ana… plus facile à vendre à tes clients, des touristes ordinaires, j'imagine, venus de Flandre ou de Hollande, passer des vacances à la montagne (l'Ardenne étant tout à !a fois les Alpes et les Pyrénées, en moins loin et en moins cher, des habitants des pays plats) et s'approvisionner en charcuterie-souvenirs chez Magerotte
– Oui, j'entends bien, m'Dame… mais les parties A et C (et D et E), ça représente quand même tout un boulot… J’en fais quoi alors, je les jette?
– Meuuunon, m'gamin ! Si tu tiens absolument à les garder… et si tu veux que la bidoche (la tête, le corps et même la queue) de ta bête monstrueuse soient (également) consommés par tes clients… qui n'étaient au départ que de simples amateurs de simples dédicaces, je te le rappelle, m'gamin, tu devras alors… chercher à leur plaire davantage, tu devras leur faire l'article, quoi !
Tu pourrais par exemple, proposer à tes amateurs de dédicaces de leur servir ça “à part »… comme un supplément : tu pourrais, par exemple, mentionner sur la carte de ton restaurant bestial que la tête, le corps et la queue de l'animal peuvent, à la demande expresse des clients, leur être servis séparément, en dehors de toute dédicace, pour un prix raisonnable, en plats d’accompagnement, ok ?
Post-note Ba : Ne pas oublier de signaler ou rappeler aux clients amateurs de dédicaces accompagnées de bidoche (têtes, corps et/ou queues), que l’ “opération” de décès prévue et annoncée pour la fin du mois de novembre 2024… Pas op !… n'est plus, désormais, une simple “opération” de guindaille étudiante mais qu'elle est devenue, bel et bien, une véritable "intervention:, à part entière, réalisée par des professionnels de la fin de l'existence des gens. Et qu'une "intervention" de ce genre...
- C'est du lourd, c'est du sérieux, ce n'est pas tout à fait de la rigolade !
... ce n’est plus dans une dibiterie pour étudiants un hangar, un entrepôt ou sur un billot d’apprenti boucher de chez Magerotte que ça va se passer maintenant, mais bien dans un vrai lit d'hôpital ! Et que le Vié ne va pas se laisser dibiter la carcasse (depuis la fermeture, pour travaux, de l’atelier de découpe de l’hôpital Érasme, oh !) ni cannibaliser par des carnassiers analphabètes... mais que son "intervention" aura lieu, dans les règles de l'art, dans un hôpital respectueux de ses engagements... où le Vié a de nombreux copains médecin(e)s et infirmièr(e)s... à savoir des professionels de la santé, certes...mais qui n'ont pas perdu le sens de l'humour et qui, on peut l'espérer... sauront le faire rigoler au moment voulu.
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Note Ca (à propos du plat unique, de faible consistance, sans queue ni tête, proposé à la lecture)
SI VOUS AVEZ
- Par maladresse, par simple curiosité morbide ou par inadvertance
– Pas vraiment !
REÇU, LU, RELU, REVU, CORRIGÉ, DIGÉRÉ RECRACHÉ OU DÉGUEULÉ LES PREMIÈRES PARTIES DE MON PRÉSENT TESTAMENT-POUBELLE (surtout la partie A mais aussi la partie B et même le début de la C), NE VOUS EMPRESSEZ PAS DE CONTACTER ANA (alias Muka, alias Motema Magique, alias Mwana Danzé) ET DE LUI PRÉSENTER VOS CONDOLÉANCES !
ELLE EST DÉJÀ BIEN INFORMÉE DE SON PROCHAIN VEUVAGE, CERTES… MAIS ÇA NE L’EMPÊCHERA PAS DE SE METTRE EN ROGNE ET DE VOUS BALANCER
– DEREKITIMA !
DANS LA FOSSE À PURIN… DONT ON NE SORT JAMAIS INDEMNE
EN ATTENDANT
– Quoi ?
– Ce qu’on attend toujours et qui ne viendra sans doute jamais… parce que ça n'a jamais existé ?
VOUS PRENDREZ BIEN CE MILIEU DE TEXTE D'UN TESTAMENT-POUBELLE, CETTE BLUETTE FARCEUSE ET SENTIMENTALE
– J’écris pour me faire entendre mais ce n’est pas gagné… Encore faudrait-il que je sois lu et compris de la bonne manière, au bon moment, par les bonnes personnes, non ?
– Arrogance, m'gamin ? Effronterie ? Rodomontade ? Forfanterie, outrecuidance ? Outrance belge ?
– Dindonnade kaka, m'Dame !… Mais je dois dire que “outrance belge”, ça me plairait bien aussi !
CETTE BLUETTE, DISAIS-JE, EN GUISE DE PLAT UNIQUE….CAR, À MON ÂGE AVANCÉ ET COMPTE TENU DE MON ÉTAT DE DÉGLINGUE BLING BLANG BLONG GÉNÉRALE, JE NE ME SENS VRAIMENT PAS LE COURAGE, NI LA PATIENCE, NI LE TALENT DE REMAKER, REVIVRE, RETROUVER OU RÉINVENTER, AVEC TOUS LEURS ATOURS, EN AMONT ET EN AVAL (têtes multiples et queues se coupant et repoussant sans cesse) L’ENSEMBLE DES PRÉTEXTES ET DES TEXTES
– Détruits régulièrement, oh ! par des agents infiltrés d’une officine obscure du ministère paranoïaque de la promotion de la vertu et de la destruction du vice… et du wokisme et du politiquement correct… que je me suis inventés de toutes pièces dans la Partie A de ce faire-part… et qui m'auraient pris en flagrant délit d’autocensure, oh ! ou de travestissement de la réalité, oh ! ou de manipulation scandaleuse de jeunes esprits trop fragiles, oh !
… DANS LESQUELS JE VAIS M'EFFORCER DE RAPPORTER (de façon tendancieuse) ET RECOLLER PAR BRIBES (et “na ndenge na ngai”), LES GRANDES ET LES PETITES HISTOIRES DE MES TROIS, QUATRE OU CINQ EXISTENCES
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Note D1a (à propos du contenu et de la forme de la partie D1 tels que jugés, très sévèrement, par ma critique littéraire préférée)
C’est Ana (ou serait-ce Vié lui-même qui se cache derrière elle)…
– Ana, c'est la patronne ! Alias m'Dame !
… qui m’a conseillé de la servir "à part de tout le reste", cet annuaire ou cette nomenclature, cette quatrième partie (un volet D1 de base qui est en voie d'être complété, très bientôt, par un volet de rattrapage D2) de mon dernier testament-poubelle… parce que totalement indigeste… et ne pouvant intéresser… que les intéressés
… une Partie D, une queue sans corps ni tête… qu’Ana estime autosuffisante : “cette fois-ci, plus de blablabla, contente-toi de faire savoir aux gens que tu te rappelles toujours d’eux et de leurs noms (même si cela n’a pas vraiment été le cas… et que, quelquefois, ça n'a pas été très facile ni marrant de déterrer de vieux ossements… souvent fragiles, entremêlés parfois et, le plus souvent, poisseux, puants ou carrément dégueulasses) contente-toi, dans ton mot d'adieu (qui n'existe pas) ou ton coucou (qui existe) de faire savoir à tes correspondants que tu te souviens très bien de chacun d’eux et…
– Ils ne demandent que ça, m'gamin ! A condition que tu n'en profites pas… pour leur réclamer de l'argent… qu'ils te devraient ! (ou, l'inverse, à condition qu'ils ne profitent pas de ton état de faiblesse pour te vider les poches avant de disparaitre…)
… que tu les aimes un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout… et que tu as eu infiniment de plaisir à exister, à boire et à manger, à te marrer, à déprimer ou à déconner en leur compagnie… et tu verras, ça ira, ce n’est pas plus compliqué que ça !
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Note D2a (à propos de l'insertion d'une queue de rattrapage… pour boucher les trous, combler certains vides… et atteindre enfin l'objectif américain de 500 noms que je m'étais fixé):
Suite à une erreur de manipulation, j’ai perdu une grande partie de ma très longue liste d’amis et de connaissances du Congo… une liste plutôt zazou, en ordre dispersé…
– Je déteste l’ordre, les statistiques… et les jardins à la française !
… que j’avais mis du temps à établir, à mixer et à rafistoler avec l’aide de tout ce qui bouge autour de moi depuis toujours, à savoir, notamment, Muka, la Mère-chef, et les membres du G5 et du 3G… et même Françoise Lambinet, laquelle accompagne et partage certaines pages de ces “mémoires”… et m'a fait des suggestions très pertinentes
Quelques gouttes de Pattex ne m’ont pas permis de reconstituer ou de ressusciter cette liste en grande partie perdue
- C'est bien dommage, m'Dame c'était pourtant une bonne occasion, non ? J'aurais bien aimé qu'elle serve enfin à quelque chose, cette Pattex-là… qu’on ne voit jamais nulle part
- Et ton prince-héritier du royaume d'Hippopotamie ne pouvait-il pas faire quelque chose, m'gamin, intervenir en haut lieu, comme l'aurait fait Johan Vanden Driessche ?
- J'en doute, m'Dame, le prince-héritier ronfle ! Le prince-héritier passe son temps à dormir, à ronfler et à s'embourber… Et je dois dire que ça me gonfle un peu !
Je vais donc m'occuper à rétablir ou à rafistoler en D2 une liste de rattrapage… une liste de noms de personnes apparemment oubliées en D1 mais ayant toute leur importance et que j'aimerais bien réveiller et faire revivre en leur soufflant dans le derrière…
Rétablir une liste fastidieuse car ne pouvant intéresser… que les intéressés … Une liste qui me sera bientôt utile en ceci qu'elle me permettra de poursuivre mon plan diabolique… et d'identifier nommément, autant que faire se peut, les futurs destinataires de mon faire-part… En ceci également qu'elle pourra également inciter certains d'entre les destinataires de ma lettre d'adieu (qui, rappelons-le, n'existe pas) ou de mon coucou (lequel, il est bon de le rappeler, existe bel et bien) à s'associer activement à mon expérience de matanga contradictoire et participatif
Allons-y donc gaiement ! Et opérons aussi rapidement que possible puisque le temps presse… et que, pour bien faire et pour respecter le planning établi, je devrais pouvoir balancer tous mes faire-part avant la fin du mois d’octobre… alors même qu'on y est déjà… ou presque, godverdomme de nom du djû ! et qu'on est même déjà dans la première semaine de novembre, oh !
J'opère, donc, en vrac, dans le désordre le plus absolu, une dernière rafle de noms de personnes “importantes et presque-oubliées”…
- Presque-oubliées ? Jamais ! Inoubliables ! Négligées peut-être mais oubliées, jamais !
… des personnes importantes et qui n'avaient pas encore été citées dans mon texte… et que j'aimerais bien pouvoir associer activement à mon expérience satanique de matanga contradictoire et participatif
C'est ainsi que j'épingle, notamment, avec empressement et jubilation, en vrac et à Volle Gas, les noms de : Geneviève Gendebien (que Gauthier de Villers...
- Et moi non plus, d'ailleurs!
...⁷ ne permettrait pas qu'on la néglige encore), Linda et Gerda Wauters, Michel Idi (prêtre raté et bon ami, auquel Paulo Carter était demeuré très attaché), Saïd Al Boukhari (dont je viens de réentendre, avec le plus grand plaisir, la voix chaleureuse au téléphone), Ya Claude (disparu depuis près de 4 ans… et qui vient subitement de faire sa réapparition… avec, à présent, 8 enfants), Bimanyu Kamanzi “Soum” (à la pensée intègre… et dont l'humour féroce et la grande intelligence des gens… et des situations difficiles dans lesquels les aléas de l'histoire et de la géographie peuvent quelquefois les placer… ont été avalés en quelques secondes par un camion ou un bus, ivre de bière et de bangui, à l'aube, au retour de Kinkole ou de la Nsele, nayebi lisusu te), Walter Swennen (qui s'est remarié à l'insu de certains de ses vieux amis… ou de moi seulement ?), Yimbi (que j'ai failli zapper mais dont Françoise Lambinet, fort heureusement, m'a remémoré le nom… et le large sourire), Neil Allan (le fils de Luz et de Keith), Passyna Bula-Bula (la fille de Romain Bula-Bula… dont Malika et Lianja me rappellent qu'elle fut jadis une chouette copine et une presque sœur de mes deux garçons cadets… avant de devenir américaine… et, me dit-on, trumpiste, oh ! mais elle s'est annoncée pour bientôt à Bruxelles et on saura ce qu'il en est vraiment), Andrès et Martín Lanzas (les frères d'Antonio et les oncles d'Ana, de Luz et d'Agnès.